Publié le 13 Jan 2017 - 19:11
IMMUNITE PARLEMENTAIRE AMINATA DIALLO

Moustapha Diakhaté lève un bout de voile

 

L’Hémicycle est dans les dispositions de lever l’immunité parlementaire de la députée socialiste en cas de saisine par les autorités judiciaires, assure le président du groupe parlementaire de la majorité.

 

La députée Aminata Diallo ne devrait pas exclure la probabilité d’une levée de son immunité parlementaire dans le cadre des poursuites sur la casse de la maison du Parti socialiste. ‘‘Nous avons déjà levé l’immunité de députés par deux fois. C’est un privilège que la République a accordé au député pour le protéger dans l’exercice de ses fonctions, mais ce n’est pas l’apologie de l’impunité. Autrement dit, quand le procureur saisira l’Assemblée nationale, nous tirerons toutes les conséquences que la loi, la morale et la politique permettent’’, a déclaré hier le chef du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yaakaar à l’Assemblée nationale, Moustapha Diakhaté. Ceci, en marge d’une visite de la Commission urbanisme, habitat, équipements, transports de l’Assemblée nationale dans les chantiers de l’Aéroport de Diass.

Après Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Ousmane Ngom et Barthélémy Dias, la députée socialiste pourrait être la prochaine à voir sauter sa dispense parlementaire lors de cette douzième législature qui aura battu les records en la matière. ‘‘Si vous trouvez que c’est trop, il faut vous fâcher contre la Constitution de notre pays, contre la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée. L’immunité, ce n’est pas l’impunité. Ce qui serait grave, c’est que l’Assemblée nationale refuse de lever une immunité, faisant ainsi obstruction au bon fonctionnement de la Justice ; ce que la République n’autorise pas’’, s’est défendu Moustapha Diakhaté.

Lequel considère par ailleurs que la levée ne rime pas avec fin de mandat et qu’une probable procédure encourage la transparence. ‘‘La seule chose qui change, c’est que le ou la député sera poursuivi. Il ou elle a intérêt que son immunité soit levée. Ça lui permet de laver son honneur. Aller au tribunal n’est pas une mauvaise chose en soi car la Justice n’est pas répressive. Ce qui serait de trop, et qui serait inacceptable, c’est qu’on empêche la Justice de faire son travail au nom d’un corporatisme parlementaire’’, lance-t-il. Mais Moustapha Diakhaté précise toutefois que L’Hémicycle n’a pas de position sur cette affaire puisqu’il n’a pas été saisi ‘‘officiellement par les autorités judiciaires aux fins de levée d’immunité parlementaire d’une collègue’’.

15 députés de la discorde

Pour le recours en annulation contre la loi organique 44/2016 du 3 janvier 2017 portant Code électoral, et prévoyant entre autres dispositions 15 nouveaux députés à l’Assemblée nationale, le président du groupe parlementaire de la majorité appelle à accepter l’issue du contentieux. ‘‘Ce qui est heureux est que nous sommes nés dans un état de droit. C’est la compétence des députés de saisir le Conseil constitutionnel aux fins d’annulation d’une loi qu’’ils jugent inconstitutionnelle. Le Conseil donnera son avis et nous nous plierons, en tant que majorité, à sa décision. Je demande à l’opposition d’en faire autant. Quand on prend la responsabilité de saisir une autorité judiciaire, il faut avoir l’honnêteté de se plier à ses décisions. L’état de droit, c’est la soumission de tous à la loi. Dans une République, le dieu, c’est la loi’’, conclut-il.

OUSMANE LAYE DIOP

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