Publié le 11 Jun 2014 - 15:39
INCENDIE A L’USINE DE MECHES SOCIDA-DARLING DE DALIFORT

Les travailleurs redoutent le spectre du chômage

 

L’incendie survenu le soir du vendredi dernier, aux environs de 22 heures, à la SOCIDA-Darling de Dalifort, usine de fabrication de mèches, a occasionné de nombreux dégâts. Selon certains travailleurs, c’est le ''cœur'' de l’usine qui est atteint. Ils craignent pour leur emploi.

 

Visages tristes, regard dans le vide, air absent, quatre hommes, dépassés par les dommages causés par le feu, devisent devant la porte de l’usine SOCIDA-Darling. ''Je travaille dans cette entreprise, depuis un bon moment. Au moment de l’incendie, j’étais en voyage. Je suis revenu ce matin (dimanche), mais je ne pensais pas que les dégâts étaient aussi graves'', s’étonne l'un d'eux, la trentaine, ayant requis l’anonymat. En effet, le bâtiment ayant pris feu est le ''noyau dur'' de l’usine.

''Ce bâtiment calciné est le poumon de cette entreprise de mèches. Dans ce bâtiment, il y a trois parties dont deux sont les plus importantes. Il y a le dépôt et l’endroit où se trouvent les machines qui fabriquent les produits chimiques'',  explique-t-il. Abattu, il souligne que ''l’usine va obligatoirement arrêter de fonctionner pendant une longue durée''.

La détresse qui se lit sur son visage s'explique par le fait qu’il est contraint d’aller trouver un autre emploi. ''Je ne pense pas que l’usine ouvrira ses portes d’ici un an ou deux. Les machines et le dépôt qui ont pris feu coûtent une fortune'', se désole-t-il en remuant fortement la tête.

Devant la grande porte, deux vigiles veillent au grain. Les entrées et les sorties sont filtrées. ''Nous ne sommes pas autorisés à laisser entrer des gens. Aucune visite n’est acceptée actuellement'', renseigne l’un d’eux. De l'extérieur, on aperçoit toujours une grande quantité de fumée qui se dégage des bâtiments qui se sont effondrés. Le vigile confie que le feu ne s'est pas éteint depuis vendredi. Un travailleur explique que les mèches ne s'éteignent pas facilement quand elles prennent feu.

Difficile de se faire une idée de la cause de l’incendie. D’aucuns évoquent un court-circuit, mais l'information est difficile à vérifier. Car, à en croire nos interlocuteurs, les Libanais sont les seuls à détenir l’information. Ce sont eux qui ont les clés de leur usine. Ils sont les seuls à ouvrir et fermer les portes du bâtiment.

L’édifice peint en beige a perdu de sa teinte et est devenu tout noir. Les soldats du feu sont présents sur le lieu depuis la première nuit. De loin, on aperçoit les propriétaires qui vont et viennent sans arrêt entre le lieu de l’incendie et le bâtiment administratif. ''Cette entreprise appartient à ces Libanais. Ils sont aussi les propriétaires de l’entreprise SIPS. Ils sont complètement dépassés par ces événements'', indique une dame qui y travaille depuis un moment.

Un autre riverain qualifie ce sinistre de perte pour les Sénégalais, particulièrement les milliers de travailleurs qui vont se retrouver sans emploi. ''Cette usine a créé beaucoup d’emplois. Elle emploie de nombreux riverains. Je compatis grandement à ce coup douloureux du sort. Car ce ne sont pas les Libanais qui ont perdu, c’est nous les Sénégalais'', dit-il. Sont présents sur les lieux de nombreux responsables de la mairie de Dalifort. Ils tiennent à témoigner leur soutien aux propriétaires.

Malgré plusieurs tentatives, nous ne parviendrons pas à entrer dans l'usine ni à parler aux propriétaires.

Samba DIAMANKA

 
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