Publié le 26 Oct 2018 - 17:20
INTRODUCTION DU VACCIN CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTERUS

Dr Ousseynou Badiane lève les doutes

 

Le directeur du Programme élargi de vaccination a donné, hier, des assurances quant à l’efficacité du vaccin contre le papillomavirus. Selon lui, il est sûr et efficace et la population n’a rien à craindre.

 

Ce vaccin fait l’objet de beaucoup de controverses dans plusieurs pays. Au Sénégal, beaucoup de parents sont réticents. D’autres, sur les réseaux sociaux, influencent leurs amis de ne pas faire vacciner leurs enfants. Mais Dr Badiane a rassuré la population, hier. Selon lui, ce nouveau vaccin a été introduit en Australie, en 2008. Après, beaucoup de pays ont suivi. Mais, dit-il, chaque fois qu’il y eu un nouveau vaccin, le même problème s’est posé. ‘’Il n’y a pas eu un nouveau vaccin non controversé. Mais, au Sénégal, nous n’utilisons que des vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé. Cela veut dire qu’il répond aux normes d’efficacité et de sécurité. L’efficacité, c’est par rapport à la maladie que le vaccin est censé prévenir. La sécurité veut dire que le niveau des effets secondaires est comparable aux autres. C’est un vaccin sûr et efficace’’, assure Dr Badiane.

Avant de préciser qu’une phase pilote a été faite où on a administré 100 mille doses de vaccin. ‘’On n’a eu aucun effet secondaire. Maintenant, si vous regardez bien ce qu’on dit sur ce vaccin, on a dit pire sur le vaccin contre l’hépatite B. Et finalement, ils se sont rendu compte que c’est du faux. C’est pareil pour le vaccin contre la rougeole au Royaume-Uni où, pratiquement, à un moment, les gens avaient abandonné la vaccination. Ces pays qui avaient abandonné la vaccination, actuellement, les gens meurent de rougeole là-bas, alors qu’ici personne ne meurt de la rougeole’’, soutient-il.  Avant de demander à la population de prendre les informations officielles, parce qu’en termes de médicament, de vaccin, la position de l’Oms est la meilleure. 

A l’en croire, l’Oms a donné des normes de garantie et de sécurité par rapport à ce vaccin. Actuellement, il est en tension au niveau mondial. La demande est supérieure à l’offre. ‘’Si c’était un mauvais vaccin, personne ne serait intéressé. Tous les pays de l’Afrique de l’Ouest voulaient l’introduire, mais il n’y en a pas assez pour tous. Comme le Sénégal était plus avancé dans la recherche et la mise en œuvre, ils  l’ont choisi.  En plus, le pays a donné aussi des garanties par rapport à la pérennisation de cette vaccination, notamment avec l’engagement de l’Etat pour continuer à payer le vaccin’’, explique le chef du programme.

L’avantage de ce vaccin, poursuit-il, est qu’en plus des génotypes qui sont à l’origine du cancer, il agit aussi sur les stéréotypes qui sont à l’origine des vaginites génitales. A l’en croire, c’est le même vaccin utilisé en Australie. Ils ont non seulement vu que tous ceux qui étaient vaccinés avant, qu’ils ont suivi pendant 10 ans, aucun parmi eux (les hommes) n’a développé le virus et aucune fille n’a développé une lésion précancéreuse (en Australie, on vaccine les hommes et les femmes). Toutes les filles, fait-il remarquer, qui ont été vaccinées depuis 10 ans, continuent à développer des anticorps contre le cancer.

Actuellement, le budget pour l’achat des vaccins au ministère est estimé, chaque année, à 3 100 000 000 F Cfa pour l’ensemble des vaccins. Mais les autres bailleurs vaccin soutiennent pour l’achat, notamment Gavi. ‘’C’est le Sénégal qui a décidé souverainement de prendre en charge ce vaccin pour le bien-être de sa population’’.

VIVIANE DIATTA

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