Publié le 22 Oct 2018 - 12:54
HAJJ 2018

Le bémol des voyagistes privés

 

L’instance gouvernementale chargée du hajj s’est félicitée du déroulé du pèlerinage de cette année. Mais les convoyeurs privés, regroupés dans le Renophus, relativisent et se projettent déjà sur la prochaine échéance.

 

Deux jours après que la Délégation générale au pèlerinage à La Mecque (Dgp) s’est attribué son propre satisfecit pour l’organisation du hajj 2018, les voyagistes privés y sont allés de leur propre notation. Le colonel Moustapha Diongue, Président du Regroupement national des organisateurs privés du hajj et de la Umrah au Sénégal (Renophus), s’est globalement réjoui du déroulé. ‘‘Pour l’édition 2018, on remercie Allah. Tout s’est bien passé, malgré quelques couacs concernant la restauration à Arafat et à Mouna’’, a-t-il déclaré ce samedi. Les récriminations concernant ce point ont été grandes, de la part des pèlerins sénégalais aux étapes de Mouna et également pour la station d’Arafat. 

Le président d’expliquer que ce sont des circonstances indépendantes de la volonté des voyagistes privés et de la Dpg qui ont créé cette situation déplorable. ‘‘Les engagements qui ont été pris ont été respectés avec les traiteurs.  On leur a payé intégralement ce qu’on leur devait, mais eux n’ont pas respecté leur partie du contrat pour les deux étapes de Mouna et d’Arafat. Il n’y a que le bureau 27 qui a respecté partiellement ses engagements, mais pour les bureaux 26 et 28, ils ont complètement failli à leurs engagements’’, s’est-il expliqué avant de dégager la responsabilité de sa structure. ‘‘On nous a traités d’arnaqueurs, ce que nous ne sommes pas, bien sûr. Malheureusement, le comité de veille à Mouna et à Arafat n’a pas fonctionné comme il se devait (...) On a fait notre devoir, mais peut-être que Dieu l’a voulu ainsi. La délégation a la responsabilité de clarifier la situation. De situer les responsabilités et, au besoin, sanctionner ou porter plainte’’, poursuit-il. 

Le représentant du Dgp, qui a admis du bout de la langue le problème de la restauration, affirme que cette affaire ne devrait pas en rester là. ‘‘On a saisi officiellement les autorités et nous sommes en train de suivre l’action de près’’, a déclaré Ousmane Sèye. Lequel affirme également que si les traiteurs avaient respecté leurs engagements, le hajj aurait été parfait.

Transport : Air Sénégal Sa pourrait être dans le coup

Ce dernier d’affirmer que la rencontre d’évaluation avec les Saoudiens est déjà fixée pour le 15 décembre prochain. Pour cet évènement annuel ayant nécessité le convoyage de 12 860 pèlerins sénégalais cette année, prendre les devants est primordial. De l’avis du président du Renophus, les quelques améliorations qui doivent être apportées aux manquements notés seront déterminées par une démarche anticipatrice. Si les visas ont été délivrés deux semaines à l’avance et qu’aucun pèlerin n’a été laissé à quai pour 2018, Moustapha Diongue n’en appelle pas moins à accélérer les rencontres entre officiels et les procédures administratives pour parer à toute éventualité.

‘‘Plus une compagnie est vite désignée et arrive tôt, plus on pourra s’occuper de la question de l’hébergement. Si les hôtels sont déjà pleins, on sera obligé de loger les pèlerins dans des endroits moins confortables ou on paiera le double pour avoir un bon logis. Même pour établir les contrats, on a besoin d’avoir les dates d’entrée et de sortie du territoire saoudien. Si la compagnie vient tôt, on ira négocier de bons contrats dans ce pays, le plus tôt possible’’, a-t-il expliqué. Ce à quoi le représentant du Dgp a répondu que les négociations vont bientôt être engagées avec les autorités saoudiennes et que, d’autre part, la nouvelle compagnie aérienne, Air Sénégal Sa, a également été interpellée pour un éventuel transport des pèlerins.  ‘‘On a saisi le ministre des Transports aériens pour voir si ce serait faisable ou pas’’, a avancé Ousmane Sèye.

Privatisation, pas à l’ordre du jour

En tout cas, pour ce qui est de la privatisation intégrale, ce n’est pas encore acquis pour les voyagistes privés regroupés dans cette structure. Le président du Renophus a admis, entre les lignes, que le gouvernement tarde à se retirer pour des raisons… électoralistes. ‘‘L’année dernière, on devait assister à un retrait progressif du quota de la délégation, mais comme c’est une année électorale, compte tenu des problèmes qui étaient posés, la délégation avait convoyé 2 000 pèlerins sur les 12 860. Nous pensons que cette année, elle va convoyer moins que ça’’, a conclu le colonel Moustapha Diongue.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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