Publié le 24 Sep 2019 - 22:29
HANDBALL - TOURNOI QUALIFICATIF OLYMPIQUE

Bougeant rêve d’un exploit avec les Lionnes

 

Le sélectionneur de l’équipe féminine de handball, Frédéric Bougeant, faisant face à la presse hier à Saly, a exprimé son vœu de réaliser une prouesse avec ses joueuses, en décrochant l’unique ticket pour les Jeux olympiques, Tokyo-2020, mis en jeu au tournoi qualificatif qui se tient au Dakar Arena de Diamniadio, du 26 au 29 septembre prochains.

 

L’équipe du Sénégal féminine de handball a démarré son regroupement en vue du Tournoi qualificatif olympique (Tqo) de Dakar, du 26 au 29 septembre prochains, au Dakar Arena. L’ambition du sélectionneur national et de ses joueuses est de s’adjuger l’unique ticket pour une qualification historique aux Jeux olympiques, Tokyo-2020. ‘’On s’est préparé depuis le mois de mars avec cette idée de réaliser un exploit sportif incroyable. L’objectif de l’équipe est d’aller aux Jeux olympiques, pour mettre en avant le pays sur la plus belle compétition au monde’’, a déclaré Fréderic Bougeant, hier, lors de la conférence de presse à Saly.  

Vice-championnes d’Afrique, les Lionnes vont retrouver les Angolaises, leurs bourreaux de la dernières finale de la Can en République du Congo (14-19), la République démocratique du Congo (Rd Congo) classée 3e et le Cameroun, qui a fini au pied du podium (4e). Selon le technicien français, il faut ‘’respecter’’ tous les adversaires, parce qu’il s’agit des meilleures équipes du continent. ‘’On a suivi le Cameroun qui a fait une belle compétition lors des Jeux africains. On sait les difficultés qu’on a rencontrées à Brazzaville contre la Rd Congo pour se qualifier en finale. On a réussi à jouer l’Angola sur 20 à 25 minutes, de manière très correcte. Physiquement et mentalement, il nous a manqué beaucoup de choses’’.

Pour atteindre leurs objectifs, le coach Bougeant estime que son équipe doit être capable de ‘’bien entrer dans la compétition’’ tout en gardant la même dynamique le long du tournoi. Cela, dit-il, dépend également de la gestion de l’effectif sur le plan physique. ‘’C’est trois matches en quatre jours. On a un enchainement entre jeudi et vendredi qui va nous coûter de l’énergie. Il faut qu’on arrive à gérer les choses sur le plan énergétique. C’est pour cela qu’on a amené 19 joueuses pour avoir la possibilité de faire des changements en cas de blessure’’.

En plus de la fraîcheur physique, l’entraineur a insisté sur l’état d’esprit. Car, pense-t-il, les joueuses doivent être prêtes et capables de se projeter sur les trois matches, en ayant à l’esprit que le 3e pourrait être décisif. ‘’J’aimerais qu’on puisse entrer dans la compétition avec beaucoup d’intensité, mais en gardant de l’énergie mentale, si on devrait être amené à livrer un match exceptionnel dimanche’’.

Mais le sélectionneur national est convaincu que ses protégées sont motivées à jouer une grande compétition pour la première fois devant le public sénégalais. ‘’Les joueuses vont prendre beaucoup de plaisir à jouer au Dakar Arena avec un public sénégalais qui soutient son équipe’’, a soutenu Bougeant. Le coach est persuadé que le peuple sénégalais apportera son soutien sans faille à ses filles. ‘’Il y a un engouement autour des équipes nationales. On a parlé de l’Afrobasket, mais sur les images que j’ai vues sur le foot à l’arrivée des joueurs de la Can-2019, c’est  juste exceptionnel. On sait qu’on sera soutenu. On a à cœur de vivre et partager ses émotions avec le public sénégalais’’.

Pour lui, ce soutien des supporters doit ‘’porter’’ les Lionnes vers le sommet et non constituer une pression ‘’négative’’ pour elles. ‘’Il faut qu’on soit capable de jouer avec beaucoup de discipline et le brin de folie que le public va nous apporter. C’est un équilibre souvent difficile à trouver. On veut se laisser porter par le public’’.

Evolution du groupe

Malgré l’ambition du Sénégal de décrocher le ticket qualificatif aux Jo-2020, le coach veut garder la tête sur les épaules. Selon Fréderic Bougeant, l’équipe sénégalaise est en progression depuis quelques années. ‘’C’est un groupe qui évolue, qui progresse avec des envies et l’aspiration de faire de très grands résultats cette semaine et dans les mois qui viennent. C’est à nous de faire preuve d’humilité, de concentration. On a commencé seulement à titiller l’Angola à Brazzaville. On sait qu’il nous reste du chemin à parcourir’’.

