Publié le 5 Dec 2019 - 12:12
GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SDE

Serigne Mbaye Thiam brandit le bâton et la carotte

 

La tension monte, entre les travailleurs de la Sénégalaise des eaux (Sde) et le ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Dans une déclaration rendue publique hier, Serigne Mbaye Thiam hausse le ton et met ces travailleurs et la Sde devant leurs responsabilités.

En effet, face aux demandes de relèvement de leurs parts formulées par les travailleurs et de ‘’correction d’une injustice’’ transmises par ceux de la Sones et de l’Onas, le gouvernement, en dépit des engagements pris dans le dossier d’appel d’offres remis en 2017 aux candidats, a concédé un relèvement de la part de l’ensemble des salariés du secteur, en la faisant passer de 5 à 10 % du capital social de la future société d’exploitation. Pourtant, souligne le ministre de l’Eau et de l’Assainissement dans la note, les premières consultations avaient conduit à retenir 6 % pour le personnel de la Sde et 4 % à partager entre les travailleurs de la Sones et de l’Onas. Cela, compte non tenu de leur représentation dans le Conseil d’administration. 

Selon la note, plusieurs concertations ont eu lieu avec les représentants des employés des trois entités (Sde, Sones, Onas). A la suite de ces rencontres, le mardi 3 décembre 2019, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement dit avoir reçu, à deux reprises, à tour de rôle et de manière séparée, chaque représentation syndicale. Et, ajoute-t-il, le gouvernement a accepté, avec l’accord des représentants des syndicats de la Sones et de l’Onas, de faire une importante concession aux travailleurs de la Sde consistant à porter leur part dans le capital de 5 à 7 %, leurs collègues de la Sones et de l’Onas se partageant les 3 % restant. Cette répartition, selon Serigne Mbaye Thiam, respecte au demeurant strictement les proportions qui avaient été initialement convenues et acceptées en 1996, quand les agents de la Sde s’étaient vu octroyer 3,5 % sur les 5 % réservés aux travailleurs, ceux de la Sones et de l’Onas se partageant les 1,5 % restant.

Malgré cette importante avancée, se désole le ministre socialiste, le gouvernement constate, avec regret, que les travailleurs de la Sde campent sur leur position intransigeante en exigeant que les 10 % du capital consentis aux travailleurs du secteur leur soient intégralement réservés, à eux seuls, en excluant donc les travailleurs de la Sones et de l’Onas, quand bien même les trois entités constituent un seul secteur.

Si, pour lui, le gouvernement reste ouvert à un dialogue constructif avec les syndicats de la Sde, il considère, en tant que garant des intérêts de tous, qu’une telle prétention n’est pas acceptable. Encore que la satisfaire permettra certes d’éteindre un feu, mais risque d’en allumer d’autres.

A cet égard, le gouvernement rappelle, tout d’abord, que des travailleurs ne peuvent déclencher une grève pour demander une participation au capital d’une société, privée de surcroît ; l’employeur aurait pu donc se prévaloir du caractère illégal de cette grève ; malgré cela, le gouvernement reste disponible et ouvert. Plus grave, déplore-t-il, le gouvernement constate que des actes de sabotage sont opérés à travers notamment l’occupation de sites, la fermeture de vannes, l’arrêt d’installations de traitement d’eau, actes destinés à perturber la distribution normale de l’eau et prendre les populations en otage.

Il tient à informer les auteurs de ces faits, peu importe le niveau de responsabilité où ils puissent se trouver, qu’il s’agit là d’actes inacceptables et répréhensibles qui seront considérés comme tels avec toutes les conséquences que cela induit dans un Etat de droit. Tout en rappelant que l’Etat du Sénégal a conclu avec la Sde un contrat d’affermage encore en vigueur ; dans ce contexte, elle reste garante et responsable d’une fourniture régulière d’eau de qualité aux populations. Serigne Mbaye Thiam estime qu’il appartient à la Sde de prendre toutes ses responsabilités et toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à ces ‘’comportements irresponsables’’ qui constituent de graves menaces pour non seulement le bien-être, mais aussi et surtout la santé des populations ainsi que pour le fonctionnement normal des établissements de santé notamment.

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