Publié le 12 Sep 2015 - 01:03
INTEGRATION DU GENRE DANS LES REFORMES

Les grands pas de l’Afrique subsaharienne

 

L’Afrique subsaharienne est en train de réaliser des avancées notables, selon le dernier rapport du Groupe de la Banque Mondiale intitulé ‘’Les Femmes, l’Entreprise et le Droit’’, dans la prise en charge de la problématique genre. Le Sénégal a encore à faire.

 

L’approche genre est de plus en plus intégrée dans les politiques de développement en Afrique subsaharienne. Le dernier rapport de la Banque Mondiale met en relief le fait que la Namibie et l’Afrique du Sud fassent partie des 18 pays au monde à avoir levé les barrières juridiques concernant la promotion des droits de la femme. ‘’Parmi les 18 pays du monde où il n’existe pas d’obstacle juridique à l’activité des femmes dans les domaines étudiés par le rapport, figurent la Namibie et l’Afrique du Sud, tandis que le Nigeria, le Kenya et l’Éthiopie font partie des économies où ces réglementations défavorables sont très peu nombreuses’’, lit-on dans un communiqué parvenu à EnQuête.

L’Afrique enclenche ainsi une dynamique sociale très fructueuse, dans la mesure où 16 pays ont engagé 18 réformes en ce sens au cours des deux dernières années. Il s’y ajoute, selon le rapport, que ‘’l’Afrique subsaharienne est la première région réformatrice du monde du point de vue du nombre de pays ayant engagé des réformes. La dernière édition couvre 173 pays, dont 41 en Afrique subsaharienne, avec l’arrivée de la Guinée Equatoriale, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles, le Soudan du Sud et le Swaziland.’’

Le Sénégal a encore du chemin à faire. Il intègre le cercle des pays qui ‘’continuent à limiter considérablement l’activité économique des femmes’’, selon le rapport publié tous les deux ans. Parmi ces pays se trouvent le Soudan - l’un des dix pays les plus restrictifs du monde-, la Mauritanie, la République démocratique du Congo, le Cameroun, la Guinée, le Bénin, le Swaziland.

Si des pays africains s’efforcent de rehausser la position sociale de la femme, à travers des instruments juridiques et autres mesures favorables à l’égalité des chances, il existe encore des poches de résistance. ‘’Vingt-huit des 41 pays d’Afrique subsaharienne couverts par le rapport restreignent encore le travail des femmes et empêchent celles-ci d’exercer les mêmes métiers que les hommes.’’ ‘’Les droits de propriété constituent encore un obstacle à l’accumulation de richesse par les femmes : sur les sept pays du monde accordant au mari le droit exclusif de gérer les biens conjugaux, six sont en Afrique subsaharienne.’’  ‘’Et seules huit économies de la région ont des lois garantissant une rémunération égale, à travail égal, pour les hommes et les femmes et la non-discrimination à l’embauche.’’

Violences basées sur le genre

Concernant les violences basées sur le genre, le rapport révèle qu’il reste encore des paliers à franchir. Ce sont moins de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne qui ont légiféré pour protéger les femmes contre les violences conjugales. ‘’Depuis deux ans, le Mozambique a fait un grand pas en avant, en adoptant un nouveau code pénal qui interdit désormais l’abandon des poursuites pour viol, lorsque le violeur épouse sa victime. Le code intègre également des dispositions contre le harcèlement sexuel à l’école’’.

Par ailleurs, l’âge légal du mariage fixé à 18 ans, aussi bien pour les garçons que pour les filles, au Kenya, Malawi et au Zimbabwe constitue une avancée. L’exemple de la Sierra Leone est aussi magnifié. Elle ‘’détient le record mondial du nombre de femmes juges siégeant dans un tribunal constitutionnel (60 %)’’, selon le rapport du Groupe de la Banque Mondiale. Il étudie les différences juridiques fondées sur le sexe dans 173 pays, selon sept catégories : accès aux institutions, jouissance de la propriété, obtention d’un emploi, incitations au travail, formation du crédit, actions en justice et protection des femmes contre les violences. 

MATEL BOCOUM

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