Publié le 6 Jun 2016 - 20:15
HADJIBOU SOUMARE MAINTENU AU POSTE DE PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA

Le Sénégal garde son ‘’bien’’

 

La conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) s’est refermée hier avec une grande surprise. A l’inverse de ce qui était annoncé, la présidence de la Commission de ladite Union n’a finalement pas tourné.

 

Le renouvellement attendu à la tête de la Commission de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) n’a pas eu lieu hier, lors de la Session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, tenu à Dakar. Ainsi, le sénégalais Hadjibou Soumaré, en poste à la tête de cette Commission depuis 2011, conserve son fauteuil de président ‘’jusqu’à nouvel ordre’’. La question ne figurait même pas à l’ordre du jour. Quelles sont les raisons de ce changement de dernières minutes ? Au sortir de la rencontre, les officiels sont restés muets devant cette question. Et pourtant, lors de la dernière Session organisée en fin 2015 au Benin, il avait été décidé que l’ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade cède sa place au candidat du Niger.

Le Président de ce pays, Mahamadou Issoufou, s’était à l’époque opposé à un deuxième mandat du Sénégal. Ce dernier avait évoqué l’existence d’un protocole d’accords signé en 2011 et liant le Sénégal et le Niger. Ainsi, suite aux tractations, les deux Etats avaient convenu d’occuper alternativement le poste de vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et celui de président de la Commission de l’Uemoa. Mais, selon certaines indiscrétions, le Niger ne souhaite pas cédé au Sénégal le poste de vice-gouverneur qu’il occupe actuellement. Donc, le Sénégal a décidé de ne pas passer le témoin à ce dernier, sans le poste de vice-gouverneur de la BCEAO.

Un problème que Hadjibou Soumaré n’a d’ailleurs pas voulu  commenté. L’intéressé s’est contenté tout simplement de revenir sur le communiqué final pris par les Etats membres de l’Union. A l’en croire, une réflexion a été menée sur la question de la mobilisation des ressources, à travers le prélèvement communautaire de solidarité (PCS) et sur celle de la rationalisation des institutions et des organes de l’Uemoa. Une initiative venue à son heure, selon l’actuel président de la Commission de ladite Union. ‘’Il était normal de faire une introspection pour voir s’il y a une efficacité dans les allocations des ressources de la Commission. Aussi, pour des problèmes de compétitivité, les Chefs d’Etats ont souhaité la diminution des PCS’’, a-t-il expliqué.

Après examen des études initiées à sa demande sur ces différents points, la Conférence a instruit le Conseil des ministres d’approfondir les réflexions en vue de lui soumettre, à la prochaine session, des propositions concrètes sur les décisions à prendre. Mais, d’ores et déjà, les Etats membres demandent à la Commission de prendre des mesures de réduction des charges de l’Union. Outre ces mesures, la Conférence a aussi adopté une déclaration sur la paix et la sécurité dans l’espace communautaire, ainsi qu’un plan d’action sur l’opérationnalisation dudit chantier. 

MAMADOU DIALLO

Section: