Publié le 8 Jul 2014 - 19:42
IMAM AHMET TAKHYOU KANE

‘’Le planning familial est un droit de la femme’’

 

Avec un taux de mortalité maternelle et infantile encore élevé au Sénégal, l’association des femmes médecins du Sénégal a voulu, hier, aborder la question sous l’angle religieux, au cours d’une conférence.
 
 
‘’Droit de la femme et santé de la reproduction en Islam’’. C’est le thème, en rapport avec le taux de mortalité maternelle et infantile,de la conférence organisée hier par l’association des femmes médecins du Sénégal. À un an de l’échéance des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la présidente de l’association,Dr Amy Ndao Fall,considère que cette question est loin d’être réglée. ‘’En ce moment, toutes les parties prenantes sont en train de mettre la pression pour que nos résultats soient acceptables, même si nous n’atteignons pas l’objectif fixé, qu’on n’en soit pas très loin’’, a expliqué Dr Ndao Fall.
 
Le choix de ce thème s’explique aussi par le fait que le planning familial continue de susciterbeaucoup de discussions du point de vue religieux.’’On a voulu en parler.Que des spécialistes viennent traiter de la question. Cette rencontre permet de remettre à niveau les connaissances aussi bien médicales que religieuses sur la santé de la reproduction’’, a-t-elle dit.
 
Certes par rapport auxOMD, il y a eu une nette amélioration du taux de mortalité maternelle et infantile, mais la progression est lente. Aujourd’hui, la mortalité est de  392 pour 100000naissances vivantes. ‘’Les causes de ces mortalités sont des problèmes qu’on peut régler. Il suffit qu’il y ait un engagement et que tout le système soit mis en branle pour que nous puissions baisser le taux de mortalité etle premier ennemi, c’est l’ignorance’’, a souligné la présidente de l’association.
 
Pour Imam Ahmet Takhyou Kane, les femmes ont des droits que l’islam leur a octroyés, mais malheureusement, il n’y a pas assez d’information, de sensibilisation là-dessus.  Parmi ces droits, il a cité le planning familial. ‘’Le planning est un droit de la femme et pourtant, la tradition veut que le mari empêche souvent la femme de faire cette pratique.
 
Si la santé de la femme est en jeu, elle a le droit d’aller pratiquer le planning, même si son mari n’est pas d’accord’’, a-t-il précisé. Il a rappelé  que le planning familial a connubeaucoup de problèmes à ses débuts au Sénégal,à cause desrumeursle concernant.‘‘L’islam ne l’a jamais interdit. C’est une pratique qui existait du vivant du prophète, il y a plusieurs hadiths du prophète qui l’attestent. Donc, on a fait que moderniser le planning familial.Les méthodes traditionnelles qu’on utilisait du vivant du prophète, c’était le coït interrompu. Donc, on ne peut pas accepter le coït interrompu et ne pas accepter les méthodes modernes. C’est la même chose’’, a soutenu Imam Kane.
 
Le professeur Cheikh Ahmet Tidiane Cissé,président de l’association des  gynécologues obstétriciens du Sénégal et modérateur de la conférence, a regretté que beaucoup d’enfants meurent sans atteindre l’âge de 5 ans, et que des enfants et des femmes aient des handicaps qui altèrent leur qualité de vie,  amenant ‘’les familles à dépenser beaucoup d’argent pour des questions de santé qui auraient pu être prévenus’’.
 
VIVIANE DIATTA

 

Section: