Publié le 5 May 2015 - 18:34
IMMIGRATION CLANDESTINE

Le DSPaix Afrique rend hommage aux naufragés en Méditerranée

 

Le Réseau Dialogue-Sécurité-Paix en Afrique a tenu, hier à la Place du Souvenir Africain, un forum consacré aux naufragés victimes de l’immigration clandestine vers l’Europe. Des disparus à la mémoire desquels Amsatou Sow Sidibé, Présidente dudit réseau, a déposé une gerbe de fleurs face à l’Atlantique.

 

C’est sous l’impulsion de sa Présidente Amsatou Sow Sidibé, le Réseau Dialogue-Sécurité-Paix en Afrique (DSPaix Afrique) a organisé un forum, hier, à la Place du Souvenir Africain sur le thème : « Halte à l’émigration clandestine, Non aux crimes collectifs. » Doublé d’un hommage rendu aux victimes africaines de l’émigration clandestine vers l’Europe, le forum a été précédé de prières faites à la mémoire des victimes dont, notamment, les centaines d’Africains récemment naufragés en mer Méditerranée. Chefs religieux musulmans (l’imam El Hadj Bada Sow), chrétiens (l’abbé Adolphe Mendy) et chefs coutumiers (le Djaraaf de Rufisque, entre autres) ont ainsi fait le déplacement pour rendre, face à la mer, un ultime hommage aux disparus, avant qu’un bouquet symbolique n’y soit jeté en leur hommage.

Egalement présente lors de ce forum, la gérante des lieux, Adja Khady Sy Ba a fait un vibrant appel à une plus grande prise de responsabilité de tous les acteurs pour endiguer un fléau qui, selon elle, a des causes bien plus profondes qu’il n’y paraît. «Il est regrettable que nos jeunes soient poussés à prendre des pirogues pour ainsi priver le continent de franges entières de sa force vive. Au Sénégal, tout particulièrement, il faut se rendre à l’évidence que la société a un regard lourd sur les populations les plus démunies. Il faut avoir de l’argent pour être quelqu’un et, même au sein des familles, la tension est telle qu’il est très facile pour un jeune de vouloir risquer sa vie pour faire fortune», a déclaré le jeune manageur.

Lui succédant au podium, Amsatou Sow Sidibé s’est quant à elle exprimée en sa qualité de Présidente du DSPaix Afrique pour s’insurger contre ce qu’elle a appelé un « crime collectif » : «Le réseau DSPaix Afrique sonne l’alerte et invite les différents acteurs à prendre conscience de leurs responsabilités (…) Les familles, de même que les trafiquants ou les passeurs éhontés qui s’enrichissent sur le dos de jeunes patriotes pressés par la misère sont responsables. Le silence et l’immobilisme des dirigeants africains face au drame sont également troublants. Nos jeunes bravent les interdits et s’engagent dans une aventure périlleuse aux conditions inhumaines et dégradantes, ponctuée par de nombreuses pertes en vies humaines (…) c’est un spectacle qui rappelle l’horreur de l’esclavage.», a conclu le Ministre Conseilleur du président de la République.

De nombreux représentants de l’Etat, parlementaires, représentants du corps diplomatique, autorités religieuses et coutumières, universitaires ont ainsi communié avec les familles de victimes pour un moment solennel et militant.

Sophiane Bengeloun

 

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