Publié le 10 Aug 2018 - 23:21
INSTALLATION NOUVEAU HAUT COMMANDANT GENDARMERIE

Les assurances du Général Cheikh Sène

 

En dehors des missions traditionnelles de sécurité qui seront renforcées, le nouveau haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, Général Cheikh Sène, a donné les gages du respect des libertés.

 

Exit Meissa Niang, entre Cheikh Sène ! Les deux généraux se sont substitués officiellement hier à la tête du haut commandement de la Gendarmerie nationale. Le nouveau chef, auparavant commandant en second chargé de la lutte opérationnelle contre le terrorisme, a été installé dans ses nouvelles fonctions par le ministre des Forces Armées, Augustin Tine. “Sa solide expérience opérationnelle et son cursus académique élogieux lui ont permis de donner un excellent niveau de satisfaction en interministériel, notamment comme président de la commission sécurité de la délégation du XVème sommet de la francophonie et comme coordinateur du cadre d’intervention et de coordination interministérielle des opérations de lutte antiterroriste (Cico) nouvellement créé”, a déclaré M. Tine.

Le nouvel entrant a décliné son programme en trois axes (renforcement de la gendarmerie, respect des droits, coopération étrangère). Il ne devrait pas trop s’écarter de ses missions régaliennes. ‘‘Je veux faire des efforts sur la prévention et l’anticipation, tout en veillant à préserver en permanence la capacité de la gendarmerie à assurer le continuum que requiert la réponse des autorités politiques face aux crises’’, a indiqué le Général Cheikh Sène, en prenant le témoin à la tête de la Gendarmerie nationale.

En face de lui, la complexité des menaces sécuritaires telles que le terrorisme, la criminalité transnationale, la cybercriminalité, la mobilité de la délinquance, les trafics de tous genres, les forces de défense et de sécurité, exige une capacité de riposte appropriée. Ce qui explique l’un des trois points de sa feuille de route, la coopération étrangère, pour mener à bien sa mission. Le troisième axe est le partenariat avec les services étrangers. ‘‘Les malfaiteurs et les méfaits dépassent les cadres d’une seule frontière. Il faut que toutes les polices, les gendarmeries s’unissent’’, a-t-il lancé à la presse en marge de la cérémonie officielle. Une coopération étrangère en aval d’une solidarité nationale entre différents corps impliqués dans le maintien de l’ordre public.

‘‘Au sein de notre pays, il faut que la gendarmerie et la police, la gendarmerie et l’armée, la gendarmerie et les Eaux et Forêts soient dans une dynamique d’entraide, de solidarité, de collaboration et respecter les orientations que le président de la République a édictées’’, a-t-il lancé.

Garanties pour les libertés

Pour le ministre de tutelle, le profil du Général Sène est le mieux indiqué pour mener à bien les destinées de la gendarmerie. Ce corps, grâce à sa présence régulière sur le territoire, est à même d’assurer la sécurité. ‘‘La gendarmerie a connu de profondes mutations ces dernières années à l’effet d’adapter sa posture aux menaces émergentes (…) En fait, elle est bien la force du continuum par excellence, par son aptitude à accomplir des missions relevant de tout le spectre de crise, continuum spatial et temporel dans sa capacité à être présente dans les parties du territoire grâce à son maillage et dans des délais contraints”, a affirmé Augustin Tine.

Si le nouveau boss de la maréchaussée a décliné sa feuille de route en trois axes, deux faits de société retiennent son attention : les accidents de la route et l’encadrement des manifestations. Avec les contestations électorales en perspective, il a anticipé sur la sécurisation des expressions populaires de type citoyen. Son discours d’hier reflétait beaucoup l’équilibre qu’il faut observer entre la nécessité d’assurer l’ordre, tout en respectant les libertés. ‘‘Plus que par le passé, il s’agira d’éviter la violence, même légitime, en imposant la non-légalité au cœur de notre action’’, a-t-il avancé. ‘‘Nous veillerons à ce que cela se fasse dans le respect du droit et des prérogatives de chacun. Les populations, comme je le dis toujours, ne sont pas nos ennemies, ce sont des citoyens. Si elles manifestent, qu’on les accompagne dans le respect des règles bien sûr. Je ne dirais même pas d’égratignures dans une manifestation, mais nous ferons de sorte que les moyens que nous utilisons, notre professionnalisme, et la maîtrise de nos éléments quelle que soit la situation, que personne ne soit inquiété’’, a déclaré le Général.

Quant au bilan meurtrier de la route, des assurances sont données que tout est en train d’être mis en place pour mitiger ce phénomène. ‘‘Les accidents sont préoccupants. Notre présence sera accrue sur les routes et les autoroutes qu’on s’apprête à construire. Des unités d’autoroute seront créées dans les brigades territoriales. Des pelotons spéciaux de la Gendarmerie nationale (Psign), déjà disponibles à Thiès, Saint-Louis et Casamance, seront bientôt vulgarisés dans toutes les capitales régionales disposant de légions de gendarmerie’’, a avancé le successeur de Meissa Niang.

D’ailleurs, pour la région sud du pays, où des cueilleurs de fruits ont récemment disparu, le chef des hommes en bleu projette d’accroître la présence de ses éléments en Casamance, de façon à sécuriser les forces de l’ordre, ainsi que toutes les populations. ‘‘Les voies de communication sont de notre compétence exclusive et nous ferons tout notre possible pour les sécuriser.’’   

OUSMANE LAYE DIOP

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