Publié le 13 Feb 2024 - 11:50
KHALIFA SALL SUR LA PRÉSIDENTIELLE

 ‘’Je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit de report…’’

 

Lors d'un point de presse tenu ce lundi, le candidat à la présidentielle, Khalifa Sall, a convié les sept sages à casser le décret abrogeant la convocation du corps électoral. Le leader de Taxawu Sénégal s’est prononcé sur d’autres sujets de l'actualité nationale.

 

Dans l'entendement de Taxawu Sénégal, l'élection présidentielle se tiendra à date échue. Mais pour que cela soit effectif, le candidat de la coalition Khalifa Président compte sur le concours du Conseil constitutionnel. “Nous invitons le Conseil constitutionnel à prendre ses responsabilités pour sauver notre démocratie. Qu'il ne se cache guère derrière toute incompétence et s'assume comme en 2016, lorsqu'il avait pris la décision de ne pas toucher au mandat du président de la République qui était déjà en cours”, a dit Khalifa Sall.

Il a renchéri : “Que les sept sages disent le droit et dire le droit, c'est casser le décret du président de la République, car si ce coup d'État constitutionnel passe, toutes nos institutions seront entamées.”

Il a aussi été question, au cours de ce point de presse, du dialogue et de la supposée  loi d’amnistie annoncée. Et pour l’ancien maire de Dakar, avant de se retrouver autour d'une table pour un quelconque dialogue, il faut d'abord évacuer la lancinante question du report.

“Dans ce pays, il ne faut jamais avoir raison trop tôt. Ce que nous avions fait et qui nous avait valu un bashing, c’est ce à quoi nous croyons. Tant que l’intérêt du Sénégal est en jeu, je suis pour le dialogue. Mais dans le contexte actuel, avant de parler du dialogue, parlons du report de l’élection. Battons-nous d’abord contre le report avant toute chose”.

Pour qui voudrait l'entendre, Khalifa Sall a tenu à préciser qu'il n'a pas rencontré le président de la République pour discuter du report. Avec cet éclaircissement, M. Sall dissipe toutes les supputations. “Je veux que cela soit clair, net et précis : je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit de report. Et si je devais rencontrer le président de la République, au nom de l’intérêt général, je n’aurais pas besoin de me cacher. Je suis un républicain, je ne connais que l’État. Notre coalition Khalifa Président soutient toutes les initiatives qui se battent contre le report”.

Le leader de Taxawu Sénégal a, par ailleurs, déploré les pertes en vies humaines survenues lors des récentes manifestations. “C'est le moment aussi de nous incliner devant la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans ce combat. Ce sont nos martyrs, les héros de la démocratie. Mais une chose est sûre : le sacrifice ne saurait être vain. Quant aux détenus, je puis vous assurer qu'ils seront bien libérés à force, pas de compromissions, mais de lutte sans relâche pour faire face à ce régime liberticide”.

Dans un autre registre, Khalifa Sall a magnifié la conduite des députés lors de leurs travaux, dans la forme. Mais le socialiste s'est quand même interrogé sur la suite des événements. Selon Khalifa Sall, la fameuse commission d'enquête parlementaire n'était qu'un “prétexte” pour faire passer le décret présidentiel. Car, estime-t-il, depuis lors, ladite commission d'enquête n'a posé aucun acte allant dans le sens d'éclairer la lanterne du citoyen lambda.

Tenant au respect du calendrier électoral, à l'image de son leader, Barthélemy Dias, lui, s'en est directement pris au leader de Benno Bokk Yaakaar. Dans son discours, le maire de Dakar n'épargne pas les députés qui ont pris part à l'abrogation du mandat présidentiel. “Le Sénégal n'est pas en face d'un problème, mais en a un et ce dernier, c'est le président Macky Sall lui-même. Ce combat contre ce report, c'est pour le respect de notre Constitution, des textes en vigueur. D'ailleurs, nul besoin de rappeler que l'Assemblée nationale n'est pas habilitée à proroger un mandat présidentiel. Notre hémicycle ne réalise malheureusement pas la gravité de l'acte posé”.

À en croire le député-maire, Taxawu Sénégal prendra part à toutes les initiatives de la société susceptibles de faire entendre raison au président de la République. Mais pour Barth, cela passe nécessairement par un “sursaut national et démocratique”.

 Mamadou DIOP

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