Publié le 5 Sep 2015 - 00:56
IMPORTATION DU SUCRE

Cinq centrales syndicales de la CSS réclament la tête d’Alioune Sarr

 

La décision de lever la mesure d’interdiction d’importation du sucre et de permettre aux  commerçants importateurs d’importer 19 500 tonnes sur un quota autorisé de 27 500 tonnes a du mal à passer du côté de la CSS. Cinq centrales syndicales de l’entreprise réclament la tête du ministre Alioune Sarr.

 

C’est à la bourse du travail de Saint-Louis que la coalition des centrales syndicales de la CSS qui regroupe la CNTS, la CNTS-FC, la CSA ,l’UDTS et l’UNSAS a tenu hier un point de presse pour réclamer le départ d’Alioune Sarr de la tête du ministère du Commerce. Les syndicats ont dit leurs craintes quant à la survie de la CSS, car à en croire le porte-parole du jour Makhary Samb dit Poker, l’autorisation des importations du sucre par le ministre du Commerce est une menace réelle. « 4 000 tonnes de sucre invendues sont entreposées dans les magasins et cela est dû à l’entêtement du ministre. 6 000 personnes risquent d’aller au chômage et déjà 4 000 saisonniers resteront chez eux en cette période d’inter-campagne et elle ne pourra finir à date échue pour un démarrage effectif à la bonne date », a-t-il soutenu.

C’est avec la peur au ventre que ces travailleurs dénoncent la décision du ministre qui, à leurs yeux, participe à la fermeture de la CSS au profit d’une partie de l’UNACOIS.  Alors que, disent-ils, il était parfaitement informé que la Primature avait instruit, en avril-mai 2015, au ministère que la CSS importe le gap, afin de ne pas stopper ou hypothéquer son activité et donc son développement.

La coalition de rappeler, qu’en avril 2013, lorsque le problème de la mévente de la production de la CSS s’était posée, ainsi que les conséquences sur les emplois et l’économie de la région de Saint-Louis, un certain nombre de mesures avaient été prises par le chef de l’Etat, entre autres, l’interdiction de l’importation du sucre, sans écoulement total de la production de la CSS. « Mais le ministre vient de prendre sur lui la responsabilité et la liberté de répartir un quota de 27 500 tonnes entre la CSS et les commerçants importateurs qui sont les privilégiés, avec 19 500 tonnes », a fustigé Makhary Samb.

Les travailleurs de la CSS crient tout haut qu’ils ont en face d’eux un ministre du Commerce dont ils ne connaissent pas les réelles motivations. « Nous constatons qu’il rame à contre-courant des décisions présidentielles et met en péril les emplois », a ajouté Poker. Pour la pérennisation des emplois, la coalition des centrales syndicales de la CSS compte dérouler une batterie d’actions et de façon graduelle. « Le point de presse est une première étape.

Après, nous irons à Dakar pour une audience avec le chef de l’Etat, pour faire du ministre une patate chaude entre les mains de Macky Sall », a-t-il révélé. Emboîtant le pas du porte-parole, Amary Diouf de la CNTS/FC a souligné qu’il  n’y a jamais eu de pénurie de sucre. Que les membres de l’UNACOIS ne font que de la spéculation. « Le ministre n’a pas joué franc jeu », selon lui. Pour Aliou Bâ de l’UNSAS, Alioune Sarr roule pour une partie de l’UNACOIS. « Nous allons nous organiser pour faire partir ce ministre », a-t-il martelé.

Les syndicalistes déclarent avec fermeté et véhémence qu’ils n’accepteront plus que, par la faute d’une autorité, l’espoir qui renaît dans cette zone et les milliards investis au bénéfice de toute une région qui contribuent à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire soient nuls.

FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)

 

Section: