Publié le 16 Jan 2017 - 22:33
INSUFFISANCE DE LA PENSION DE RETRAITE, PLETHORE DES ASSOCIATION….

Les personnes âgées dans l’impasse

 

La Fédération des associations des retraités et personnes âgées du Sénégal (Farpas), a exposé, samedi, les difficultés auxquelles elle fait face. Elle demande l’augmentation de la pension de retraite et du budget du plan sésame avant d’appeler à l’union.

 

‘’Pouvons-nous continuer à subir une marginalisation et un snobisme que nous sommes en train de vivre ? ‘’. C’est autant de questions que les personnes âgées se sont posées, samedi, au cours de  la célébration de la journée nationale qui leur est dédiée. Selon le président de la Fédération des associations des retraités et personnes âgées du Sénégal (Farpas), depuis un certain temps, cette frange de la population est  mise à l’écart. Cette dernière est exclue de toutes les activités nationales et est considérée comme des citoyens de seconde zone. Seuls les jeunes et les femmes sont pris en considération. Mais pour Ibeu Diallo, tout cela est de leur faute.

Car toutes leurs souffrances sont engendrées par leur division et la dislocation de leur force. Il propose de balayer d’un revers de main l’égoïsme qui dort en chacun d’eux et de ne voir que l’intérêt général. ‘’Chacune de nos organisations doit céder une partie de sa souveraineté tout en conservant son autonomie. La seule voie qui nous conduirait à la réalisation d’une unité organique’’, a dit M.Diallo. Il a déploré en outre le nombre pléthorique d’associations, 60 sont recensées. Pour lui, l’ambition doit être une œuvre inclusive de l’ensemble des personnes âgées du Sénégal sans discrimination au tour d’une unité.  Avec cette unité organique, elles peuvent être représentées par un seul organe qui va parler et agir au nom des 752.728 personnes âgées du Sénégal. Ainsi, elles pourront avoir un bureau qui sera reconnu par l’Etat et qui sera l’interlocuteur direct de celui-ci.

Le président de la Farpas a appelé ses camarades à reprendre leur place d’antan, où les personnes âgées ont eu à mettre à disposition, leur compétence, leur savoir-faire, leur sagesse en participant à l’élaboration de documents majeurs et d’une importance capitale pour la vie de la nation. ‘’Nous devons également tenir compte des relations intergénérationnelles face à la déperdition et la dégradation des mœurs, l’abandon de nos traditions, la criminalité galopante. De nos jours, tuer son semblable est devenu un jeu. Nous devons aller vers ces jeunes pour leur inculquer des qualités’’, a prêché. M.Diallo.

Absence dans les institutions nationales

Ces divergences ont causé leur absence dans les grandes institutions nationales comme le Haut conseil des collectivités territoriales ou au Conseil économique, social et environnemental. Selon Ibeu Diallo, en son temps, les personnes âgées ont une fois été représentées au Conseil économique et Social. Ce sont intervenus certains changements, il fallait maintenant présenter un autre candidat. C’est au temps du ministre du Travail et de la Fonction publique, Yoro Deh. ‘’Quand le chef de l’Etat lui a donné instruction de recruter un représentant des personnes âgées, il a reçu 100 demandes dans la même semaine. Si nous nous targuons d’être des sages, des expérimentés, des intellectuels, des détenteurs de la sagesse et que nous n’en usons pas en notre faveur, nous désavantageons tout le monde’ ’, a-t-il expliqué. Les mêmes erreurs se sont répétées en ce qui concerne le HCCT. Ce qui a abouti à un résultat de zéro représentant dans cette institution dirigée par le secrétaire général du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng.

Autres difficultés évoquées par la Farpas, c’est l’insuffisance de la pension de retraite. Tout le monde sait que les pensions ne nourrissent pas leurs hommes, a déclaré le président. ‘’Ce sont les personnes âgées et les retraités qui gèrent 38% des familles avec des pensions dérisoires. Chaque famille compte au moins une dizaine de personnes. La scolarisation des enfants, la nourriture, l’habillement tout est à la charge d’une seule personne, dont la moyenne des pensions varie entre 70 et 100 mille francs’’, a-t-il énuméré.

Le paradoxe du plan sésame

Le plan sésame n’a pas échappé  aux discussions de cette journée. Pour la Farpas, ce plan sésame est bon, mais si les moyens ne suffisent pas, il ne partirait pas. Quand le Président Wade avait institué le plan sésame, a souligné M. Diallo, il y avait 650 mille personnes âgées. Il a donné 700 millions pour la prise en charge. ‘’A quoi ça peut servir ça ? Quand on sait qu’une boite de médicament de spécificité peut aller jusqu’à 45 mille francs. C’est une aberration’’. De fil en aiguille, il y a eu des augmentations successives mais, c’est toujours insuffisant aux yeux de ces personnes du troisième âge, par rapport à la démographie des personnes âgées pour un budget de moins de 2 milliards.

Ce qui est plus aberrant dans cette histoire, a dit Ibeu Diallo, est que ceux qui bénéficient de couverture sociale, en ont plus besoin que les personnes âgées sans couverture et qui sont à leur frais. Ce sont ceux qui ont des couvertures qui usent du plan Sésame. ‘’Nos parents qui sont à l’intérieur du pays ne connaissent pas le plan sésame. Alors qu’il leur est destiné. Il faut que nous allions dans les villages, les quartiers pour sensibiliser’’, a-t-il suggéré.

Pour la directrice générale de l’Action sociale, Docteur Khadissatou Gaye Alainchar, la prise en charge va au-delà du plan sésame. Mais, ils vont nous redonner une visibilité à ce plan. ‘’Nous arriverons à une couverture de 100%.Toutes les personnes âgées ne sont pas bénéficiaires de ce plan parce qu’elles bénéficient d’autres types d’assurances, et de prise en charge. C’est un complément de la prise en charge des personnes âgées. C’est pour cela que nous sommes à ce coût de plus de 1 milliard’’, a justifié Dr. Gaye.

VIVIANE DIATTA

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