Publié le 1 Dec 2014 - 23:37
IMPOSSIBILITE DE CHOISIR UN CANDIDAT DU CONTINENT

Les Africains font passer Michaelle Jean 

 

Le président Abdou Diouf est bien parti cette fois. Il a été remplacé par Michaelle Eden Jean. Cette canadienne de 57 ans a été retenue après un consensus entre les pays ayant présenté une candidature. Mais le processus a été difficile. Les tractations ont eu lieu jusqu’à la dernière minute pour trouver une entente, afin de préserver cette tradition qui veut que le consensus prévale au lieu d’un vote. En conférence de presse hier au Centre international de conférence Abdou Diouf, le président français François Hollande a fait savoir qu’au démarrage de la réunion à huis clos des pays membres, le président du Sénégal Macky Sall a d’abord demandé à l’assistance si elle voulait le vote ou un consensus.

A ce moment, Hollande affirme être lui-même intervenu pour demander que les présidents ayant des candidats se retrouvent avec les deux premiers nommés afin de trouver un consensus. Il y avait alors 4 Africains et une non-africaine, considérée quelque part comme étant africaine du fait de ses origines haïtiennes. ‘’Les Africains ont trouvé qu’ils ne pouvaient pas avoir un consensus entre eux, mais qu’ils pouvaient avoir un consensus francophone’’, se réjouit François Hollande qui salut ce qu’il considère ainsi comme un esprit de dépassement. Il ajoute avoir tenu toute de même à ce que l’administrateur général de la francophonie soit un Africain.

Il faut dire que Michaelle Jean était considérée dans les couloirs comme étant la favorite. D’abord parce que pour nombre d’observateurs, le Canada qui finance une bonne partie de l’OIF allait imposer sa candidate. Ensuite, parce que son profil collait directement au thème du sommet. Et enfin parce que certains candidats africains sont soit inéligibles, soit mal portés. Le premier cas de figure fait référence à l’ancien président burundais considéré comme un putschiste et le second fait allusion à Henry Lopez dont le président veut se maintenir au pouvoir contre les dispositions constitutionnelles.

Même si elle a été portée à la tête de la Francophonie, la personne du gouverneur et commandant en chef du Canada de 2005 à 2010 n’a pas fait l’unanimité. Certains dont l’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry commençait déjà à se rappeler qu’elle était anglophone représentante de la reine d’Angleterre pendant 5 ans. Il en était de même hier dans les couloirs après l’annonce officielle.

Et comme pour donner raison à ceux qui la critiquent déjà, pour sa première sortie officielle en tant que secrétaire générale de la francophonie, Michaelle Jean a répondu en anglais à un journaliste qui lui a posé une question en anglais, en dépit du fait que ce dernier parle français. Abdou Diouf avait agité la tête en signe de désapprobation. Il s’est penché du côté de François Hollande qui s’est montré lui aussi peu enthousiaste. N’empêche, elle a répondu à cette interpellation en anglais. Alors, est-ce le début de la franc-anglophonie ?

BABACAR WILLANE

 

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