Publié le 9 Jan 2013 - 04:30
INTERDICTION DE MANIFESTER À SANGALKAM

Fronde des «Visionnaires» contre les ''Rewmistes''

 

Accusant les membres locaux du parti Rewmi d’être derrière l’interdiction de manifestation qu’ils ont essuyée, ce week-end, les Visionnaires de la Commune de Sangalkam crient haut et fort leur ras-le-bol face au traitement qui leur est fait. Un traitement qui serait, selon Pathé Kandji, leur porte-parole, ''indigne d’un État de droit''.

 

 

Empêchés, dimanche dernier, de manifester à Sangalkam dans le cadre du 1er anniversaire du Mouvement citoyen Vision alternative, les jeunes ''visionnaires'' de ladite communauté rurale crient leur ras-le-bol : ''On ne nous a pas donné de raisons valables à cette interdiction. Rien ne nous empêchait de manifester. C’est parce que nous, de la Vision alternative, avons pris pour sacerdoce de pousser les Sangalkamois à s’intéresser à ce qui se passe dans la localité que nous rencontrons ce genre de problème. Néanmoins, le Sénégal étant un État de droit, nous choisissons de faire savoir l’injustice que nous vivons aux Sénégalais, afin que ce genre de chose ne se reproduise plus.'', expliquait ainsi, joint au téléphone, Tapha Tine, un membre dudit Mouvement.

 

En effet, dans un communiqué adressé à la presse, les ''Visionnaires'' de Sangalkam dénoncent ce qu’ils appellent un ''complot'' destiné à les empêcher de communiquer sur la spéculation foncière qui fait fureur dans la localité, accusant implicitement les forces de police d’être de mèche avec des élus locaux corrompus qui n’auraient eu aucun intérêt à ce que ladite manifestation ait lieu. ''Ces jouisseurs des biens mal acquis du Parti Rewmi ont peur d’une dénonciation de la spéculation foncière (…). Ces gens de Rewmi ont du mal à justifier les châteaux qu’ils ont construits à Sangalkam, entre le 22 mars 2009 et 2011. Ils doivent être poursuivis pour enrichissement illicite. Le mouvement exige un audit foncier de la Commune'', peut-on y lire.

 

S’ils admettent ne pas pouvoir «mettre directement en cause» la gendarmerie, qu’ils savent ne pas être elle-même habilitée à délivrer ou non les autorisations de manifestation en question (cette tâche étant échue à la Préfecture), ils soupçonnent néanmoins que l’interdiction à laquelle ils se sont heurtés fasse partie de «manigances politiques» de la part des élus locaux de Sangalkam, conseillers municipaux appartenant au parti Rewmi. «Il faut voir les choses dans la perspective des prochaines élections locales, en 2014. Ces gens (NDLR : les Rewmistes) ont peur parce que tout le monde, ici, sait que c’est avec des deniers publics qu’ils ont construit leurs luxueuses villas, qu’ils ont acheté les 4x4 qu’ils conduisent et qu’ils arrivent, plus généralement, à continuer à mener leur train de vie. Or nous, les Visionnaires, n’avons que faire de cet argent.», a déclaré Pathé Kandji, le porte-parole du mouvement.

 

 

C’est donc une sorte de tir de sommation des Visionnaires envers leurs rivaux Rewmistes. Sans rien pouvoir prouver, ils tiennent néanmoins à signifier à leurs adversaires qu’ils ont l’œil ouvert et n’accepteront pas de nouvelles dérives de leur part. «On ne peut, bien sûr, pas prouver que ce sont eux (NDLR : les Rewmistes). Nos accusations, qu’on peut peut-être appeler gratuites, font néanmoins partie du jeu politique car, exprimant nos soupçons, nous les avertissons eux et nous informons les Sénégalais, dans leur ensemble'', explique Pathé Kandji. Tout en préparant son second plan d’action de l’année 2013, le mouvement envisage ainsi de porter plainte pour abus d’autorité. Par ailleurs, il va saisir le mouvement du 23 juin, la Raddho, le Forum civil et le Président Macky Sall, afin de dénoncer ce qu’il estime être «une injustice» qui leur a été faite.

 

Sophiane BENGELOUN

 

 

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