Publié le 21 Jun 2012 - 11:30
INSUFFISANCE D'INFRASTRUCTURES

La double souffrance des drépanocytaires

 

1,5 million de personnes atteintes de la maladie du sang. C'est le chiffre révélé mardi à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose.

 

Au Sénégal, 1 500 000 personnes souffrent de la drépanocytose. Cette annonce a été faite mardi lors d'une visite des centres hospitaliers des drépanocytaires, en marge de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose. À l'origine de cette situation alarmante, l’insuffisance d'infrastructures. Comme le note Philomène Lopez, biologiste au centre Albert Royer : ''Les matériels de diagnostic ne sont pas disponibles dans tous les hôpitaux. Il faut une mise en place de ces appareils pour la prise en charge des malades. Il n'y pas assez de personnels. En plus de cela, les drépanocytaires ont d'énormes difficultés pour accéder aux soins. Il y a aussi la vétusté des bâtiments'', a souligné la dame.

 

Ibrahima Diagne, chargé de la lutte contre la drépanocytose au Ministère de la Santé, est revenu sur les caractéristiques de cette maladie héréditaire, qui se caractérise par l'altération de l'hémoglobine, la protéine assurant le transport de l'oxygène dans le sang. Selon ses recommandations, ''plus tôt on fait les diagnostics, mieux on évite les complications''. Car, poursuit-il, ''le dispositif d'un matériel approprié permet de diagnostiquer très tôt la drépanocytose néonatale. La mortine n'est pas assez disponible au Sénégal. Elle permet de réduire la douleur d'une personne en crise. Elle est utile pour la drépanocytose, donc, il faut nécessairement sa disponibilité'', a expliqué M. Diagne. Ainsi, ''lorsque, dit-il, la personne a hérité la maladie de parents de l'hémoglobine normale (A) et de l'hémoglobine anormale (S), celle-ci peut vivre sans difficulté. Elle porte la moitié de la maladie (AS). Les malades sont ceux qui ont hérité le programme anormal des deux parents (SS) ; ils sont anémiés à vie. Et quand ils atteignent l'âge adulte, ils captent d'autres maladies chroniques des reins''.

 

Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Mame Abdoulaye Guèye, les autorités vont prendre des dispositions pour faciliter aux malades l’accès des structures de traitement de la drépanocytose. ''Nous voulons décentraliser les unités de traitement de cette maladie, en équipant les structures de santé des capitales régionales'', a annoncé M. Guèye.

 

Viviane DIATTA

 

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