Publié le 22 Jan 2016 - 00:55
KOLDA : COUPS MORTELS SUR SON AMI D’ENFANCE

Le cultivateur de 52 ans condamné à passer 6 mois en prison 

 

Le tribunal de Grande Instance de Kolda a condamné hier Seydou Mballo à 6 mois d’emprisonnement ferme. Contrairement au réquisitoire du procureur qui avait requis la relaxe, faute de preuves, pour la mort de Mouhamadou Diamanka.

 

Seydi Mballo, âgé de 52 ans, avait cru à une relaxe, depuis que le procureur avait requis dans ce sens, le 13 janvier dernier. Il avait soutenu qu’aucun élément probant ne lui permettait d’établir la culpabilité du prévenu. « Même le certificat médical n’a pas apporté des faits constants sur cette affaire. Mais aussi que le certificat a révélé que la victime, Mouhamadou Diamanka, souffrait de malaises, de temps en temps », déclarait le procureur. Mais hier, le tribunal de Grande Instance de Kolda en a décidé autrement. Seydi Mballo a été condamné à passer 6 mois en prison.

La juridiction estime qu’il a donné les coups qui ont entraîné la mort de Mouhamadou Diamanka, sans intention de la donner. C’était le 27 décembre 2015, aux environs de 20 heures, dans le village d’Aladji Saliou, une localité de la commune de Bagadadji, région de Kolda. Ce jour-là, le défunt venait de rejoindre son domicile après avoir quitté son troupeau, lorsque son voisin Seydou Mballo a demandé à le voir. Selon les témoignages, son voisin a accusé ses deux taureaux d’avoir dévasté ses cultures de coton. Ce qu’il a démenti. Il s’en est suivi une vive altercation, puis une bagarre. Peu de temps après, Mouhamadou Diamanka a rendu l’âme.

Le mercredi 13 janvier dernier, devant la barre du tribunal, le prévenu a déclaré : « Les deux taureaux de Mouhamadou Diamanka ont dévasté mes cultures de coton. De retour au village de Bouraima Nima, j’ai rencontré Mouhamadou Diamanka qui revenait des champs. Il m’a insulté parce que mon fils avait attaché l’une de ses bêtes après le préjudice. Je n’ai rien dit. Arrivé à la maison, je l’ai appelé. Lorsqu’il est venu me trouver chez moi, je lui ai révélé les dégâts causés par ses bœufs. Il m’a dit que ses bêtes n’y étaient pour rien.

Soudain, il m’a giflé dans ma maison et m’a terrassé, avant de me mordre sur les côtes. » Il s’en est suivi une rude bagarre. « Nous avons échangé des coups de poing, avant que Saliou Diao ne nous sépare. Ensuite, il a été reconduit chez lui par son frère Moussa Diamanka. Quelque temps après, j’ai entendu des cris. Mouhamadou Diamanka venait de mourir. » Devant le tribunal, il a catégoriquement réfuté avoir fait « usage de gourdin au cours de la bagarre ». Selon lui, « le défunt se plaignait tout le temps de son cœur qui lui faisait mal ».

Appelé à la barre, Saliou Diao, témoin oculaire, a expliqué qu’à « son arrivée, il a trouvé les deux protagonistes par terre. Que c’est Seydou Mballo qui était sur la victime ». Toutefois, il a confié au juge qu’il n’y avait aucun gourdin à côté des deux amis.

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)

 

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