Acculé depuis un certain temps, l’Alliance pour la République est sortie, hier, de sa réserve pour balayer d’un revers de main les accusations de l’opposition sur la gestion des hydrocarbures, l’existence supposée de trois fichiers électoraux et l’attribution de la mine de fer de la Falémé.

La polémique née de la signature des contrats d’exploration du pétrole et du gaz a amené, hier, le porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr) à monter au front pour apporter des précisions. Face à la presse hier, Seydou Guèye a cloué au pilori l’opposition sénégalaise. Celle-ci, selon le porte-parole du gouvernement, se perd dans des appréciations hâtives qui ne reposent sur aucune validité argumentaire, qu’il s’agisse de la question de l’eau avec l’attribution provisoire du nouveau contrat d’affermage à Suez en lieu et place d’une concession prolongée en faveur de la Sde ou de l’audit du fichier électoral dont le processus de mise à disposition est encadré par la loi électorale.

Pour lui, si l’opposition agit de la sorte, c’est tout simplement parce qu’elle est adepte de la suspicion spéculative et du raisonnement aléatoire, lorsqu’il s’agit d’évoquer des questions d’intérêt national.

‘’Cette opposition en perte d’initiative programmatique, adepte du copier-coller, n’a jamais posé le débat sur la croissance économique en termes de progression entre 2000 et 2012, sur la portée des réformes qui ont permis de renforcer notre potentiel économique depuis 2012 et sur l’efficacité de l’investissement public démontrée par le Plan Sénégal émergent (Pse) dans sa première phase’’, déplore-t-il.

Ainsi, Seydou Guèye relève que la décision ‘’historique’’ du président Macky Sall de publier l’ensemble des contrats miniers, pétroliers et gaziers constitue une avancée démocratique majeure qui élargit le périmètre de transparence pour permettre aux Sénégalais d’apprécier les termes des négociations qui ont comme point de départ la sauvegarde de l’intérêt supérieur de la nation sur la base des dispositions pertinentes de nos codes pétrolier et minier. ‘’Nous avons publié ce que nous avons négocié ; nous allons partager les dividendes au peuple, tout en gardant une part prépondérante pour les générations futures’’, soutient-il, entouré de ses camarades de parti dont Abdou Mbow, Mor Ngom, Luc Sarr et Ousmane Ba.

Selon le porte-parole de l’Apr, le satisfécit décerné par Oxfam confère à notre pays une place privilégiée dans la nouvelle hiérarchie des normes en matière de bonne gouvernance. ‘’Et le classement de l’Itie vient conforter les immenses progrès accomplis dans le cadre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives’’. ‘’Le Sénégal est le premier pays africain et le 4e au monde crédité de cette note de progrès satisfaisant par l’Itie qui vient de tenir son Conseil d’administration sur notre sol’’, confie-t-il.

Ainsi, ‘’la stratégie de l’opposition, rythmée par une campagne systématique d’intoxication, de désinformation et de dénonciation calomnieuse, n’est qu’une façon d’expier d’avance sa défaite retentissante au soir du 24 février 2019’’, pour Seydou Guèye. Qui prévient que l’Alliance pour la République est déterminée à faire face à toute tentative destinée à saborder le processus électoral, au regard de la forte adhésion à la fois citoyenne et militante à la campagne de collecte des signatures pour le parrainage du président Macky Sall.

‘’Notre candidat sera officiellement investi par la grande coalition victorieuse Benno Bokk Yakaar et sa nouvelle majorité politique, le 1er décembre 2018, au lendemain du Congrès de l’Internationale libérale qui se tient à Dakar’’.

Fer de la Falémé

Interpellé sur le fer de la Falémé, Seydou Guèye de préciser que jusque-là, aucune convention n’a été signée avec une quelconque entreprise. Seulement, il soutient que rien ni personne ne peut empêcher au président de la République de signer une quelconque convention qui pourrait valoriser le fer de la Falémé, créer de la richesse et des emplois. ‘’J’ai entendu certains dire que le président n’a pas le droit de signer une convention à trois mois des élections. Aucun texte réglementaire ne le lui interdit. S’il le juge nécessaire, il signera sans trembler’’, déclare-t-il.  

Revenant de manière beaucoup plus ample sur le bilan du président de la République Macky Sall, candidat à sa propre succession en 2019, il souligne que les chiffres validés par les partenaires techniques et financiers du Sénégal sont illustratifs des progrès accomplis sous Macky Sall. Ainsi, au moment où le Pib par habitant est passé, selon lui, de 330 644 F Cfa en 2000 à 411 797 F Cfa en 2016, la croissance du revenu par habitant est passée de -0,11 % à 1,98 % entre 1961 et 2012. Au même moment, les investissements directs étrangers (Ide) sont passés de 1,7 % du Pib en 2012 à 2,7% du Pib en 2016. Et, ajoute-t-il, les indicateurs de l’emploi renseignent sur les gains obtenus. Car, dans l’industrie, on est passé de 12,8 % en 1991 à 20,7 % en 2017, et dans l’agriculture de 49,5 % en 2000 à 51,4 % en 2017, alors que l’emploi salarié est passé de 22,1 % en 2000 à 31,9% en 2017.

ASSANE MBAYE