A quelques heures des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations, Gabon 2017, EnQuête fait l’historique de ces affiches à ce stade de la plus grande compétition de football du continent.

 

SENEGAL-CAMEROUN

Entre les deux équipes, la comparaison historique en Coupe d’Afrique des nations est connue. Au stade des rencontres en quarts de finale, c’est une victoire partout, le Sénégal ayant éliminé le Cameroun en quarts de finale en 1990 avant que les Lions indomptables ne lui rendent la pareille en 1992. Mais au-delà, et même en passant par la seule finale disputée par le Sénégal du capitaine Aliou Cissé à l’époque en 2002, les deux équipes présentent des états de services différents dans cette 31^e édition de la Can.

 Le Cameroun a cumulé 5 points (2 matchs nuls et une victoire) dans une poule qu’il a partagée avec le pays organisateur, la Guinée Bissau et le Burkina Faso. À la peine offensivement, les Indomptables ont été contraints au match nul par les Etalons (1-1) avant de s’imposer devant les Djurtus (2-1) et terminer par un 0-0 contre le Gabon.

 S’ils ont baissé de rythme après avoir marqué contre le Burkina, les Indomptables ont subi pendant plus d’une mi-temps devant la Guinée Bissau avant de remporter le gain du match. Face au Gabon, le Cameroun n’a pas dominé et a même eu la chance de ne pas être pris de vitesse.

Au total, à l’issue du premier tour, le Cameroun, c’est trois buts marqués et deux encaissés. C’est une seule ouverture du score contre une remontée. Et c’est un match nul et vierge.

Le Sénégal, pour sa part, c’est une profusion de buts (6 en 3 matchs), mais une inconstance dans le jeu. Contre la Tunisie, les Lions explosent sur le plan offensif puis baissent de régime, se faisant balloter par les Tunisiens qui les ont complètement noyés dans le jeu et au nombre d’occasions.

Pour sa deuxième sortie, le Sénégal présente un autre visage. Celui d’une équipe pas tueuse, puisqu’après avoir marqué deux buts, coup sur coup, les Lions se sont permis de rater une tonne d’occasions, donnant l’image d’une équipe qui ne maîtrise pas son sujet. Puis, d’un coup, le Sénégal encaisse deux buts face à l’Algérie, même si l’excuse d’une équipe B en face des Fennecs peut être admise.

En conclusion, le Sénégal, c’est une bonne attaque auteur en moyenne de deux buts par match, mais un contenu à la peine, tant les Lions n’ont pas un visage reconnu.

Le duel sera intéressant, surtout au plan du jeu. Les Lions, plus véloces, devant se frotter à une équipe du Cameroun très dure sur l’homme au marquage.

BURKINA FASO-TUNISIE

Ces deux pays ont eu une rencontre terminée à la faveur des tirs au but en 1998 lors de la Can accueillie par les Etalons. Mais à la loupe de cette 31^e édition, leurs profils sont aux antipodes. Cueillie à froid par le Sénégal lors de sa première sortie, la Tunisie, qui a concédé d’entrée deux buts dans cette Can, a par la suite séduit par son abnégation, mais surtout sa bonne santé offensive, marquant 6 buts en 2 matchs (meilleur ratio de la Can).

Au-dessus des chiffres, la Tunisie, c’est surtout un état d’esprit et un plan de jeu qui en ravissent plus d’un. Les Aigles de Carthage ont remonté leur handicap en livrant un match complet face à l’Algérie (2-1) avant de démontrer leur puissance d’attaque face au Zimbabwe (4 buts marqués). Dos au mur après le premier match, la Tunisie a fait le plein de points (6 sur 6) pour assurer sa présence en quart de finale et porter désormais un costume de favori.

En face, les étalons ont été durs sur l’homme, répondant au défi physique camerounais avant de jouer à égalité avec le pays organisateur, démontrant au passage leurs ressources morales en ne flanchant pas face aux Panthères (1-1). Et puis, pour décrocher le ticket de la qualification, les Etalons ont pris le dessus sur les Djurtus à Franceville sur le score de 2 buts à 0. Pas trop porté en attaque, le Burkina a démontré de la ressource en revenant par deux fois au score face au Cameroun et au Gabon, avant de s’éclater contre la Guinée Bissau.

Moyen sur le plan offensif, le Burkina, qui est solide derrière, sera soumis à la force offensive tunisienne.

EGYPTE-MAROC

L’Egypte, qui rencontre le Maroc en quart de finale, est l’équipe la plus hermétique de cette Can, sa défense n’ayant pas encaissé le moindre but jusque-là. Il est vrai que l’attaque des Pharaons n’est pas non plus la plus prolifique avec seulement deux buts marqués en trois matchs.

Mais au-delà, l’Egypte, c’est sept points récoltés en trois matches et deux victoires de suite après un match nul vierge contre le Mali en ouverture de la poule D. Sur leur fiche, on notera également que les ‘’Pharaons’’ ont décroché coup sur coup deux victoires qui leur assurent la première place devant le Ghana dernier finaliste de la Can et victime d’un coup franc de Mohamed Salah lors de la 3^e journée.

En face de l’Egypte dimanche, le Maroc de Hervé Renard, qui est revenu de très loin et qui atteint déjà un résultat honorable au regard de son passé d’éliminé du premier tour depuis 2004, tentera de faire barrage.

L’histoire des confrontations entre les deux équipes en phase finale de Can est favorable aux Lions de l’Atlas (3 victoires, un nul et une défaite), mais le déploiement de la machine des ‘’Rouge et vert’’ peut également plaider en leur faveur. Défait d’entrée par la RDC, le Maroc de Hervé Renard a puisé dans la ressource footballistique pour écarter le Togo (3-1), mais surtout a tenu le choc physique face à la Côte d’Ivoire qu’il a réussi à renvoyer à Abidjan.

Ce match, le derby du nord de l’Afrique, est l’un des plus ouverts des quarts de finale.

RDC-GHANA, EN PILE OU FACE

La RDC est la surprise de la poule C. ‘’Arrivée sur la pointe des pieds’’, de l’avis de son entraîneur, l’équipe des Léopards a épaté. Battant d’abord le Maroc, avant d’enchaîner un match nul contre le champion d’Afrique en titre, les joueurs de Ibengué ont brisé l’envol des Eperviers du Togo lors de la troisième journée. Avec une moyenne de deux buts par match, les Léopards n’ont pas la défense la plus sereine, étant la seule équipe à avoir encaissé des buts face à la Côte d’Ivoire. Mais, la ‘’solidarité’’ en bandoulière et surtout la Baraka du buteur de Kabalanga en surplus, ils sont désormais à la recherche de l’efficacité. Face au Ghana, c’est la défense des Léopards qui inquiète, leur attaque étant déjà habituée à violer les filets adverses.

Les Black-Stars eux, ont livré des matches remplis lors des deux premières journées, faisant le plein de points (6 sur 6) à la faveur de leurs deux victoires de rang. Puis contre l’Egypte, le Ghana qui ne présente pas une attaque euphorique (2 marqués en trois matches) s’est laissé prendre au jeu du turn-over. Au résultat des courses, l’Egypte les domine d’un coup-franc et arrête net leur envol, les reléguant du coup à la deuxième place de la poule.

La conséquence est directe puisque les finalistes de la dernière édition feront le déplacement pour rencontrer les Léopards et surtout, ils feront sans leur buteur vedette Asamoah Gyan, victime d’une blessure musculaire.

Dans un match qui se dessine comme celui de l’engagement, les frères Ayew joueront leur survie dans une compétition où ils gardent le statut de favori.