Publié le 10 Mar 2016 - 21:31
JEAN BAPTISTE DIOUF, SECRETAIRE GENERAL DE LA 5ème COORDINATION DU PS

‘‘Bamba Fall est un voyou, un bandit’’

 

Après les scènes de violences et de pugilats qui ont émaillé la cinquième session thématique du Bureau politique du Parti socialiste, le Secrétaire général de la cinquième coordination monte au front. Dans cet entretien avec EnQuête, Jean Baptise Diouf solde ses comptes avec le maire de la Médina, Bamba Fall, avant de se prononcer sur l’avenir de sa formation politique.

 

Comment avez-vous vécu les scènes de violences et de pugilats survenues samedi dernier à la Maison du Ps et qui ont perturbé les travaux du Bureau politique ?

Nous avons été surpris par ce qui s’est passé. On ne pensait pas que le Parti socialiste qui est un parti de débat, d’échange et de dialogue pouvait vivre ces heures tristes de violence et de forfaiture de la part de nervis recrutés par des responsables du parti. Contrairement à ce que certains médias rapportent, ce ne sont pas les jeunes du Ps qui sont à l’origine de cette situation de violence. Nos jeunes ont l’habitude d’être à la maison du parti et n’ont jamais été violents. La vitre de la salle du BP qui a été cassée a blessé le Secrétaire général des jeunesses socialistes de Dakar, Issa Laye Sambe. Il a été le premier à être blessé d’ailleurs. C’est pour vous dire que les jeunes de Dakar ne pouvaient pas causer du tort à  leur Sg.

Vous parlez de responsables socialistes qui auraient recruté des nervis. A qui pensez-vous ?

Ces responsables sont identifiés. La plainte que le parti a déposée ou va déposer, précisera ceux-là qui sont ciblés et qui sont responsables de cette situation. Le Bureau politique a donné mandat au Secrétariat exécutif national (SEN) de suivre cette affaire sur le plan judiciaire et politique.

Certains responsables socialistes n’hésitent pas à pointer du doigt le maire de la Médina. Ce dernier a-t-il, selon vous, une quelconque responsabilité dans cette affaire ?

Bamba Fall est un voyou, un bandit. C’est quelqu’un avec qui on ne doit pas vivre. Moi j’ai fait l’objet de menaces et c’est lui qui m’a menacé. Mais il saura avec qui il a affaire. Si sa responsabilité  est engagée dans ces évènements, il sera poursuivi. Mais c’est à la justice de déterminer sa responsabilité dans ces violences de samedi dernier.

Le maire de Médina menace de faire dans le déballage si jamais on l’accuse de quoi que ce soit…

 (Il coupe) Ça, c’est son problème. Vous savez, Bamba Fall est en train de faire de l’exorcisme. Il n’a qu’à déballer. Moi je ne me sens pas visé, je n’ai jamais recruté un seul nervi. Je n’ai ni garde du corps ni rien du tout. Pourtant, je suis visé et c’est lui (Bamba Fall) qui a donné des instructions pour que je sois attaqué. C’est pourquoi je lui dis de se préparer parce que ça ne se terminera pas comme cela avec moi. Il n’a qu’à prendre ses dispositions.

Le nom de Khalifa Sall est cité par certains militants. Le maire de Dakar est-il mêlé à ces violences ?

Je n’ai pas une preuve qui prouve la culpabilité ou la responsabilité de Khalifa Sall. Je ne le crois pas parce que j’ai participé à une réunion où on a évoqué ce problème. Khalifa Sall a non seulement nié être au courant de cette affaire mais il a fustigé tous les responsables qui seraient amenés à faire cela. De bonne foi, je suis persuadé que Khalifa Sall n’est pas mêlé à ces violences.

Certains reprochent à Ousmane Tanor Dieng sa démarche solitaire dans le traitement de la question du référendum. Pour beaucoup, il aurait pu poser le débat au niveau du Comité central. Qu’en pensez-vous ?

Est-ce que le débat n’aurait pas dû être posé au niveau de chaque coordination ? C’est ça la démocratie. Les membres du Comité central émanent des coordinations. Ceux du Bureau politique émanent également des coordinations et du Comité central. Les membres du Secrétariat exécutif eux-aussi viennent du Bureau politique. Ils sont les secrétaires généraux des 14 régions. Ils sont les vrais patrons des régions. Le Mouvement national des femmes socialistes dirigé par Aminata Mbengue Ndiaye, tout comme le Mouvement national des jeunesses, a des quotas au SEN.

Il y a des secrétaires nationaux de grandes responsabilités qui sont aussi membres de cette instance. Les départements de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, parce que ce sont des départements importants, sont aussi représentés au SEN. Donc le SEN est très représentatif. Il s’y ajoute que nos textes disent que le SEN engage le parti entre deux BP. Quand la question du référendum a été soulevée, il n’y avait pas de BP et le SEN s’est réuni pour prendre une décision. Il y a eu des discussions ; certains étaient pour et d’autres contre. C’est cela le débat. De ce SEN, on a abouti à la convocation du BP qui a confirmé la décision prise.

Dans sa stratégie de neutraliser ses adversaires et ses alliés, est-ce que Macky Sall n’est pas en train de semer la discorde au sein des partis alliés comme le Ps ?

Écoutez ! Le Ps est un grand parti. Il a été créé avant même la naissance de notre président de la République. Macky Sall ne peut pas mettre de stratégie en place pour diviser notre parti. Personne ne peut nous mettre dans une situation conflictuelle. Personne n’enlèvera notre unité dans le parti.

Et l’avenir du Ps dans tout cela ?

L’avenir du parti, c’est un avenir serein. Le parti est en train de travailler pour reconquérir le pouvoir. 

PAR ASSANE MBAYE

 

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