Publié le 2 Nov 2016 - 17:32
INSTALLATION OFFICIELLE DU HCCT

Les gages de Tanor à Macky 

 

Le président de la République a procédé lundi dernier à l’installation officielle du Haut conseil des collectivités territoriales. A cette occasion, le président de ladite institution, Ousmane Tanor Dieng, lui a réitéré tout son engagement ‘’à porter, sans excès ni faiblesse, sa confiance comme une exigence’’.

 

C’est au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) que le président de la République Macky Sall a procédé avant-hier à l’installation officielle du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) dirigé par Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (PS). Pour la circonstance, les deux formations politiques, celui du président de la République et celui du président du HCCT, ont battu le rappel des troupes. Déjà à 16h, la salle de conférences du Cicad a refusé du monde. Les centaines de militants socialistes et ‘’apéristes’’ qui ont eu à faire le déplacement n’ont pas pu tous accéder à la salle. Certains parmi eux ont suivi la cérémonie depuis l’esplanade dudit centre.

A l’intérieur, les solennités ont commencé avec l’arrivée du président de la République et de sa délégation. L’hymne national exécuté, le président nouvellement nommé de cette institution a pris la parole. ‘’Au moment de prendre fonction, je suis habité par un sentiment d’humilité parce que vous m’avez choisi parmi d’autres pour présider cette nouvelle institution, qualifiée d’institution de la République par la Constitution, qui compte tant de femmes et d’hommes ayant les aptitudes à exercer cette fonction.

Je suis également porté par un sentiment de fierté parce que je sais, et vous savez, que l’acceptation de l’honneur que vous me faites ne doit rien à un quelconque reniement sur les valeurs auxquelles je reste fidèle’’, embraye le leader socialiste. Ousmane Tanor Dieng dit ainsi mesurer la responsabilité qui est la sienne. Car, selon lui, la mission que le président lui a confiée n’est pas une sinécure mais un sacerdoce. ‘’Votre confiance m’oblige. Je la porterai comme une exigence tout au long de mon mandat, sans excès ni faiblesse’’, a-t-il dit. ‘’Je mesure le poids du défi qui pèse sur vos épaules. En vous, ma confiance est totale’’, a rétorqué le chef de l’Etat.

Pour autant, Macky Sall a exhorté les membres de l’institution à mériter, avec la conscience élevée du sacerdoce, la confiance du peuple sénégalais. Car, selon lui, la force d’une institution réside, avant tout, dans l'engagement des femmes et des hommes qui l'animent. ‘’Vos expériences diverses et votre disponibilité sont des gages pour faire du Haut conseil une institution forte, efficace, dynamique et utile dans la construction d'un nouveau modèle de gouvernance territoriale, solidement adossé aux besoins des populations. Je suis d'autant plus confiant que vous avez, à la tête de l'institution, un homme engagé et pétri de culture d'Etat’’, a dit le président de la République aux 150 hauts conseillers.

‘’Le Haut conseil, un creuset d’une démocratie participative’’

C’est en effet à l’issue du référendum du 20 mars 2016 que le peuple sénégalais, dans sa majorité, a adopté les réformes institutionnelles proposées par le président de la République. L’une des innovations ‘’majeures’’ de cette réforme, selon le Président Macky Sall, a été la promotion de la gouvernance territoriale par l’instauration du Haut conseil des collectivités territoriales. Cette institution, pour le chef de l’Etat, doit donc être ‘’le creuset d’une véritable démocratie participative, territoriale, puisée dans nos traditions démocratiques’’. Mieux, estime pour sa part Ousmane Tanor Dieng, ‘’cette nouvelle institution, en plus d’enrichir le dispositif institutionnel de notre pays, vient irriguer davantage notre système démocratique’’. Le leader socialiste d’ajouter ‘’qu’elle constitue un laboratoire où sera expérimentée la démocratie locale au niveau d’une assemblée où tous les ordres de collectivités locales sont représentés’’.

Selon Ousmane Tanor Dieng, toutes les lois sur la décentralisation, adoptées étape après étape, ont eu pour objectifs  d’impulser le développement à partir de nos territoires et de rénover notre démocratie au moyen de nouvelles dynamiques inclusives capables de mobiliser et de valoriser les citoyens. Aujourd’hui, souligne-t-il, la décentralisation est devenue une option irréversible, marquée par des avancées ‘’remarquables’’ en 1972 d’abord, et en 1996 ensuite, pour aboutir à la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales adoptée par l’Assemblée nationale à l’initiative du gouvernement. Cette réforme, aux yeux du Sg du Parti socialiste, s’inscrit dans la continuité et la poursuite des réformes antérieures en corrigeant les faiblesses constatées dans leur mise en œuvre.

‘’L’institution d’une chambre des collectivités locales était rendue nécessaire par le niveau de décentralisation dans notre pays. C’est entre autres une des raisons pour lesquelles elle figure parmi les conclusions des Assises nationales et dans les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions présidées par le Professeur Amadou Makhtar Mbow’’, déclare Ousmane Tanor Dieng selon qui, ‘’hors de nos frontières, cette institution est fortement recommandée par les organisations africaines régionales et sous régionales et par Cités et Gouvernements locaux Unis d’Afrique (CGLUA) pour renforcer le dialogue avec les élus locaux’’.

Bien plus qu’un  maillon de plus dans notre système de décentralisation, le HCCT est donc, selon son nouveau président, ‘’une nécessité  de gouvernance parce qu’il consacre la gestion inclusive et participative de nos territoires’’. 

ASSANE MBAYE

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