Publié le 1 Mar 2015 - 23:35
INTERDICTION DE SON SIT-IN PAR LE PREFET DE DAKAR

Le Cusems veut organiser une marche nationale

 

Le préfet de Dakar a interdit le sit-in prévu hier par le Cadre Unitaire Syndical de l’Enseignement Moyen Secondaire (Cusems) devant le ministère de la Fonction publique. Ayant pris acte, il envisage d’organiser une marche nationale à Dakar dans les prochains jours.

 

Le Cadre Unitaire Syndical de l’Enseignement Moyen Secondaire (Cusems) est très remonté contre le gouvernement du Sénégal, après  l’interdiction par le préfet de Dakar de son sit-in prévu hier devant le ministère de la Fonction publique. Au cours d’une conférence de presse hier, le syndicat a annoncé une marche nationale dans les prochains jours. Cette marche, a dit le chargé des revendications Aliou Gningue, est une réponse à l’attitude ‘’arbitraire’’ du préfet de Dakar et du gouvernement du Sénégal de vouloir coûte que coûte opprimer le peuple et refuser toute manifestation démocratique.  ‘’Nous allons organiser cette manifestation en y appelant l’ensemble des citoyens épris de justice et qui veulent que cette République soit sauvée. Parce qu’à notre avis, elle est en danger lorsque personne n’est plus autorisé à manifester son mécontentement à travers une marche démocratique ou un sit-in’’, a fustigé M. Gningue.

Selon le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, le syndicat a respecté toute la procédure administrative, en déposant en bonne et due forme une déclaration pour un sit-in devant les locaux du ministère de la Fonction publique. Le choix du lieu, a souligné M. Ndoye, est lié au fait que c’est ce ministère qui délivre les projets, les actes, qui s’occupe de l’intégration des agents de la Fonction publique, notamment des enseignants. ‘’Donc pour nous, il est important de faire ce sit-in là-bas pour manifester notre mécontentement. On s’attendait normalement à la délivrance de l’arrêté. A notre grande surprise, hier (avant-hier) quand nous avons été convoqués à la police du Plateau, on nous a délivré une autorisation du sit-in au niveau de la place de l’Obélisque. Nous n’avons pas demandé à faire un sit-in à la place de l’Obélisque. Ce n’est pas au préfet de nous choisir le lieu où on doit faire le sit-in. Nous n’avons pas signé le procès-verbal’’, a expliqué M. Ndoye.

 Les syndicalistes ont aussi dénoncé le fait que le préfet ne leur ait pas adressé une correspondance notifiant le refus du sit-in. ’’Si l’activité est refusée par l’autorité compétente, elle doit en retour nous adresser une correspondance pour notifier l’interdiction. Le préfet est libre d’interdire l’autorisation, mais au moins, en respectant la législation, il doit nous notifier cette interdiction. Il ne l’a pas fait. Depuis lors, nous n’avons pas reçu l’interdiction. C’est une violation des règles les plus élémentaires de la démocratie’’, a dénoncé Abdoulaye Ndoye.

Lettre ouverte au Président Macky Sall

Sur ce, le Cusems a décidé, dans les prochains jours, d’organiser une marche nationale à Dakar. ‘’Nous allons également adresser une lettre ouverte au président Macky Sall. Nous savons qu’il est informé et s’il ne l’est pas, c’est l’occasion de lui donner tous les éléments concernant la crise scolaire. Nous allons rencontrer les organisations des droits de l’Homme, les leaders d’opinion, les parents d’élèves, parce que nous ne voulons plus de sapeurs-pompiers. Nous avons suffisamment négocié. Il y a eu suffisamment de rencontres, de séminaires, d’ateliers. Ce que nous attendons, ce sont des actes’’, a indiqué le secrétaire général.

En outre, le syndicat interpelle l’ensemble des associations de parents d’élèves, afin de sauver cette école qui est menacée. ‘’Nous allons mettre en place un front uni pour la défense de l’école publique. Nous avons l’obligation morale d’organiser la résistance face à l’oppression. On ne peut pas faire autrement.’’ Par ailleurs, les syndicalistes exigent le paiement de toutes les indemnités relatives au Bac et au BFEM, la délivrance des actes, des matricules, des contrats d’engagement et le paiement des rappels des heures de tutorat. Mais aussi, la prise en compte de l’alignement des indemnités de logement. 

VIVIANE DIATTA

 

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