Publié le 6 Jul 2018 - 18:48
L’APR GRIPPEE EN MAURITANIE

Le président Sall rappelle à l’ordre les responsables

 

L’Alliance pour la République (Apr) ne marche pas à merveille, en Mauritanie. Des querelles de borne-fontaine minent le fonctionnement du parti. Profitant de sa présence en Mauritanie pour les besoins du sommet de l’Ua, le président Macky Sall a tapé du poing sur la table. 

 

A quelques mois de l’élection présidentielle de février 2019, l’électorat sénégalais en Mauritanie ne semble pas favorable au parti du président Sall. Ses représentants en Mauritanie, dont l’honorable député Mor Kane Ndiaye et ses acolytes, sont accusés d’être responsables de cette situation. On leur reproche de faire cavalier seul.  Leurs détracteurs soulignent que, par deux fois, le président Macky Sall a effectué des visites en Mauritanie et certains responsables n’ont pas été associés à l’audience. Ils ont été tout simplement écartés par leur coordinateur, aujourd’hui député à l’hémicycle, qui se targue de pouvoirs, lesquels lui permettent d’exclure et de nommer qui il veut.

L’affaire, selon nos sources, a fini par atterrir aux oreilles du président Macky Sall qui a saisi l’opportunité de sa visite en Mauritanie, lors du 31e sommet de l’Ua, pour recadrer le député et son groupe, tout en les appelant à la réconciliation avec les mécontents. C’était au cours de l’audience accordée par le chef de l’Etat à ses inconditionnels qui jurent sur tous les toits travailler pour sa réélection au soir du 24 février 2019. L’audience s’est déroulée, poursuit une source, en présence du ministre conseiller El Hadj Hamidou Kassé, en charge de la communication de la présidence de la République, de Djibril War et de l’ambassadeur Tall à qui, d’ailleurs, le président Sall aurait reproché de regarder son parti partir en vrille.  

Le président Sall, dit-on, a tapé du poing sur la table et sommé les uns et les autres à travailler à massifier le parti et de bannir toute division. Ce qui serait préjudiciable au parti. Devant le courroux du patron de l’Apr, l’ambassadeur se serait engagé à recoller les morceaux avec l’implication de Djibril War et d’El Hadj Hamidou Kassé, chargé de communication à la présidence de la République, qui, poursuit-on, ont joué un grand rôle pour arrondir les angles et poser les jalons d’une nouvelle réorganisation du parti en Mauritanie.

Mal profond

En effet, le mal est profond. En mars-avril 2016, une dissidence s’est créée au sein de cette représentation de l’Apr en Mauritanie. Elle était dirigée par Assane Guèye, actuel président de la Fédération des associations et groupements sénégalais en Mauritanie. Son groupe s’est même rendu à Dakar auprès des dignitaires du parti pour exposer le problème. Mais cela n’avait pas été suivi d’effet. Le coordinateur et son groupe s’étaient glorifiés d’avoir remporté une victoire. Mais le triomphe du ‘’Non’’ au référendum du 20 mars 2016, en Mauritanie, n’avait pas été du goût du patron de l’Apr. Les dernières législatives ont été à l’avantage de l’Apr qui a profité de la déchirure née des investitures du Pds en Mauritanie. Le mouvement de soutien à Karim Wade ayant prêté main forte à l’Apr, contre toute attente.

L’honorable député élu, fort de ses nouveaux pouvoirs, a tranché certaines têtes qui ne lui sont pas favorables. Mais, à quelques mois de la présidentielle de 2019, l’Apr a besoin de massifier ses rangs. Un objectif difficile à atteindre, eu égard, dit-on, au comportement du chef de l’Apr en Mauritanie. Car, en dehors des dissidents, d’autres responsables, et non des moindres, dont les proches mêmes du président Macky, se disent écartés du directoire de l’Apr.

Ibou Badiane, correspondant en Mauritanie

 

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