Publié le 4 Dec 2018 - 13:16
GREVE DU SAES, RETARD DE L’OUVERTURE DES RESTAURANTS

L’année universitaire s’annonce mouvementée

 

A peine commencée, l’année universitaire 2018-2019 connait déjà des perturbations. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a décrété, à partir d’hier, une grève de 48 heures. En plus, le retard noté dans l’ouverture des restaurants universitaires complique déjà l’intégration des nouveaux bacheliers orientés à l’Ucad.

 

Trouvé assis sous le manguier en face de la salle du foyer de l’Ucad, Cheikh Diouf, étudiant en Licence 1 de physique-chimique à la faculté des Sciences et techniques, révise ses cours. Il est 15 h. Cette nouvelle recrue de l’Ucad devrait être à l’amphi pour les cours, mais avec la grève du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) les professeurs ont déserté les amphis pour 48 heures.  L’étudiant natif de Fatick se désole de cette situation. ‘’Les cours sont essentiels pour l’étudiant. Si nous sommes à la Fac, c’est pour étudier. La grève entraine des retards dans le déroulement de l’année académique. Et à la fin les professeurs sont obligés de bâcler les cours et cela ne nous arrange pas’’, déclare-t-il, les yeux rivés sur un cahier où sont écrites des formules chimiques. 

A la faculté des Lettres et sciences humaines d’habitude très animée en début d’année avec son flux de nouveaux bacheliers, l’ambiance est assez timide, en cette journée du lundi 3 décembre 2018. Au nouveau du bâtiment de la faculté, à part les longues files d’attente d’étudiants qui effectuent leurs inscriptions pédagogiques, l’affluence est assez calme. Les deux amphis A et B habituellement réservés aux cours des étudiants en Licence 1 sont presque vides. Les quelques étudiants trouvés sur place révisent leurs cours ou pianotent sur leur smartphone ou tablette. Ils profitent du wifi pour surfer sur le net.

Les enseignements ont été suspendus pour certains à partir de 9 h, en raison de la grève des professeurs. Les yeux fixés sur son smartphone et assis à la porte de l’amphi B du nouveau bâtiment, Demba Diouf, étudiant en Licence 1 au Département de sociologie, regrette la situation. ‘’C’est une perte de temps pour nous les étudiants. Cela fait à peine une semaine qu’on a commencé les cours et on nous parle déjà de grève. Avec tous les sacrifices que l’on fait pour étudier, ce n’est pas encourageant. En effet, quand on a cours à 8 h, on est obligé de se lever très tôt pour faire le rang au restau. Pour ceux qui habitent loin, c’est encore plus difficile. Avec les embouteillages et les surcharges des bus Tata, ils arrivent au campus épuisés. Ensuite, il faut venir tôt pour trouver une place assise. Sinon, on est obligé de rester debout durant le cours’’, explique-t-il.

Debout au seuil du Département d’anglais, Mamadou Ndiaye, étudiant en Licence 1 de physique-chimique à la faculté des Sciences, constate le même problème. Pour lui, c’est évident : ‘’L’année académique sera encore chamboulée, vu ce début marqué très tôt par des perturbations.’’ Dans sa faculté, les enseignements du premier cycle (Licence 1, 2 et 3) ont commencé depuis le 5 novembre. Les étudiants espèrent ainsi une année académique normale, mais avec l’atmosphère qui y règne, rien n’est encore assuré.

Les conditions sociales aussi font défaut

 Les conditions sociales dans le campus sont jugées difficiles. Pour les nouvelles recrues de l’Ucad, l’intégration au campus social n’est pas du tout facile. ‘’Il faut être déterminé et avoir une bonne mentalité pour s’adapter à cet environnement. Les files d’attente devant les restaurants sont longues. En plus, il y a souvent la rupture. L’Ucad est très peuplée et si tu es timide, tu auras de sérieux problèmes pour t’adapter à ce milieu. C’est très difficile pour maitriser ce système’’, pense Mamadou Ndiaye, nouveau bachelier de la Fac des Sciences et techniques.

Les différents restaurants universitaires ne sont pas tous fonctionnels. Ce qui justifie les longues files d’attente devant la porte du restaurant ‘’Argentin’’, le seul ouvert pour l’instant.

Ainsi, avec le démarrage effectif presque dans toutes les facultés des cours du premier cycle, les étudiants sont déjà nombreux sur le campus. Résultat : le restau est surchargé et il y a beaucoup de ruptures dans la distribution des repas.

Cependant, à la suite des réclamations des syndicats d’étudiants, le Coud a annoncé l’ouverture du restaurant de Claudel le samedi 1er décembre et celui du ‘’Self au campus social de l’Ucad’’ le mercredi 5 décembre.  Anna Sarr et sa camarade Aïssatou Sall, toutes deux étudiantes en Licence 1 à la faculté des Sciences et techniques, jugent nécessaire l’ouverture des autres restaurants universitaires pour réduire le temps d’attente.

En plus des conditions sociales défavorables, ces nouvelles recrues de l’Ucad déplorent la grève dans leur faculté qui, pourtant, avait bien débuté l’année académique. ‘’C’est très ennuyant de venir et retourner sans faire cours. En plus, on est obligé d’attendre jusqu’au soir, car on ne sait pas qui est concerné par cette grève et qui ne l’est pas. C’est seulement les enseignants du Saes qui sont concernés. Et comme nous ne savons pas qui est de ce syndicat et qui ne l’est pas, on est obligé de rester jusqu’à l’heure du cours pour savoir si le professeur sera là ou non. Si c’était tous les syndicats, ce serait plus facile pour nous. Chacun allait rester chez soi jusqu’à la fin des 48 heures’’ de grève, regrettent-elles.

ABBA BA

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