Publié le 28 May 2018 - 16:49
JOURNEE MONDIALE DE LA THYROÏDE

Le goitre, une maladie couteuse et dangereuse

 

A l’occasion de la journée internationale de la thyroïde célébrée le 25 mai dernier, l’Association sénégalaise des malades de la thyroïde (ASMAT) a organisé un panel sur le thème : ‘’Le malade de la thyroïde et son environnement socio-affectif.’’ La pathologie a été passée au peigne fin.

 

La thyroïde est l'une des glandes du système endocrinien. C'est une glande en forme de papillon située à l'avant du cou. Les glandes du système endocrinien commandent de nombreuses fonctions de l'organisme au moyen de substances chimiques appelées hormones. Ces hormones sont libérées dans le flux sanguin où elles circulent et régulent la fonction d'organes spécifiques et de systèmes d'organes. Il s’agit, selon le spécialiste en médecine nucléaire et en biophysique médicale, Mamadou Mbodj, d’une maladie pluridisciplinaire faisant intervenir des endocrinologues, des médecins internistes, des chirurgiens, des Orl et même des psychologues. C’est une affection, souligne Professeur Mbodj, dont le traitement pose problème. Parce que c’est un traitement de longue durée, avec des problèmes de rupture de médicaments, de non-observance de la part du patient.

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la thyroïde, l’Association sénégalaise des malades de la thyroïde (ASMAT), en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, a organisé une conférence sur le thème : ‘’Le malade de la thyroïde et son environnement socio-affectif.’’ Cette manifestation qui s’est tenue à l’amphithéâtre du nouveau bâtiment de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie (FMPO) de l’ucad, a vu la participation de beaucoup de médecins spécialisés de ce domaine, de personnes touchées par les maladies thyroïdiennes et d’un psychologue.

Ainsi, le docteur Anna Sarr de l’hôpital Abass Ndaw a sensibilisé les patients sur les causes des maladies thyroïdiennes dont les plus fréquentes sont le goitre, le basedow et le cancer de la thyroïde. Selon les panélistes, les maladies thyroïdiennes requièrent une prise en charge pluridisciplinaire car les soins se font avec beaucoup d’analyses. Ce qui fait que les patients ont besoin non seulement d’une assistance financière mais aussi  psychologique. D’où le choix du thème de cette année : ‘’Le malade et son environnement socio-affectif.’’

Le Professeur Mamadou Mbodj de dire que la maladie est endémique au Sénégal et pose de sérieux problèmes de prise en charge qui peut aller jusqu’à deux ans. ‘’C’est une maladie auto humaine. C’est-à-dire que c’est l’organisme qui combat cette partie qui est la glande thyroïde et qui le dysfonctionne. Il n’y a pas de cause extérieure. Maintenant, il y a des facteurs qui peuvent révéler la maladie. Il y a des facteurs déclenchants, surtout le stress, l’anxiété ; mais au préalable, la maladie était là’’, explique-t-il. D’autant que les symptômes comprennent perte des cheveux, perte de poids, augmentation du rythme cardiaque, nervosité, selles fréquentes, sueur, irrégularités menstruelles, une exogamie (on a les yeux qui sortent).

Les hormones produites par la glande thyroïde, exlique-t-il, régulent la façon dont les cellules de l'organisme utilisent l'énergie et la "vitesse" à laquelle fonctionne le métabolisme de l'organisme. Cette glande affecte également la vitesse de croissance des cheveux et des os, le poids, la température et le niveau énergétique de l'organisme, ainsi que la fonction du cœur et du système digestif.

Les femmes, couches vulnérables face à ces maladies

Le docteur Demba Diédhiou, choisi par l’ASMAT comme ambassadeur de cette deuxième édition de la célébration de la journée, de de          mander donc à l’association de continuer les plaidoiries auprès des autorités pour faciliter l’accès au soin et éradiquer la rupture des médicaments que l’on constate souvent. Dans le même sillage, la présidente de l’association, Mame Ndèye Sène, a invité les autorités à assister les malades en subventionnant les médicaments et les analyses liées au traitement.

Selon la présidente de l’ASMAT, au Sénégal, le taux de prévalence est beaucoup plus important chez les femmes. ‘’Sur 10 malades, les 8 sont de sexe féminin’’, a déclaré Mame Anta Sène. Cette vulnérabilité de la couche  féminine face à ces maladies est due à leur physiologie. En effet, au-delà du stress et du manque d’iode qui sont des  causes des maladies thyroïdiennes, il y a aussi des facteurs hormonaux qui font que les femmes sont plus touchées que les hommes. Selon le médecin interne de Abass Ndao, le docteur Anna Sarr, après l'accouchement, les mamans peuvent enregistrer une petite bouffée d'hyperthyroïdie qui provoque la maladie du basedow. D’où la fréquence du goitre et du basedow chez les sujets de sexe féminin.

Viviane Diatta et Abba Ba (Stagiaire)

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