Publié le 13 Feb 2019 - 01:30
L’ŒIL DU SCRIBE UNE CHRONIQUE DE MADOU KANE

Le choix par défaut

 

Il a le fauteuil présidentiel en obsession. Depuis le Fort de Thiès, il pilonne sans répit le Palais de Dakar où crèche Macky, l’usurpateur d’un pouvoir qui lui était destiné.

Il en veut à son frère cadet qui a eu l’outrecuidance de lui chiper le bonbon à la crème présidentielle qui lui était destiné. Macky, en redoutable adversaire récidiviste, a eu le toupet de lui ravir Talla Sylla, l’édile de la citadelle imprenable. Un affront à laver ! Touché au cœur, il est en phase de perdre la bataille de Thiès et craint de capituler en 2019.

Sorti de l’aile protectrice de Wade, il a reçu des coups de Jarnac dans sa trajectoire d’opposant et de prince déshérité. Dépité, il s’est réfugié dans le confort de  l’hôtel Saint-James pour ne point humer l’air de son royaume de rêve empesté par les relents du clan Faye Sall.

En réalité, ‘’Ndamal Kadior’’ est victime de ses qualités intrinsèques qui le poussent à la faute. Au sein de Rewmi, il est le tout puissant Damel qui ne souffre d’aucune contradiction. L’homme de Thiès 44 est adulé par ses courtisans qui le portent aux nues. En Narcisse, il est imbu de sa personne et décapite tout collaborateur en lumière qui ose lui faire ombrage. Le chef use avec bonheur de sa matière grise et rechigne à mouiller le maillot pour capitaliser une popularité évanescente et en chute libre.

Son génie s’est révélé trop tôt et a contribué à la victoire historique de Wade. Précoce, mais impatient, il a voulu atteindre le Graal trop vite, en perturbant l’agenda d’une dévolution monarchique au profit de Karim, le faux frère.

 D’une éloquence exquise, fleurie de versets et de belles formules, il est tombé dans  les ravins de Bakkaa. Futé, il est souvent pris dans ses propres pièges.

Déchu puis battu, Idy survit dans un jeu qui révèle son immense talent de politicien.

Comme un sphinx, il renait de ses cendres. L’ex-futur 4e président rêve désormais d’être le 5e.

Une énième tentative pour ce joueur de génie qui a déjà perdu 2 sets  et dont le 3e lui serait fatal. Pour l’instant, il tient une balle de match pour une remontada de rêve.

Par le truchement de la loi scélérate du parrainage, il est devenu le capitaine d’une équipe de recalés, mais surchauffés et en ordre de bataille pour en découdre avec l’ogre Macky.

Nonchalant, dilettante, le dribbleur soliste au jeu si peu collectif a l’opportunité de renverser la vapeur et battre enfin un favori autoproclamé. Avec ‘’l’avoir’’ engrangé, les dividendes d’un contexte qui lui est favorable, Idy est dopé par le soutien attendu, mais tardif de Khalifa Sall. Après avoir nourri les vaines espérances du Pur, Khalifa vient à la rescousse de la coalition Idy-2019. Un ralliement de taille qui révèle un choix par défaut pour un candidat décidé à étouffer le chant du cygne.

Idrissa Seck est-il  enfin parti pour savourer la cerise sur le gâteau ?

 

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