Publié le 18 Sep 2014 - 05:16
HAUSSE DES FACTURES D’ELECTRICITE

 La grogne des consommateurs

 

Les nouveaux compteurs de la SENELEC ont entraîné l’augmentation des factures d’électricité dans certaines localités comme Grand Médine. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Des contestations sont notées dans certains quartiers de Dakar où les populations décrient une montée progressive des coûts de l’électricité, nonobstant la sauvegarde des anciens compteurs.

 

SOS consommateurs est monté hier au créneau pour dénoncer l’augmentation des coûts d’électricité due aux nouveaux compteurs. Dans un communiqué, l’association fustige l’attitude du Directeur commercial de la SENELEC qui soutenait que Grand Médine était une niche de vol d’électricité, raison pour laquelle la zone a servi de quartier pilote. SOS Consommateurs pense que si ces accusations graves étaient fondées, la SENELEC n'aurait pas hésité à faire dresser des procès-verbaux de constat de fraude et à en poursuivre les auteurs. Selon le président de SOS Consommateurs, ces fausses accusations, proférées à l'encontre de toute une population, pour justifier la pose de ses nouveaux compteurs, devront être officiellement retirées et que la SENELEC présente des excuses aux populations de Grand Médine.

Selon Me Masokhna Kane, s'il y a un grand fraudeur, c'est bien la SENELEC avec ses nouveaux compteurs et ses relevés hors délais qui entraînent une tarification plus élevée et donc, des factures plus salées. Ainsi, SOS consommateurs lance un appel urgent aux populations, pour leur demander de se mobiliser autour des Associations de défense des consommateurs, afin d’organiser une défense légitime, pacifique mais déterminée, en respect strict des lois et règlements de la République.

Vent de contestation à Fass et Médina

En attendant, un tour dans certains quartiers de la capitale fait ressortir un autre problème. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de changements de compteurs mais d’une augmentation progressive et injustifiée des factures.

Médina, Rue 39, angle 20, le vieux Seydou Diallo est assis sur son tabouret au devant de sa maison, ses yeux veillant au grain à ses petits enfants qui jouent à côté. Interpellé sur la hausse des coûts de l’électricité, il brandit sa facture. Il y est mentionné 58 680 F CFA. ‘’ Vous voyez. Plus le coût du timbre estimé à 587 CFA ‘’, fait remarquer le septuagénaire avant de renchérir être persuadé de n’avoir pas consommé ce qu’on lui a facturé.

 ‘’Je parie ma tête à couper que ce que je paie, je ne le consomme pas’’, geint-il. Deux téléviseurs, un frigo et des lampes ‘’Yaxanal ‘’ (Ndlr : lampes de basse consommation) ; des matériels électriques que Seydou Diallo juge assez insignifiants par rapport au montant des factures qu’il reçoit. ‘’Auparavant, je payais entre 32 000 et 35 000 F CFA, mais depuis 3 ans, cela monte crescendo et peut aller même jusqu’à 60 000 voire 70 000 F CFA ‘’, déplore-t-il.

A HLM Fass, Siga Guèye gère un restaurant depuis 40 ans. Mais depuis quelques années, elle dit être confrontée à des coupures d’électricité pour cause de factures impayées. La dame estime que c’est dû au fait que les coûts ne cessent de grimper. ‘’Rien que pour le restaurant, j’ai payé la dernière fois 80 000 FCFA ‘’. Et le plus désolant, selon Madame Guèye, la SENELEC ne supporte même pas les petits retards. Du côté des immeubles de Fass Paillotte, la cherté des factures d’électricité est toujours décriée. De même que les coupures intempestives.

Toutefois, le ton n’est pas dur partout. Illustration : un habitant de la Médina du nom d’Alioune Badiane estime que ce sont les comportements qui doivent être changés car, dit-il, beaucoup de gens procèdent à des vols d’électricité. ‘’Une sale besogne à la charge des électriciens. J’ai été témoin de cela‘’, fulmine-t-il. Assis sur une chaise en plastique, surveillant les entrées et les sorties de l’immeuble où il habite au rez-de-chaussée, il soutient que la plupart des factures dans les différents appartements passent entre ses mains. Mais selon ses dires, personne ne râle ‘’parce que chacun est facturé selon sa consommation’’. 

Seydina Bilal DIALLO

 
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