Publié le 21 Apr 2015 - 15:21
INJURES SUR LA PERSONNE DU MINISTRE MOR NGOM

Le journaliste Ibrahima Ngom s’excuse et risque deux mois 

 

Poursuivi pour injures, violences et voies de faits sur la personne du ministre-conseiller Mor Ngom, le journaliste Ibrahima Ngom encourt deux mois de prison ferme. En attendant la décision du tribunal, le prévenu sollicite la clémence.

 

‘’Restituez-moi mon dossier, sinon je continuerai à tenir des propos outrageants à votre encontre’’. Tel est le contenu de l’un des messages envoyés au ministre-conseiller Mor Ngom par le journaliste Ibrahima Ngom Damel. Et joignant l’acte à la parole ou plutôt aux messages, le journaliste a continué à davantage proférer des menaces à l’ancien ministre du Transport. Excédé par le chantage, Mor Ngom a fini par ‘’envoyer’’ le journaliste en prison en portant plainte. Ainsi, après plusieurs jours passés en prison, Ibrahima Ngom était hier à la barre du tribunal départemental de Dakar pour répondre de son acte. Un acte qui risque de lui coûter 2 mois de prison ferme, mais que le journaliste a fortement regretté devant les juges.

Le différend entre le ministre-conseiller et le journaliste est parti d’un dossier déposé par ce dernier en vue d’intégrer la cellule de communication du ministre. Après 6 à 7 mois d’attente, Ngom Damel a réclamé son dossier. Las d’attendre, il a commencé à envoyer des messages. ‘’J’ai commencé à lui envoyer des messages et à publier des articles sur lui pour récupérer mon dossier. C’était dans le seul but de me faire restituer le dossier. Il n’y avait aucune intention malveillante de ma part’’, a-t-il confié à la barre. Non convaincu par les arguments du prévenu, le président lui a fait remarquer qu’il devait être patient. ‘’Je regrette et je m’engage à le laisser en paix’’, a répliqué Ibrahima Ngom Damel. Il a également soutenu que le ministre a non seulement refusé de lui rendre son dossier mais, il a menacé de l’envoyer en prison lorsqu’ils se sont rencontrés à une réunion de l’Association des maires du Sénégal (AMS).

Lorsque le délégué du procureur lui a demandé s’il était réellement journaliste, le prévenu a répondu par l’affirmative, en précisant qu’il travaille pour le compte du site ‘’Actu24.net’’. ‘’Alors pourquoi aviez-vous dit à l’enquête que vous travaillez à Dakaractu?’’, lui a demandé le parquetier. Le journaliste a nié avoir fait de telles allégations. ‘’Je ne l’ai jamais dit. J’ai dit qu’ils reprennent mes articles’’. Sur les faits, Ibrahima Ngom a reconnu être l’auteur des messages, avant de prendre l’engagement de laisser en paix Mor Ngom. Puis, il a sollicité la clémence des juges. ‘’Je voulais lui mettre la pression pour qu’il me remette mon dossier’’, a conclu le prévenu.

Cependant, le délégué du procureur a jugé les faits assez graves. Selon lui, le prévenu est un ‘’maître-chanteur qui ne cessait d’envoyer des sms et publier des articles, en insultant le ministre-conseiller’’. A la suite du parquet, la défense a soutenu qu’une condamnation avec sursis aura beaucoup plus d’effets que les deux mois ferme requis par le parquetier. Tout en invoquant les relations des deux parties issues du même terroir, le conseil du prévenu a demandé la clémence. Surtout que, a poursuivi le conseil : ‘’Lorsque mon client a réclamé son dossier, on lui a juste rendu le CV, tout en gardant l’article de presse écrit sur Macky, pour le ridiculiser, car c’est un pro-Karim’’. Délibéré demain 22 avril. 

FATOU SY

 

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