Publié le 15 Jan 2019 - 18:19
INAUGURATION DE LA STATION DU TER DE RUFISQUE

Des nervis s’opposent violemment à une manifestation de jeunes

 

Au moment où des Rufisquois célébraient, hier, en grande pompe, l’inauguration du Train express régional (Ter), des jeunes ont voulu manifester. Arborant des brassards rouges, la trentaine de jeunes voulaient réclamer des passerelles et des voies de passage. La manifestation a fait long feu, car les protestataires ont été stoppés par les éléments de la police urbaine de Rufisque, fortement présents au désormais ex-passage à niveau de Guendel.

Mais les manifestants n’ont pas voulu céder un seul pouce. Exigeant, à leur tour, que les gros bras en marron-beige, moulés dans des T-shirts floqués ‘’Les marrons du feu’’ cèdent aussi le passage. Il s’en est suivi alors des échanges aigres-doux entre manifestants et nervis. Les derniers nommés, incapables de se retenir, ne manquent pas d’empoigner certains de leurs vis-à-vis. Ce qui fera dégénérer la situation.

Craignant d’être mis en minorité, les jeunes manifestants opéreront un repli stratégique pour revenir à la charge. Ils déclenchèrent une véritable Intifada qui va durer plus d’un tour d’horloge. Face aux pluies de pierres, les nervis ont décidé de faire régner leur propre loi. C’était des courses-poursuites dans les ruelles des quartiers de Dangou Sud, Guendel et Nimzatt. La tension ira crescendo, mais finira par s’estomper avec la multitude de grenades lacrymogènes lancées par les policiers. Des blessés ont été comptés du côté des marrons-beiges.

Le cameraman de la Sen Tv fait également partie des victimes. Malgré sa carte professionnelle bien mise en évidence, Habib Dia a pris des coups venant des nervis. ‘’L’un d’entre eux m’a sommé d’arrêter de filmer. J’ai refusé d’obéir parce qu’il était en train de dégainer son arme lors de la course-poursuite avec les manifestants. C’est alors qu’il m’a ceinturé pendant qu’un autre s’est mis à me donner des coups’’, raconte-t-il, le cœur gros. Après avoir identifié ses agresseurs, le cadreur s’en est ouvert au commissaire Sène, en lui signalant qu’il va incessamment porter plainte. 

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)

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