Publié le 18 May 2016 - 12:16
GREVE DES BOUCHERS

Kolda est resté 5 jours sans viande de bœuf 

 

Les bouchers de la commune de Kolda étaient en grève depuis cinq jours. Ils réclamaient le départ du chef de service départemental de l’élevage. Avec l’intervention des autorités, ils sont revenus à de meilleurs sentiments.

 

Depuis jeudi 12 mai, les bouchers de Kolda ont fermé boutique. Et lorsqu’au terme d’une recherche éprouvante, l’acheteur trouvait de la viande dans le marché parallèle, il était obligé de débourser la somme de 2500 francs CFA. Ce matin, la situation devrait revenir à la normale, puisque les professionnels de la viande et l’inspecteur des abattoirs communaux ont accordé leurs violons, hier. « Pour l’intérêt supérieur de la population, nous les avons appelés à la raison. De laisser le prix de la viande à 2000 francs CFA. Ce qu’ils ont accepté. Ils nous ont promis, dès ce mercredi 18 mai, de recommencer à vendre la viande à 2000 francs CFA », indique Mactar Diop, préfet de Kolda. Qui voit s’éloigner le spectre d’une hausse du prix à 2500 F.

A l’origine de ces velléités d’augmentation, les rapports heurtés entre les professionnels de la viande et le chef de service départemental de l’élevage. Les premiers reprochent à l’inspecteur Malamine Diédhiou « d’imposer aux bouchers d’aller acheter des animaux qui coûtent 700 mille francs CFA », alors que « les bouchers n’ont pas les mêmes possibilités financières ». « Cet inspecteur exigeait toujours un laissez-passer pour tout animal qui arrivait à Kolda, même si celui-ci a été établi ailleurs par un de ses collègues. La dernière fois, il n’a accepté d’estampiller que cinq animaux. Conséquences : il y avait peu de viande ce jour-là sur le marché central de Kolda. C’est ce qui a occasionné la hausse du prix du kilogramme de viande qui était passé de 2000 à 2500 francs CFA », explique leur porte-parole Telly Baïlo Diallo.

Des accusations balayées d’un revers de main par Malamine Diédhiou, patron du service départemental de l’élevage. D’après lui, cette hausse du prix de la viande a été décidée de façon unilatérale par les professionnels de la viande. « Ce qui constituait la pomme de discorde entre les bouchers et moi, c’est qu’ils vendaient le kilogramme à 2500 francs CFA. Cette hausse ne se justifie pas. Car Kolda est une zone pourvoyeuse et dans les marchés qui nous entourent, ce n’est pas ce prix-là qui est pratiqué. Mais ils ne voulaient pas discuter avec nous », confie-t-il.

Le service départemental de l’élevage a donc décidé d’appliquer la réglementation pour que les populations puissent trouver sur le marché central de la viande de qualité. Le règlement en vigueur n’autorise que l’abattage des taureaux. « La délivrance du laissez-passer est en phase avec la loi. Le service a même été félicité par le ministère de tutelle qui a constaté que cette pièce a contribué à faire reculer le vol de bétail dans le Fouladou », renseigne Malamine Diédhiou.

Toujours est-il que ce mercredi 18 mai, la viande sera disponible dans le marché.

EMMANUEL BOUBA YANGA 

 

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