Publié le 12 Jan 2016 - 21:37
GROGNE A L’OLEOSEN

Les travailleurs menacent de mettre à l’arrêt l’entreprise

 

Les travailleurs de la société Oleosen ne sont plus en odeur de sainteté avec leur directeur général, Fabrice Bidos. Face au refus de ce dernier de les recevoir, suite à leur plateforme revendicative, ils comptent aller en grève, le 26 janvier, s’il ne réagit pas.

 

Le syndicat des corps gras affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (CNTS/FC) engage un bras de fer avec le directeur général de l’Oleosen, Fabrice Bidos. Les membres ont déposé un préavis de grève, depuis le 21 décembre 2015, suite à son refus du Dg de les recevoir. En assemblée générale hier, au siège de la CNTS/FC, les syndicalistes ont déversé leur colère sur leur patron qui « refuse de partager les fruits de la croissance » de leur société. Selon le délégué syndical, Ibrahima Diallo, lui et ses camarades ont fait beaucoup de sacrifices pour redresser leur société qui était en difficulté. « Mais une fois qu’elle est devenue l’une des entreprises qui se portent le mieux au Sénégal, nous avons élaboré une plateforme revendicative pour améliorer nos conditions de vie et de travail. A notre grande surprise, il refuse de nous recevoir. Pire encore, il nous interdit de faire une assemblée générale sur notre lieu de travail. Ce qui est inadmissible pour nous », a fulminé le syndicaliste.

Dopé par un concert d’applaudissements, il a accusé le DG d’incompétence et demandé son départ. « Nous sommes prêts à négocier, mais nous n’accepterons jamais que ce dirigeant incompétent nous refuse notre droit. Nous demandons son départ, car il a montré ses limites. Avant de venir ici, il était à la Soboa où il a échoué lamentablement », a déclaré M. Diallo. En présence du secrétaire général de la CNTS/FC, Cheikh Diop et celui du syndicat des corps gras, Samuel Ndour, les défenseurs des travailleurs se sont montrés très agressifs et déterminés. « J’ai contacté la directrice des ressources humaines, Mme Diagne pour faire une médiation, mais elle a refusé. Son comportement m’a fait comprendre qu’il y a un sérieux problème. Oleosen ira en grève. Nous allons montrer à Bidos que la lutte est notre sport national », a menacé Cheikh Diop.

Sur un ton ferme, il a soutenu qu’aujourd’hui Fabrice Bidos et Abbas Jaber sont en connivence pour saboter la campagne arachidière. « Vous m’engagez dans une lutte, et moi je ne perds pas un combat », a-t-il dit à l’endroit des travailleurs présents. Il a révélé que tous les délégués du syndicat ont reçu des mises à pieds de huit jours pour avoir fait une affiche qui dément un procès-verbal « mensonger ». Arborant des brassards rouges, les camarades d’Emanuel Ndour ont promis de mettre à l’arrêt l’Oleosen, si leur patron ne revient pas sur sa décision. « Le DG ne peut pas venir de la France et mettre fin à notre liberté syndicale. Il faut tout faire pour que, s’il ne revient pas sur sa décision, qu’on aille en grève. Il faut que l’entreprise s’arrête complétement, car ça doit faire mal », a-t-il lancé à ses partisans. Déterminé à faire plier le DG, il a donné rendez à la presse et aux militants, les 25 et 26 janvier prochain, pour faire une évaluation et décider de la suite du combat.        

Abdourahim Barry (Stagiaire)

 

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