Publié le 29 Jan 2019 - 20:08
IMMIGRATION CLANDESTINE

Des Sénégalais d’Allemagne en mission de sensibilisation

 

Des associations de Sénégalais résidant en Allemagne ont lancé samedi dernier une campagne de sensibilisation contre l’immigration clandestine.

 

L’Association pour la Promotion de l’éducation des Enfants (Apee), l’Association des sénégalais de la Rhénanie du Nord Westphalie, Allemagne et le centre pour la migration internationale et le développement (Cim), ont lancé samedi dernier le Projet "Kaay Xam Jel Yobaale", une campagne de sensibilisation contre l’immigration clandestine. Au cours de la cérémonie de lancement, des candidats irréguliers pour l'Eldorado européen, ont raconté leurs mésaventures. Leurs tentatives leur ont laissé un goût  amer. Selon, eux, ce périple, loin d’être un simple voyage est un passage vers les portes de l’enfer.

 ‘’ C’est un vrai parcours du combattant. Tous ce qui vous est raconté sur ce trajet périlleux est vrai. Moi, j’avais un carnet dans lequel, je notais les noms des personnes mortes, d’autres qui sont malades. A mon retour, je devais informer leurs familles. Ce que je n’ai pas pu faire, car, c’est trop difficile de venir dire aux familles que leur enfant qui était parti pour accomplir un rêve de réussite sociale y est resté ‘’, témoigne un pêcheur.

Selon lui, nombreux sont ceux qui sont partis comme lui et qui ne sont pas revenus vivants de ce voyage. D’autres raconte-t-il, sont à jamais paralysés à cause des traitements et des blessures que leur infligent  les gardes côtes.

‘’ J’ai appelé ma famille pour qu’il m’envoie de l’argent. On m’a envoyé 400.000 francs. J’ai payé 250.000fr pour acheter ma liberté, car j’étais en captivité. Le reste de l’argent était destiné à acheter de la nourriture ’’, se rappelle-t-il difficilement.

Mais au fond qu’est-ce qui pousse ces jeunes à risquer leur vie, dans des conditions les plus atroces, pour rejoindre l’Europe ?

Cheikh Djibril Kane, établi en Allemagne depuis quinze ans, responsable du Projet ‘’Kaay Xam Jel Yobaale’’, justifie ce choix par les causes économiques. Au cours des échanges, certains ont indexé le comportement de certains parents qui poussent leurs enfants à aller gagner leur vie dans les pays où ils espèrent avoir une vie meilleure.

 ‘’ C’est un fléau qui touche pas mal de pays africains, dont le Sénégal. On invite tout un chacun à réfléchir sur les mécanismes qui permettent de réussir au Sénégal. Le voyage n’est pas interdit mais on veut que cela se fasse dans des conditions humaines’’, soutient-il.

Des campagnes de sensibilisation, d’information, des activités de renforcement de capacité, des ateliers de formation seront animés durant le temps d’exécution du projet, qui prend fin en avril 2020.

‘’ Nous allons organiser les mareyeurs et les former en politique de marketing, de valorisation et de conservation de leurs produits halieutiques. Les étudiants et les  élèves seront aussi formés aux  technologies de l’information, à la bureautique, etc. ’’, assure M. Kane.

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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