Publié le 2 Sep 2017 - 12:40
KENYA

La Cour suprême invalide l'élection présidentielle et exige un nouveau scrutin

 

La Cour suprême du Kenya a annoncé vendredi qu'elle invalidait la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta, lors du scrutin du 8 août. Une nouvelle élection présidentielle devra se tenir d'ici à soixante jours.

 

La Cour suprême du Kenya, saisie par l'opposition, a ordonné vendredi 1er septembre la tenue d'une nouvelle élection présidentielle, déclarant "invalide" le résultat du scrutin du 8 août, à l'issue duquel le président sortant Uhuru Kenyatta a été proclamé vainqueur. La plus haute instance judiciaire du pays invoque des irrégularités relevées dans les opérations de vote. Une nouvelle élection présidentielle doit être organisée dans les soixante jours.

"À la question de savoir si les illégalités et irrégularités ont affecté l'intégrité de l'élection, la Cour est d'avis que c'est le cas", a déclaré le président de la Cour, David Maraga.

Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur par 1,4 million de suffrages d'écart. Le chef de file de l'opposition, Raila Odinga, avait crié à la fraude massive après l'annonce des résultats. La coalition de l'opposition a déposé le 18 août un recours devant la Cour suprême pour contester les résultats.

La Commission électorale kényane s'est également engagée à changer des membres de son personnel pour l'organisation de la nouvelle présidentielle. L'IEBC dispose, conformément à la Constitution, de 60 jours à compter de vendredi pour organiser un nouveau scrutin.

L'opposition a immédiatement salué une "décision historique". Le candidat de l'opposition à la présidentielle Raila Odinga a aussitôt mis la pression sur la Commission électorale en affirmant n'avoir "aucune confiance" dans sa capacité à conduire une nouvelle élection.

De son côté, le président Kenyatta a dit ne pas approuver pas la décision de la Cour mais la "respecter".

Dès l'annonce de la décision, les cris de joie des partisans de l'opposition ont retenti aux alentours de la Cour suprême, dans le centre de la capitale Nairobi, où un important dispositif policier avait été déployé, ainsi qu'à Mathare, l'un des bidonvilles de Nairobi, acquis à l'opposition.

De nombreuses voix s'étaient élevées pour demander au candidat Raila Odinga de contester le résultat du scrutin devant les tribunaux, et non dans la rue, afin d'éviter une répétition des violences interethniques de 2007 consécutives à un autre vote présidentiel et qui avaient fait plus de 1 200 morts et 600 000 déplacés.

France 24

 

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