Pour le coach Bougeant, il faut y aller graduellement. Le technicien français s’est dit satisfait de son groupe composé de joueuses ‘’très réceptives’’ sur les stratégies qu’il veut mettre en place pour réaliser ses rêves. En plus de la qualité de l’effectif, il se réjouit de la ‘’stabilité’’ que la sélection sénégalaise est en train d’atteindre avec ‘’des joueuses qui s’inscrivent dans la durée sur ce projet’’. ‘’C’est cette stabilité que l’Angola a et que l’on est train d’acquérir. Cela peut être la clé du succès. A force de jouer de grands matches, à un moment donné, tu les gagnes. L’expérience et la stabilité sont les deux points forts’’.

Fréderic Bougeant a aussi fait part de la création d’un centre national à Thiès, qui permettra de réaliser le projet de renouvellement de la sélection nationale féminine avec l’intention d’intégrer progressivement les joueuses locales. ‘’On a envie d’inscrire les joueuses locales dans le groupe. J’ai parcouru les régions et on a retenu les 30 meilleures jeunes. Maintenant, entre une professionnelle évoluant dans le championnat français et une joueuse locale, le fossé est énorme. On essaye, avec le centre national, de réduire l’écart’’.

ADJA CISSE, ARRIERE DES LIONNES

‘’On a envie de tout prendre en Afrique’’

‘’La fédération a mis des moyens énormes pour qu’on puisse avoir les meilleures conditions. Au départ, on était logé au Cneps de Thiès dans des conditions très compliquées. On n’avait pas de stage de préparation. On est arrivée une semaine avant la coupe d’Afrique (2016). Maintenant, on a des stages réguliers avec un manager général qui vit sur le territoire, qui détecte les jeunes joueuses. Il y a également beaucoup de joueuses qui évoluent dans le championnat de 1re division en France. Je suis très fière du travail de la fédération, parce qu’on arrive de loin. Actuellement, on a envie de tout prendre en Afrique.

On a un groupe qui vit bien avec des joueuses d’un grand potentiel. On veut absolument bousculer la hiérarchie africaine. Avant c’était l’Angola, la Tunisie ; maintenant, on a l’Angola et le Sénégal. Peut-être, pourquoi pas, ça sera le Sénégal puis l’Angola. Pour le moment, on a perdu la finale à Brazzaville, mais ce n’est que partie remise. On aura à en jouer d’autres. Cette semaine, il va y avoir trois finales à jouer. On va essayer de toutes les rencontrer. C’est très excitant de retrouver l’Angola, parce qu’on a une revanche à prendre. On a perdu par manque d’expérience et d’énergie mentale, à Brazzaville. Là, on est chez nous déjà. On aura le public qui sera à fond derrière nous. On veut que tout le peuple sénégalais soit là, parce que c’est une victoire pour nous, mais pour tous les Sénégalais aussi.

C’est ma première grande compétition au Sénégal. J’ai déjà joué à Thiès devant 2 000 à 2 500 personnes, j’en tremblais déjà. Mais au Dakar Arena, avec 15 000 personnes, je n’ai jamais vu ça ailleurs. A 2 000 personnes, on est plus fortes que les Angolaises ou les Congolaises chez elles. Il y a vraiment une grosse ferveur pour le sport au Sénégal. On l’a vu pour le football ou le basket. Avec l’Afrobasket féminin, où il y avait 15 000 spectateurs, c’était du jamais vu pour le basket féminin. On veut qu’il y ait également la même chose pour nous. Grâce à ça, forcément, on aura un plus face  aux autres équipes’’.

NDOUGOU CAMARA, ARRIERE DES LIONNES

‘’Je serai toujours une guerrière sur le terrain’’

‘’Cala fait du bien de revenir au Sénégal. Cela fait un an que je ne suis pas venue ici. Je devais revenir pour les vacances, mais finalement cela ne s’est pas fait à cause d’une blessure. On est là et on espère qu’on sera à la hauteur de cet événement incroyable pour le peuple sénégalais et pour nous aussi. On ne m’a pas vu à la Can pour cause de blessure. Là, je suis de retour, mais il faut comprendre que c’est une très grosse blessure où on met beaucoup de temps à revenir. Je ne sais pas si j’aurais les mêmes performances qu’auparavant.

En tout cas, je serai toujours la même sur le terrain, une guerrière. Je suis là pour donner à l’équipe dans la mesure du possible et recevoir également de mes coéquipières. Le coach a nommé Awa Ndiaye capitaine en mon absence. Donc, elle le restera dans cette compétition. Ce tournoi se jouera sur la gestion des émotions et sur la meilleure préparation. C’est une revanche contre l’Angola et on est au complet. On va tout faire gagner ce match.’’

LOUIS GEORGES DIATTA

 

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