Publié le 27 Oct 2017 - 02:04
JOSE DA SILVA (PRESIDENT SONY MUSIC ENTERTAINMENT CÔTE-D’IVOIRE)

‘’On est en négociation avec d’autres artistes sénégalais’’

 

Venu au Sénégal pour signer un contrat avec l’artiste sénégalaise Moona, médaillée d’argent aux derniers jeux de la Francophonie qui se sont tenus à Abidjan, le président de Sony music Entertainment de Côte-d’Ivoire, Jose Da Silva, s’est entretenu avec la presse. Une occasion pour le producteur de revenir  sur l’engament de sa structure à promouvoir la musique africaine.

 

Vous venez de signer un contrat avec l’artiste Moona. Qu’est-ce qui explique le choix porté sur cette musicienne sénégalaise ?

 On a porté notre choix sur elle par hasard. J’ai rencontré Moona aux jeux de la Francophonie à Abidjan. J’ai trouvé sa prestation formidable. J’ai su que c’était elle qui écrivait tous ses textes et ils sont vraiment très bien élaborés. Elle a une superbe voix et une grande présence scénique. Aussi, elle sait faire de super shows.  Je me suis renseigné sur elle et j’ai compris que c’était la fille qu’il nous fallait ; donc j’ai décidé de la signer parce qu’on recherchait un artiste sénégalais. Moona est la première et je pense qu’elle ne sera pas la dernière.

Est-ce à dire que vous avez déjà ciblé d’autres musiciens sénégalais ?

Oui, on en a quelques-uns en ligne de mire. Mieux, on est même en négociation avec certains d’entre eux et on espère dans quelques mois annoncer d’autres contractualisations.

Peut-on avoir une idée des termes du contrat que vous venez de signer ?

C’est un contrat qui peut aller de 6 à 8 ans de collaboration pour la réalisation de 3 albums. Avec un taux assez intéressant pour l’artiste car on a voulu qu’elle soit à l’aise et qu’elle puisse vivre de sa musique, composer tranquillement et ne pas être obligée comme elle le fait de chercher du boulot.  C’est un contrat honnête pour un artiste qui démarre. On va commencer à travailler sur le répertoire et débuter les enregistrements certainement en mi-novembre pour sortir un album entre février et avril de l’année prochaine.

Le label Sony Music s’est installé en Côte d’Ivoire depuis janvier dernier. Pourquoi vous intéressez-vous maintenant au marché africain ? 

Sony music s’installe en Afrique pour faire la même chose que ce qu’il fait en Europe et aux Usa. C'est-à-dire développer un label de musique en signant des artistes émergents où des artistes de la scène traditionnelle plus ancienne. Mais également pour faire le travail d’un label comme on le fait partout dans le monde. On ne va pas se dire que c’est l’Afrique et que le travail va être différent. On s’est intéressé au continent noir parce que c’est un marché émergent et depuis l’avènement de l’internet et l’arrivée de la 3G et de la 4G, tout le monde peut écouter de la musique en Afrique à partir de son Smartphone ; donc automatiquement, ces gens-là deviennent de nouveaux cibles pour Sony music. Par conséquent, on s’installe en Afrique pour travailler.

Pourquoi avoir choisi Abidjan pour vous y installer ?

Nous avons choisi la Côte d’Ivoire parce que, historiquement, ce pays à toujours été un hub culturel pour l’Afrique de l’Ouest et nous pensons qu’elle va la redevenir avec l’évolution économique du pays.  C’est le pays où il y a beaucoup plus de medias et qui atteignent toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Donc, ce n’est pas pour rien qu’on a choisi ce pays en Afrique  pour nous y installer.

Vous pensez un jour ouvrir des bureaux dans d’autres pays comme le Sénégal ?

Avec le temps et le succès de cette aventure, nous ciblons l’ouverture des bureaux dans d’autre pays africains. Pour le Sénégal, on commence avec une représentante locale qui s’appelle Aïda Camara.  

Quel genre de musique vous intéresse en Afrique ?

On est ouvert à toute sorte de style. On ne fait pas de focus sur la musique urbaine. On est ouvert. Ce qui nous intéresse, c’est le talent. C’est d’ailleurs ce qui fait que nous signons des musiciens aux registres différents. Tout style de musique est le bienvenu. Il faut que la musique soit de qualité et réponde aux normes en termes de mélodie, de voix, de présentation. Il faut du talent.

En tant que producteur, comment voyez-vous la musique sénégalaise ?

Le Sénégal a toujours eu des artistes talentueux et une grande plateforme musicale vraiment intéressante. Il y a beaucoup de points forts dans la musique sénégalaise surtout dans celle urbaine. Le Sénégal est depuis très longtemps l’un des leaders de la musique urbaine en Afrique de l’Ouest. Bon, il s’est laissé dépasser dernièrement par les Nigérians, certainement par manque de moyens. Il suffit juste de donner aux artistes sénégalais les mêmes moyens financiers et techniques et on arrivera à avoir les mêmes résultats. Maintenant il faut juste que les artistes se professionnalisent un peu plus. Peut-être qu’avec plus de soutien et de vrais labels, ils vont prendre la musique un peu plus au sérieux.

Quels sont les artistes qui sont dans votre ligne de mire ? 

On signe plusieurs sortes de contrats. Nous en sommes aujourd’hui à 360. Ce qui est le cas de Moona, de Révolution, de Soul Bang’s de la Guinée Conakry. Nous avons Tour2Garde de la Côte d’Ivoire qui est en licence. Il y a Lia qui a juste un contrat pour un single en essayant de voir ce que ça donne pour pouvoir essayer de partir sur un contrat d’artiste. C’est assez ouvert. On ne fait pas de distribution par contre.

Par rapport à la distribution, il y a beaucoup de plateformes qui émergent. Récemment, l’artiste Baba Maal a présenté la sienne ; il y a aussi Musique Bi… qu’elles sont les rapports de Sony avec ces différentes structures ?

Notre idée, c’est de travailler avec toutes ces plateformes.  Certains ont déjà nos catalogues parce que nous avons un service digital au niveau de l’Europe qui gère tout le catalogue Sony au niveau mondial. Nous essayons de travailler au niveau local avec des plateformes qui sont dans les pays où les artistes sont installés. Par exemple pour le cas de Moona, on va collaborer avec des plateformes sénégalaises pour assurer sa promotion au Sénégal.

HABIBATOU WAGNE

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