Publié le 14 Aug 2015 - 14:23
INONDATIONS EN BANLIEUE DAKAROISE

Médina Gounass et Dalifort sauvés des eaux

 

La croisade contre les inondations fait son petit bonhomme de chemin. A Médina Gounass et Dalifort, elles se conjuguent désormais au passé. Reportage.

 

Plus de 80 mm de pluies ont été enregistrés le week-end dernier dans la région de Dakar et sa banlieue. Et pourtant, dans la commune de Médina Gounass, les populations sont ensuite sorties et ont vaqué à leurs occupations. Une première depuis longtemps, dit-on. ‘’Vous ne pouvez pas savoir l’impact des travaux (NDLR : il s’agit des travaux effectués dans le cadre du projet de gestion des eaux pluviales (PROGEP) piloté par l’Agence de développement municipale) dans cette zone, car vous n’habitez pas ici. Dans le passé, dès la première grosse pluie, les eaux élisaient domicile pendant presque 11 mois sur 12. Mais le constat est que, depuis le début de l’hivernage, on ne se plaint pas. On sort de nos maisons pour prendre de l’air après la pluie. Et pourtant, les travaux ne sont pas terminés’’, souligne Yacine Gassama. Cette dame vit dans cette commune, depuis plus de 30 ans.

Ici, loin des routes coupées, des maisons envahies par les eaux et des cimetières inondés, la vie a suivi son cours normal après la pluie. Dans cette partie du département de Guédiawaye, les inondations semblent devenues de mauvais souvenir. Sur l’axe qui mène du rond-point Tally Bou Bess à la porte du lycée Seydina Limamoulaye, en passant par la mairie de la commune de Médina Gounass, les enfants y jouent au football, à chaque fois que le ciel a fini d’ouvrir ses vannes, depuis le début de la saison des pluies. Apparemment d’ailleurs, le sujet les intéresse. Il ressort de leurs témoignages que leur commune respire enfin et qu’ils ne vivent plus sous la hantise des inondations. ‘’On ne se plaint plus. On joue quand il pleut. Il n’y a plus de moustiques et, du coup, on vit une parfaite santé. Dans le passé, nous avions pas mal de malades souffrant de paludisme’’, souligne Ibou Diaw, le plus âgé d’entre eux.

‘’Nous demandons l’achèvement des travaux’’

Ailleurs, à Dalifort, il semblerait également que les inondations soient devenues un mauvais souvenir. La commune vivait encore dans un passé récent sous la hantise des pluies diluviennes et de leurs lots de désagréments. A chaque fois qu’il pleuvait, les abords de la mairie de cette commune baignaient dans les eaux de pluie. Ce qui n’a pas été le cas le week-end dernier. ‘’Je ne veux pas aller trop vite en besogne, mais c’est rassurant, avec ces travaux. Même si c’est un peu trop tôt pour juger des résultats, pour l’heure, retenez que nous sommes satisfaits de ce qui a été fait dans toute la commune de Dalifort’’, déclare le vieux Abdoulaye Djité. Le militaire à la retraite d’ajouter : ‘’Ce qui nous importe, c’est le bien-être de la population. Depuis plus de 30 ans, c’est la première fois que j’ai pu étaler ma natte, quelques minutes après la pluie. Nous demandons au maître d’ouvrage de ces chantiers d’achever les travaux.’’

Certes, des résultats ont été constatés dans la lutte contre les inondations, au niveau des communes de Médina Gounass, Dalifort, voire dans une partie de la commune de Wakhinane Nimzatt, mais force est de reconnaître qu’il reste des zones où les inondations continuent de faire des dégâts. C’est le cas à Grand Médine, Aladji Pathé, Grand-Yoff, Djidah Thiaroye Kao, Guinaw Rails entre autres. Au niveau de ces zones susmentionnées où EnQuête a fait un tour, les populations ne demandent qu’une seule chose à l’Etat : qu’on leur enlève les eaux de pluie. A défaut, elles brandissent la menace du vote sanction, à la prochaine élection présidentielle. 

CHEIKH THIAM

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