Publié le 30 Sep 2015 - 09:46
JOURNEE MONDIALE DU CŒUR (29 SEPTEMBRE)

Pour une nouvelle approche dans la prévention du risque cardiovasculaire!!!

 

Les maladies cardiovasculaires sont de plus en plus préoccupantes ; oui, de par leur fréquence et leur gravité, elles constituent un véritable fléau, surtout dans les pays industrialisés.

 

L’insuffisance cardiaque qui est le terme ultime de toutes les affections cardiovasculaires afflige des millions d’individus dans le monde entier et les chiffres augmentent à une allure inquiétante. En Europe occidentale et aux Etats-Unis, elle touche au moins une personne sur cent. Selon le National Heart Lung and Blood Institute, 2 millions d’américains souffrent d’insuffisance cardiaque (5) ; ces chiffres éloquents montrent qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique, surtout dans les pays dits développés ; et elle est sans nul doute, la rançon du ‘’développement’’, pour ne pas dire d’un ‘’mal développement’’ – la rançon donc de la richesse et de l’opulence (13).

En effet, le mode de vie à l’occidental est de plus en plus décrié et tout le monde s’accorde sur la nécessité d’une vie plus saine pour une prévention effective du risque cardiovasculaire (5). Et cette prévention doit reposer sur une approche globale de tous les facteurs de risque bien connus (stress, alcool, tabac, hypertension artérielle, obésité, diabète, etc.) (1) (8) (9). Et dans cette perspective, les anomalies lipidiques (7) et le syndrome d’insulino-résistance – qui à côté du diabète atteint 20% de la population (1) – méritent une attention particulière.

Et quand on sait que l’immense majorité des patients présentant une intolérance au glucose (IG) sont insulino-résistants – c'est-à-dire ont une diminution de la sensibilité tissulaire à l’insuline – on comprend toute l’importance de prendre en charge correctement tous les troubles de la glycorégulation, pour une prévention effective de la macro-angiopathie (insuffisance coronarienne et infarctus du myocarde, essentiellement) (2). Oui, le risque de pathologie coronarienne n’est pas limité aux patients présentant un diabète patent. Le syndrome d’intolérance aux hydrates de carbone est également associé à une augmentation du risque de survenue d’une insuffisance coronarienne (2).

Au demeurant, le marqueur clinique de l’insulino-résistance, c’est la répartition androïde des graisses mesurée par le RTH (rapport tour de taille / tour de hanche). Cette obésité androïde, constitue heureusement un des facteurs curables de l’insulino-résistance. Une réduction pondérale, même modérée, peut améliorer également l’insulino-sensibilité, de même que l’exercice physique (2).

Quant au stress, le mal du siècle, il constitue, à l’évidence, un important facteur de risque cardiovasculaire, tant du fait de sa corrélation établie avec l’augmentation des chiffres de la tension artérielle et du nombre de complications (insuffisance cardiaque, accidents cérébro-vasculaires, néphropathies) que dans son rôle prépondérant dans la genèse des troubles de la glycorégulation impliqués dans la survenue des coronaropathies, indépendamment d’un contexte d’hypercholestérolémie (6) (2). Et c’est dire toute la nocivité du stress qui est indéniablement responsable de la plupart de nos maux, directement ou indirectement (3) (4) (6). Mais, force est de reconnaître l’inefficacité ou les limites des méthodes préconisées jusque-là par notre médecine moderne pour lutter contre ce fléau, qu’il s’agisse des anxiolytiques et ou des exercices dits de relaxation.

Notre conviction intime qui est celle de plus en plus de confrères, toutes confessions confondues, est qu’il ne peut pas y’avoir une gestion efficace du stress en dehors de la religion et de la prière en particulier, qu’il convient d’ailleurs de considérer comme un véritable « exercice de relaxation », un véritable ‘’sport spirituel’’. Et des études épidémiologiques tenant compte de la confession et du degré de spiritualité pourraient confirmer ou infirmer cette thèse fondée sur une conviction religieuse ‘’inébranlable’’. Oui, c’est la foi qui guérit ! N’est-ce pas ? La prière n’est-elle pas un écran contre la tentation et la turpitude ? Et le plaisir, ne constitue-t-il pas l’ennemi N°1 de l’homme ? (14)  

Des études épidémiologiques rétrospectives et ou prospectives, facilement réalisables du reste, devraient aussi statuer sur le rôle néfaste du porc dont la consommation est interdite par tous les Textes Sacrés – explicitement ou implicitement  (18) – indépendamment de la cysticercose et du téniasis. L’opportunité et l’importance de telles études ne se discutent plus quand on sait que le porc est utilisé pour le raffinage du sucre, la fabrication de certains médicaments (gélule en gélatine de porc, certaines insulines et extraits de pancréas exocrine) et dans les xénogreffes (greffe d’organe de porc transgénique), comme curieuse alternative dans le traitement de l’insuffisance cardiaque (10) (11).

Au terme de cette réflexion, il apparaît évident que la médecine moderne doit se globaliser d’avantage avec donc une plus grande fluidité entre les différentes disciplines. Et l’introduction de toutes les sciences humaines dont la religion ne peut que lui être profitable. Elles doivent constituer le premier temps de la recherche – le temps « philosophique » ! N’est-ce pas ?

A notre humble avis, telle devrait être la « médecine de demain » - une médecine plus humaine et véritablement au service de l’homme qui est chair et esprit – un tout ! N’est-ce pas ?

DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE

Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar

Pédiatre à Thiès

Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan - Bienfaisance (Thiès).

 

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