Publié le 13 Nov 2015 - 23:32
HYDRAULIQUE RURALE

Quand les émigrés abreuvent ‘’Diawara’’

 

Le programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement PAISD a fêté ses dix bougies en inaugurant hier le centre de traitement d’eau dans la commune de Diawara, Bakel. Une vieille doléance des populations qui trouve satisfaction grâce à l’implication des ressortissants sénégalais en France.

 

Les difficultés d’eau potable de la commune de Diawara sont une vieille doléance. La station de traitement et de distribution d’eau inaugurée hier dans cette localité de 16 mille âmes, à 18 km au nord de Bakel, fait d’une pierre deux coups : la potabilité de l’eau est assurée et le débit est plus puissant. ‘’L’unité de potabilisation a été préférée au forage car cette zone est réputée pour ses débits faibles. On prélève directement sur l’eau du fleuve, celle-ci peut être polluée mais douce. Après traitement, l’eau devient potable. Si on n’exploite pas cette eau, le fleuve se jette à la mer’’, fait savoir un des responsables du projet. Une unité de 600 m3 qui vient transformer la corvée de l’eau en une sinécure. ‘’Avant son érection, les femmes se levaient à 5 heures du matin pour aller chercher une eau qui n’était pas potable. Nous allons tout faire pour pérenniser cet outil’’, se félicite le maire de cette commune, Killé Sakho.

De trois heures de temps de disponibilité, le liquide précieux coule à flots. Les branchements privés sont passés à 500 unités alors qu’ils n’étaient que de 20 en 2012, mais la facture n’en demeure pas moins salée. 45 000 F CFA pour l’abonnement et le mà 400 F CFA. Le maire de la localité Killé Sakho ne s’alarme pas de ce prix et estime qu’il est abordable pour une population qui payait 800 à 1000 francs avant ce centre de traitement. ‘‘On va faire une évaluation et diminuer le prix si le besoin se fait sentir’’, annonce-t-il. Les populations de Diawara et celles de Yélingara situé à moins de trois kilomètres sont les principales desservies. Cette station fait partie des 39 infrastructures d’accès à l’eau potable ainsi que d’autres services sociaux de base à l’actif du PAISD.

1 milliard et demi en 10 ans

La localité de Diawara a mis les petits plats dans les grands pour la cérémonie. Levée de couleurs (sénégalaise et française), musique des Forces Armées, hymnes nationaux, la localité a vibré au rythme d’une inauguration animée en présence de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean Félix Paganon, du secrétaire d’Etat Diène Faye, et de l’exécutif local. Une installation qui s’est concrétisée ‘‘grâce à la mobilisation des migrants dans leur noble cause pour un développement local’’,  se félicite le directeur technique de la coopération Pape Birama Thiam, avant d’être appuyé par l’ambassadeur français. ‘‘La communauté sénégalaise est la plus dynamique de celles vivant en France’’, se félicite Jean Felix Paganon.

Avec un milliard 500 millions injectés en une décennie, selon M. Thiam, le PAISD se positionne comme ‘‘un programme exemplaire qui a déjà anticipé sur les problèmes actuels’’, poursuit Paganon. Ce projet de 124 millions 892 mille Fcfa a vu le jour en 2011 grâce au programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD) qui a contribué à hauteur de 70 millions, de la Ville de Paris, du Comité des ressortissants de Diawara (Coredia).

 Lancé en 2009, dans le cadre de la coopération bilatérale entre la France et le Sénégal, le PAISD s’articule autour de deux objectifs : la mobilisation de l’épargne des migrants (en France) pour des projets d’investissement privé et d’actions de développement local dans les régions d’origine au Sénégal, ainsi que la valorisation des ressources humaines des migrants dans le cadre de missions d’expertise ou de volontariat.

OUSMANE LAYE DIOP (ENVOYE SPECIAL)

Section: