Publié le 16 Mar 2017 - 13:16
INSCRIPTION DES ETUDIANTS DANS LES AGENCES ECOBANK

Au bout de la… galère

 

Nuits blanches, longues attentes, mépris…, le calvaire que vivent les étudiants des universités publiques, chaque année, pour pouvoir payer leurs droits d’inscription, est dramatique.

 

Les années se suivent et être étudiant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar devient plus que jamais un très long chemin… de galère. Car, en plus de subir les affres des retards dans la perception des bourses, de vivre la tragédie de la session unique et le chemin de croix pour l’obtention du logement au campus social, les étudiants doivent composer avec le must : la période des inscriptions et surtout l’étape du paiement des droits d’inscription dans les agences Ecobank. Les étudiants du premier cycle versent la somme de 25 000 F et ceux du second cycle 50 000 F CFA. Ensuite, un reçu leur est remis, un sésame indispensable pour pouvoir s’inscrire. Actuellement, il faut voir comment lesdites agences sont prises d’assaut pour se rendre compte des difficultés. Et cela dure depuis déjà deux semaines. De l’avis des étudiants sondés, c’est devenu le moment le plus redouté de l’année académique.

Devant l’agence située sur l’Avenue Cheikh Anta Diop, les passants sont frappés par l’attroupement de ces jeunes en attente. Munis de leurs cartes, les étudiants aux visages nerveux, sous l’effet d’un soleil intolérable, patientent, armés d’un mince espoir. Ici, les mines renfrognées ne sont pas seulement dues à l’effet du soleil, les étudiants sont surtout excédés par l’inefficacité des agences, visiblement débordées, dont la plupart d’entre elles fonctionnent avec une lenteur désespérante. Les guichets sont insuffisants, au regard du nombre de jeunes, alors que l’ultimatum fixé pour l’arrêt des inscriptions et réinscriptions approche à grands pas. Conséquence : les étudiants y passent des nuits blanches. Des listes sont confectionnées, confiées aux vigiles qui les transmettent à leur tour aux agents de la banque. Ceux-ci, face à ce flux d’étudiants, inventent toutes sortes d’astuces pour gérer ces jeunes frustrés et surexcités.

A l’agence de Bourguiba, la première cause de frustration estudiantine reste le nombre assez insignifiant (30 étudiants) que le personnel de la banque enregistre par jour. Une décision qui vise à satisfaire les autres clients. Ce n’est pas tout, les étudiants dénoncent le mépris avec lequel la banque les accueille et traite. ‘’Le personnel de la banque ne se sent pas du tout gêné, en nous voyant poireauter ici, nuit et jour. Mieux, lorsqu’on demande à ces agents de nous aider à disposer de la carte gap, ils nous répondent que la machine qui confectionne les cartes est en panne’’, déplore Mohamed Lamine Daffé, étudiant en année de thèse à la faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

A l’agence comptable de l’université Cheikh Anta Diop, l’adjoint comptable s’en lave les mains. Selon lui, il s’agit d’un circuit fermé qui concerne Ecobank et la direction informatique. Quant à la doléance formulée par les étudiants de voir retirer ce monopole à la banque panafricaine, le comptable adjoint de l’Ucad renseigne que cela relève du seul pouvoir du ministère de l’Enseignement supérieur. En effet, des étudiants n’hésitent pas à se rendre dans les régions où sont ouvertes des agences Ecobank pour pouvoir verser leurs droits d’inscription.

La réponse d’Ecobank

En réponse aux multiples accusations d’indifférence sur le calvaire quotidien des étudiants, Ecobank a lancé hier une campagne de communication qui vise à permettre aux étudiants d’ouvrir des comptes en ligne sur sa nouvelle application mobile disponible depuis deux mois.  Elle permet de verser la somme à domicile. A cet effet, de nouveaux agents sont recrutés pour ladite campagne. Reste à régler la question du reçu.

Pour les étudiants, une chose est sûre, le délai du 14 mars fixé par les autorités universitaires pour la clôture des inscriptions, pour le compte de l’année académique 2016-2017, sera sans doute repoussé. 

MAMADOU YAYA BALDE

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