Publié le 26 Aug 2018 - 02:19
INCENDIES

Réglages pour éteindre les feux

 

Les récents incendies qui se sont déclenchés dans différentes localités du Sénégal interpellent sur le rôle de la Protection civile qui en train d’être réformée.

 

Ils n’ont heureusement pas l’ampleur de ceux qui ravagent la Californie, mais le caractère récidivant des incendies au Sénégal est alarmant. A tel point que le président de l’Association des consommateurs (Ascosen), Momar Ndao, s’est demandé, sur un plateau de télé, s’il ne fallait pas prioriser la piste criminelle dans l’investigation sur l’origine de ces feux. Pas plus tard qu’hier, un feu s’est déclenché à Grand Dakar, sans grande conséquence sur le bilan humain.

Depuis quelques années, ces brasiers alimentent les rubriques médiatiques et leur regain d’activité, cette année, ne fait que diligenter la nécessité de donner un coup de pied dans la fourmilière.

Ces drames se passent le plus souvent dans des lieux de rassemblements populaires. Les plus emblématiques étant sans doute ceux du Daaka de Médina Gounass et du Pakk Lambaye qui sont survenus, à quelques mois d’intervalle, en 2017. D’ailleurs, 46 décès seront enregistrés, cette année, dans les incendies, contre 22 l’année précédente, d’après le rapport d’activités du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique (Mintsp). En dehors de larges carences législatives sur l’urbanisme commercial, c’est le rôle de la Protection civile qui est remis en question. Une inefficience qui est peut-être du fait que le Sénégal est en phase de réformer l’organisation des secours. Selon le ministère de l’Intérieur, la revue du cadre juridique et du dispositif institutionnel de gestion des risques de catastrophe (Grc), réalisée en 2013, a abouti à la proposition de création d’une agence nationale de la protection civile avec un projet de texte portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’agence.

‘‘Actuellement, le processus est en cours de finalisation. Et en cas de création par Monsieur le Président de la République, la structure devrait permettre d’apporter une réponse durable aux besoins liés à la Protection civile, la réduction des risques de catastrophe et la coordination de l’action humanitaire. A terme, la réforme aboutirait également à la création du Centre opérationnel de gestion interministérielle de crises (Cogic) et la construction du Centre de formation de la protection civile’’, lit-on dans le rapport d’activités 2017 du Mintsp.

Pourtant, il existe au Sénégal pas moins de huit agences de sécurité incendie, en consultant les annuaires d’Afrique sur l’Internet.  Mais dans la perception des acteurs du tertiaire ‘‘informalisés’’, le coefficient de pénibilité pour rentrer dans leurs fonds après un accident est tellement dissuasif qu’ils prennent le risque de gérer leurs affaires à découvert, comme le rappelle le secrétaire général de l’Unacois/Jappo, Mamadou Diop, sur le plateau de la Tfm.  ‘‘Si les commerçants sont réticents à vouloir assurer leurs biens, c’est qu’en cas de sinistre, on court derrière les indemnisations de l’assurance sans grand résultat. Si ça arrive à quelqu’un, puis à un autre, ensuite à un autre, ils se diront que ce n’est la peine de donner de l’argent à une structure qui va le collecter sans l’assister en cas de besoin’’, a-t-il avancé, même s’il est d’avis qu’il faut que les commerçants et tous les autres citoyens développent cette culture d’assurer leurs biens.

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