Publié le 17 Sep 2018 - 13:26
JOURNÉE DE REBOISEMENT A LA BASE AÉRIENNE DE THIÈS

L’armée en croisade contre les changements climatiques

 

En procédant, avant-hier, au reboisement de 3 000 plants, le commandement veut ainsi participer à la lutte contre la dégradation de l’environnement et relever les défis du changement climatique.

 

Les officiers, sous-officiers, militaires du rang et les agents des eaux et forêts ont été tous au front, avant-hier. Sauf que cette fois-ci, ils ont non pas des armes à la main, mais des plants. Prenant conscience de la dégradation de l’environnement due aux changements climatiques, les forces de défense et de sécurité ont décidé de combattre, à leur manière, ce fléau. Ainsi, la base militaire de Thiès a été le théâtre d’une opération de reboisement intense. Celle-ci a été étendue au champ de tirs de Mont-Rolland et à la forêt classée. ‘’Nous avons mis à la disposition des hommes 3 000 plants composés d’anacardiers, d’eucalyptus, mais surtout de ‘khaya senegalensis’. Le ‘khaya’ est un arbre mythique dans la région de Thiès. Aujourd’hui, ce sont des arbres qui sont en train de vieillir et l’armée a mis le focus sur cette espèce pour la faire revenir dans le paysage’’, a expliqué le colonel Baїdy Bâ.

Classée dans les années 1930 par le colon, la forêt de Thiès est en voie de disparition ‘’très avancée’’, reconnaît le directeur des Eaux et forêts. C’est pourquoi le colonel Bâ invite à un engagement de tous pour la préservation de ladite forêt. ‘’Le constat est palpable. La forêt classée de Thiès a connu une dégradation insidieuse, mais graduelle qui a fini d’entamer son potentiel de biodiversité. Plusieurs espèces ont disparu. Heureusement que l’armée a compris que c’est une menace. Ailleurs, des maisons ont été envahies par les eaux de la mer. Depuis trois ans, elle ne cesse de mener des actions de reboisement en vue de préserver les écosystèmes et certaines espèces. Dans les régions sud du pays, les forces de défense et de sécurité travaillent de concert avec le service des eaux et forêts pour freiner le phénomène du trafic de bois’’, a-t-il ajouté.

Poursuivant son propos, le colonel Bâ affirme qu’en reboisant à Thiès et en luttant contre le trafic de bois dans les zones les plus reculées des frontières, l’armée nationale est en train de jouer sa partition dans la lutte contre ‘’les fléaux (les changements climatiques) des temps modernes qui hypothèquent le futur de cette planète dont l’avenir des générations futures’’.

Sur ce même registre, le directeur des Eaux et forêts a demandé aux forces de défense et de sécurité de ‘’planter des arbres pour la survie de l’humanité’’.

‘’Planter et entretenir les arbres, c’est notre devoir’’

A son tour, le chef d’État-major de l’armée de terre (Cemat) a lancé les forces de défense et de sécurité à l’assaut de cet ‘’ennemi’’. Le général de brigade Cheikh Wade trouve que ‘’planter un arbre est un acte de bienfaisance et peut lutter efficacement contre les effets du changement climatique qui sont une réalité’’. Aussi, affirme-t-il que planter un arbre, c’est préserver l’avenir des générations futures. ‘’Ce matin (avant-hier), nous sommes sur le front du reboisement. L’activité de reboisement a été différée de deux mois, parce que l’hivernage a tardé à s’installer dans cette partie du pays. Je crois que c’est un signal alarmant et inquiétant. On ne peut plus ignorer les effets du changement climatique’’, a soutenu l’ex-commandant de la zone militaire n°5 (Ziguinchor).

Le général appelle à la mobilisation dans les cantonnements militaires pour tenter de freiner les phénomènes liés aux changements climatiques. ‘’Nous avons le devoir de planter et d’entretenir des arbres, d’abord pour notre bien-être. Nous contemporains, nous sommes impactés négativement par les changements climatiques qui se traduisent par des pluviométries fluctuantes, décalées et souvent insuffisantes. Cela veut dire que l’avenir de nos enfants et des générations futures est peut-être hypothéqué. Nous devons tous prendre la pleine conscience de ce que nous faisons aujourd’hui. Je rappelle à chacun le devoir de s’engager pour préserver notre environnement’’, a-t-il recommandé.

De son côté, le commandant de la zone militaire n°7 a instruit ses frères d’armes de travailler à l’amélioration du cadre de vie et à relever les défis liés aux changements climatiques qui les interpellent. ‘’Nous devons et pouvons apporter une solution aux changements climatiques’’, a conclu le colonel Magatte Ndiaye.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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