Publié le 26 Jan 2019 - 00:08
INSTALLATION NOUVEAU DEPUTE MALICK GUEYE

‘‘Personne ne me mettra en mal avec Khalifa Sall’’

 

Les députés Khalifa Sall et feu Ndiassé Ka ont été remplacés, hier, dans les débats, à l’Assemblée nationale juste avant le vote du projet de Code pétrolier.

 

A peine installé dans ses nouveaux habits de député, en tant que remplaçant de Khalifa Sall, radié de l’Hémicycle, Malick Guèye a mis les choses au point, hier à l’Assemblée nationale.  ‘‘Je ne suis pas venu pour l’invective, je n’ai jamais été manipulé et je ne le serais jamais. J’ai été responsable des jeunes de l’Afp, Moustapha Niasse sait de quoi je parle’’, a-t-il avancé comme propos préliminaire, avant de larguer une bombe. Des tractations auraient été menées pour le dissuader d’occuper le poste, mais les opposants ne sont pas allés au bout de leur logique. ‘‘On ne me mettra pas en mal avec Khalifa Sall. Ceux qui m’ont dit de démissionner au profit de Saliou Sarr, je leur ai demandé qu’on dépose une démission collective, aujourd’hui. La lettre est dans ma voiture. Seul Déthié était partant. Bamba Dièye ne l’était pas’’, a-t-il révélé à la surprise générale.

Le suppléant de l’ex-maire de Dakar a demandé à ce que le débat parlementaire soit plus profond, comme l’exige du reste l’opinion. Mais avant le vote du Code pétrolier, hier à l’Assemblée nationale, c’est l’installation de ce dernier, ainsi que celle de Maimouna Sène (qui supplée le député décédé Ndiassé Ka) qui a servi d’échauffement oral aux députés. Mais, c’était sans compter avec la fougue de la poignée d’opposants, dont le nouveau président du groupe parlementaire Cheikh Mbacké Bara Dolli. ‘’Vous foulez au pied le règlement intérieur de l’Assemblée, ainsi que la Constitution. Le bureau de l’Assemblée n’a pas le pouvoir de radier Khalifa Sall. Comment peut-il introduire un rabat d’arrêt et que vous voulez le radier ? Si vous le faites, ce sera de force, mais ça ne repose sur aucune base légale’’, a-t-il déclaré. 

A sa suite, le député élu sous la bannière Taxawu Senegaal, Cheikh Bamba Dièye, a abondé dans le même, en appelant à l’élégance républicaine. ‘‘La radiation de Khalifa Sall pose de sérieux problèmes de droit. A l’Assemblée, nous avons été complaisants dans la levée de son immunité. On aurait pu avoir la décence d’attendre une condamnation définitive. On doit avoir de l’élégance, car aucun d’entre nous ne voudra subir telle injustice à l’avenir (...) C’est quelque chose d’inutile, de ridicule à la limite. Le ministre de la Justice n’a pas vocation à interpréter la loi à notre place. Vous avez eu tout ce que vous vouliez avoir. Pourquoi voulez-vous empiler turpitudes sur turpitudes ? Pourquoi ternir l’honorabilité de cette Assemblée davantage ? C’est triste et honteux, alors que rien d’autre ne vous y oblige que votre suivisme aveugle’’, a-t-il déploré.

Une indignation qui a trouvé réponse avec les réactions des députés de la majorité comme l’élu de Thiès Abdou Mbow. ‘‘Le ministre de la Justice n’a pas interprété la loi au nom de l’Assemblée. Il n’a fait que dire le droit. C’est facile de vouloir demander l’arrêt de la procédure, parce qu’on est dans l’autre camp’’, a-t-il défendu. Quant à Seydou Diouf, il a avancé que l’Assemblée nationale ne dispose que d’un élément juridique pour adosser sa décision. ‘’Lorsque nous avons été saisis, le Garde des Sceaux nous a transmis l’ensemble de l’arrêt de la Cour suprême. C’est une question de droit pas une question politicienne’’, a-t-il défendu.

Les discussions ont aussi tourné autour de l’alternance concernant la parité quant à la suppléance de Ndiassé Ka. L’opposition était d’avis que c’est homme qui aurait dû le remplacer, alors que la majorité a évoqué l’alinéa 5 de l’article 145 du Code électoral pour justifier l’installation de la nouvelle parlementaire Maimouna Seck

OUSMANE LAYE DIOP

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