Publié le 20 Jun 2014 - 12:07
GUEULE TAPÉE-FASS – MANSOUR SY JAMIL

"Le Sénégal, politiquement déprimé et socialement abîmé"

 

C'est un discours radical et presque sans concession que Mansour Sy Jamil a développé hier contre le président de la République et sa politique accusée de faiblesse mais aussi de ne pas tenir ses promesses. 

 

En visite hier aux marchés de Gueule Tapée et Fass, Serigne Mansour Sy Jamil a peint un tableau catastrophique de la situation du pays. «Nous vivons un contexte économique et politique extrêmement lourd qui rend l'avenir politique du pays pas tout à fait clair et même instable''. Puis il a enfoncé le clou avec le même refrain : «nous vivons dans un contexte ou le pays est politiquement déprimé et socialement abîmé. Le débat quotidien dans la presse en est le reflet à tel point que le magazine Jeune Afrique a pu titrer sur «Sénégal, la grande pagaille». 

Expliquant une telle situation, le leader de Bés Du Ñakk l'impute à des responsabilités précises. «Le parti au pouvoir n'est pas uni, la coalition n'est pas unie, le chef de la majorité dans la majorité, c'est-à-dire Macky Sall, ne tient ni la majorité, ni son parti, tout simplement parce que c'est chacun pour soi», a détaillé Jamil. 

Abordant le Plan Sénégal Emergent (PSE), Mansour Sy Jamil a relevé «deux facteurs importants» pour répondre aux exigences d'une telle initiative. Ce sont : des ressources humaines de grande qualité, et une économie en très bonne santé. Or, constate-t-il, «ces deux exigences ne sont pas réglées, la demande sociale n’est jusqu’à présent pas satisfaite et il n’y aucune amélioration tangible depuis que Macky Sall est venu au pouvoir», a-t-il déploré.

Des circonstances atténuantes, le leader de Bés Du Ñakk ne manque pas d'en trouver pour le Président ayant succédé à Abdoulaye Wade. «On peut lui trouver des excuses dans la mesure où le legs de l’ancien régime est lourd», consent-il. 

Par ailleurs, Mansour Sy Jamil s'est fermement attaqué à la floraison de coalitions qui naissent de jour en jour. «Il faut que les gens se pèsent (car) il y a des partis qui sont dans des logiques de passagers clandestins», ce qu'il a appelé le «yobaléma». «Nous, sur les 19 communes d'arrondissement de Dakar, nous allons seuls dans 13 communes, ce qu'aucun parti n’a osé faire, ni Khalifa Sall, ni le PDS, ni l’APR, ils sont tous dans les coalitions. Je considère que les coalitions ne sont pas un système démocratique», a-t-il souligné. 

Revenant sur sa visite aux marchés Gueule Tapée et Fass, il a fait «un constat de précarité et d’insalubrité». Et pour accompagner «le courage des femmes commerçantes», le candidat de Bés Du Ñakk a promis de bâtir des crèches qui leur permettront d'y déposer leurs enfants et de les récupérer après le boulot. «Cette formule va permettre aux enfants de recevoir un enseignement laïc et religieux...»

AIDA DIENE

 

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