Publié le 9 May 2019 - 11:56
INVESTISSEURS EUROPEENS

Un chiffre d’affaires de 2 530 milliards de F Cfa réalisé au Sénégal 

 

Les entreprises européennes installées au Sénégal ont réalisé un chiffre d’affaires de 2 530 milliards de francs Cfa, en 2018, soit 20 % du produit intérieur brut (Pib) sénégalais. L’annonce a été faite, hier, par le président-directeur général (Pdg) d’Eiffage, Gérard Sénac, lors d’une signature d’accords entre la Chambre des investisseurs européens au Sénégal et la Délégation de l’Union européenne.

 

La Chambre des investisseurs européens au Sénégal et la Délégation de l’Union européenne (Ue) ont signé, hier, leur deuxième convention d’accords. La première, paraphée il y a quelques années, leur a permis, selon le président-directeur général d’Eiffage Sénégal, d’ouvrir le début des discussions, mais surtout de mieux se comprendre, se connaître entre partenaires. ‘’Aujourd’hui, c’est un grand pas en avant, sous l’œil du ministère des Finances. Les investisseurs qui sont là ne cherchent pas qu’à gagner de l’argent. Ils ont mis leur argent et travaillé avec plus de 90 % des Sénégalais. Ce qui veut dire qu’on est vraiment impliqué dans le développement de ce pays qui nous a accueillis’’, indique Gérard Sénac face à la presse.

Le Pdg d’Eiffage a affirmé, lors des débats, que la Chambre des investisseurs européens au Sénégal compte près de ‘’170 entreprises, avec un chiffre d’affaires de 2 530 milliards de francs Cfa, soit 20 % du produit intérieur brut (Pib) du Sénégal’’. ‘’On peut dire que 90 % du personnel des entreprises de cette nouvelle chambre sont des Sénégalais. C’est, en gros, 70 000 salariés. Ce qui représente 134 milliards de francs Cfa de masse salariale. Si on regarde ces chiffres, on se demande bien si c’est cette jeune chambre de 2018. Au fait, ce sont des investisseurs qui ont amené des moyens financiers propres. Petit à petit, nous avons agrandi les sources de financement’’, fait-il savoir.

Ainsi, M. Sénac estime que le challenge, pour l’Etat du Sénégal, c’est de travailler ensemble avec eux, pour arriver demain à aller chercher des financements ‘’plus importants’’ auprès des bailleurs de fonds internationaux, de manière à pouvoir avancer. ‘’Si nous arrivons à des accords concrets avec l’Etat, nous investisseurs, grandes entreprises, pouvons signer des partenariats avec des entreprises sénégalaises. Mais nous n’avons pas l’intention de prendre tous les travaux d’infrastructures de ce pays. Il y a beaucoup d’autres pays et d’entreprises qui s’installent et travaillent au Sénégal. Il y a la concurrence. Mais, nous investisseurs européens, nous n’avons pas peur de cette concurrence. Nous avons les compétences, la qualité, la valeur qui est la responsabilité sociétale d’entreprise (Rse)’’, renchérit Gérard Sénac.

‘’Le Sénégal a tous les atouts…’’

Le patron d’Eiffage estime que, lorsqu’on a la sécurité, la santé et la scolarité, il ne faut pas hésiter à venir investir au Sénégal. Sur ce, il appelle ses camarades à ne pas regarder uniquement les investissements et les infrastructures. ‘’Le Sénégal a tous les atouts pour que le pays, demain, puisse être un grand pays ouvert. Nous avons aujourd’hui beaucoup de contrats de sous-traitance avec des partenaires sénégalais, des Pme, des jeunes. Mais il y a aussi beaucoup de chantiers qui sont faits en partenariat étroit. Nous travaillons ensemble, entreprises françaises, sénégalaises, portugaises, espagnoles, toutes groupées. C’est vraiment du partenariat. C’est-à-dire, on ne sous-traite pas une partie de notre travail, on donne et on va ensemble réaliser les chantiers’’, dit-il.

Premier partenaire au développement du Sénégal, l’Union européenne a, selon l’ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Ue au Sénégal, un partenariat ‘’étroit’’ avec le pays. ‘’Nous nous entendons sur les fondamentaux, les valeurs, l’importance de principes comme celui de bonne gouvernance et d’institutions stables pour faire tenir l’Etat de droit, la transparence qui sont indispensables pour le développement du secteur privé. Nous nous réjouissons que, dans la phase 2 du Pse, le président ait décidé de tenir cet élan de réformes en mode ‘Fast-track’’’, ajoute Irène Mingasson. Pour elle, l’Ue et le secteur privé de ces pays membres pourraient être un ‘’atout et un allié de choix’’ pour la conduite de ces réformes.

Dès lors, Mme Mingasson signale que l’Ue poursuit ses dialogues sur la politique qui entoure l’environnement des affaires de façon ‘’très intense’’ avec les autorités sénégalaises. Et pour enrichir ce dialogue, elle est en ‘’contact étroit’’ avec le secteur privé sénégalais et international, et en particulier européen. Au-delà des aides qui sont attribuées directement aux institutions pour le renforcement de leur capacité d’actions, elle travaille de plus en plus directement avec le privé. Ceci, en développant, à travers les banques d’investissement, commerciales, des facilités de garanties de prêts ou de micro-prêts, pour permettre aux investisseurs d’accéder aux crédits. En particulier, en se focalisant sur de jeunes entrepreneurs et de futurs entrepreneurs femmes. ‘’Parce que là, il y a un potentiel, en particulier au Sénégal, de très grand développement pour des emplois et opportunités durables’’, affirme l’ambassadrice de l’Ue.

MARIAMA DIEME

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