Publié le 14 Dec 2018 - 13:53
GUISEPE OGHERI DEBOUTE

Le tribunal rend à Clémentine Gbaguidi son honorabilité

 

Clémentine Gbaguidi a énormément souffert de son incarcération et toute cette affaire qui a vu son couple voler en éclats. Le tribunal l’ayant relaxée de toutes les charges (abus de confiance, vol et escroquerie) qui pesaient sur elle, elle compte se refaire et tout oublier.

 

Lors du procès, Me El Hadj Diouf, avocat de Guiseppe Ogheri, avait demandé qu’on mette Clémentine Gbaguidi dans les liens de la prévention et la condamne à payer la somme de 250 millions de dommages et intérêts, avec une contrainte par corps, dans l’affaire qui l’a opposée à son mari. Le procureur avait, lui, requis 3 mois assortis de sursis, pour abus de confiance et escroquerie, après avoir disqualifié le délit de vol. Mais, Me Moïse Mamadou Ndior, avocat de Mme Ogheri, avait souligné ‘’qu’il n’y a pas d’infraction, dans cette affaire’’. Le tribunal lui a donné raison et reconnu que la dame avait été accusée à tort. Ainsi, les faits imputés à Clémentine Gbaguidi ont été disqualifiés. La dame a d’ailleurs gagné son divorce contre son mari, qui a voulu la déposséder pour entretenir une idylle avec la fille de la voyante Ouraye Fall.

En effet, Clémentine Gbaguidi et Guiseppe Ogheri filaient le parfait amour. Jusqu’au jour ou Ouraye Fall s’est immiscée dans la vie du couple, ‘’en voulant placer sa propre fille’’. Depuis, Clémentine Gbaguidi a lutté bec et ongles pour défendre sa famille et son mariage. Mais le vent destructeur qui soufflait dans son ménage a été plus fort. Et l’audience a donné lieu à de nombreux déballages, mettant à nu les grandes dissensions qui ont eu raison du couple. ‘’Un jour, je rangeais des documents, je suis tombé sur des actes de terrains que j’avais achetés. Et tous les actes portaient son nom et pas le mien. Elle a frauduleusement soustrait des bijoux en or d’une valeur de 10 millions que j’ai hérités de ma mère et une vingtaine de terrains. Depuis le mois de novembre dernier, elle loue une maison qui m’appartient et elle ne m’a jamais remis l’argent de la location‘’, avait accusé le mari français.

Mais, dans sa plaidoirie, l’avocat de Clémentine Gbaguidi, Me Ndior, avait battu en brèche ces accusations, se désolant que chaque fois qu’un couple mixte se déchire, c’est parce que l’homme veut aller explorer d’autres prairies.

D’ailleurs, Mme Gbaguidi avait contre-attaqué, en laissant entendre que son mari voulait salir son nom pour défendre ses concubines dont l’une se trouve être la fille de la femme qui a témoigné contre elle. Que son mari lui avait offert les bijoux et a acheté des terrains qu’il a lui-même mis à son nom. Puisque, sur toutes les procurations, on trouve la signature de Guiseppe Ogheri. Concernant l’argent de la location, la dame avait précisé que c’est elle qui s’occupe de tous les frais de la maison et que l’argent sert à prendre en charge toutes les dépenses de leurs deux maisons et de la scolarité de leur fille. Elle avait ajouté que son mari était tombé amoureux de la fille d’Ouraye Fall. Ainsi, bien qu’étant marié, Guiseppe Ogheri ne mangeait plus chez eux et passait ses journées chez la mère de sa copine. Le soir, il ramenait les repas cuisinés par Ouraye Fall.

C’est pourquoi, avant que le divorce ne soit prononcé, M. Ogheri avait déménagé dans une autre villa située à côté de leur maison conjugale. Elle voyait ses concubines déambuler tous les jours. Malgré cela, voulant protéger son ménage, une conciliation avait été faite. Concernant les bijoux, elle avait expliqué : ‘’Sa mère est tombée malade. Il a voulu l’emmener dans une maison de repos. Je lui ai dit de l’emmener chez nous. Parce que, nous, on ne laisse pas nos vieilles hors de chez nous. Quand sa mère est morte, il a hérité de ses bijoux. Il a pris ce qui l’intéressait et il m’a offert le reste qui est pour ma fille. Quand ma mère est tombée malade, il ne m’a en aucun moment soutenu’’, avait expliqué Clémentine Gbaguidi.

Le tribunal a finalement donné raison à Mme Gbaguidi, en disqualifiant tous les faits dont elle est accusée.

La seconde vie de Clémentine Gbaguidi

C’est une dame marquée et résolue à aller de l’avant qui s’est confiée à ‘’EnQuête’’, après le verdict. Elle veut oublier cette tache noire de sa vie. Fille d’un douanier dont les règles étaient : droiture, justice, respect de son prochain, elle se demande ce que son père aurait ressenti, si on lui avait dit ce dont on a accusé sa fille, de façon arbitraire. De constitution frêle, elle veut poursuivre sa vie entourée de l’amour de sa fille. Dans les moments de chaos qu’elle vient de traverser, elle se félicite qu’à la maison d’arrêt, elle n’ait pas été traitée comme une délinquante.

D’ailleurs, elle dit avoir tissé des relations fortes avec les détenues de la maison d’arrêt de Mbour. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les femmes détenues ont désormais une nouvelle bienfaitrice. Car elle compte les appuyer en vivres et autres dons. Tout en essayant d’oublier ce moment tragique de sa vie.

KHADY NDOYE [MBOUR] 

 

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