Publié le 31 Jan 2019 - 08:14

L’injuste procès ! 

 

Qu’il me soit autorisé ici d’user parfois de la dérision ! Face à une déraison de la raison… plutôt de déraisonnables raisonnements. A géométrie bien variable.

On assiste depuis quelque temps à une levée de boucliers contre le ralliement de dirigeants et responsables politiques au camp du candidat Macky Sall. Tout un lexique infamant y passe, en termes de lynchages politico-médiatiques devenus comme une sorte de marronnier. Lassant ! Tellement lassant ! A eux est fait un procès partisan, partial, partiel et parcellaire.

Tout le monde convient qu’après les éliminations et auto-éliminations par les parrainages, s’est ouverte l’ère des manœuvres, des stratégies et des stratagèmes mis en branle par les cinq candidats retenus pour une compétition électorale. Une logique politique qui ne heurte donc aucun bon sens. C’est ainsi fait sous tous les cieux politico-électoraux.

Sauf que d’une logique politique, certains passent allègrement à une illogique électorale. Quand un leader ou un responsable politique rallie le camp présidentiel, soutient le candidat de la majorité, notamment le Président Macky Sall, alors sur lui pleuvent des accusations rageuses. On débusque dans son choix une prétendue transhumance. Cela met en fureur et en furie les obsédés des tranchées politiques et les fans de la chanson de Boris Vian, «IL FAUT QUE CA SAIGNE !»

Dans ce cas, le ralliement est forcément suspect. Obscur. Ombrageux. Il nourrit des fantasmes pécuniaires ou des deals de strapontins à l’horizon. Que  le pouvoir éveille donc facilement des aventures oniriques ! Tout responsable politique qui rejoint le Président Macky Sall est vilipendé, dévalorisé, offensé, diffamé. Comme s’il faut coûte que coûte empêcher le camp présidentiel de recruter… en rond.  

 Par contre, si un candidat de l’opposition troque ses certitudes d’hier pour débaucher ou démarcher un responsable d’un parti ou une coalition de partis, n’y a rien à dire. C’est tout nickel ! Aussi blanc que le kaolin. Ce n’est pas de la transhumance. Juste une transmutation ! Pas quoi fantasmer sur un éventuel deal pécuniaire.

Et pourtant Dieu sait qu’aucun de nos quatre candidats n’est dans la dèche. Si Idrissa Seck n’est pas riche, c’est qu’il doit être pauvre comme Crésus. Pas besoin de revenir sur les milliards de son contentieux féroce qui avait alimenté une longue séquence du règne de Wade, et qui s’était «soldé» par un fameux Protocole de Rebeuss.  

Me Madické Niang, avocat, ancien ministre de la Justice et ancien Ministre des Affaires Etrangères, ami du très «généreux Me Wade» ne dort certainement pas dans la paille. Il ne s’y couche pas coq pour s’y réveiller chapon. Son palais-refuge de l’ancien Président Wade n’a rien perdu de sa superbe ; encore moins ses immeubles cousus. 

Le professeur Issa Sall ne mange pas du pain noir dans son Université du Sahel. Il ne se nourrit sans doute pas seulement des Salatoul Nabi de son guide des Moustarchidines. Quant à Ousmane Sonko, on sait désormais ce qui se cache dans l’Atlas de ses révélations intéressées d’ex-inspecteur d’impôts et des domaines ; le flou artistique où il tient vaille que vaille à entrainer le procureur de la République.

Allez, circulez ! Y a rien à voir… ni à suspecter chez ces quatre mousquetaires…politiques !

Quand, c’est un candidat de l’opposition qui va à la pêche aux ralliements, c’est vertueux. Pour le camp présidentiel, c’est vicieux. De quoi se demander où se trouve donc le grain de la vertu et l’ivraie du vice.

BANCO ! CHOUETTE ! ALLELUIA !

Idrissa Seck peut s’allier avec le Président Wade, retrouver une compatibilité d’humeur politique avec des dissidents de Rewmi, courtiser l’électorat de Khalifa Sall. Il avait tenté de faire rallier à sa candidature Me Aïssata Tall Sall. Banco !

Me Madické Niang peut faire alliance avec le Président Wade, en dépit de l’accusation de trahison qu’on lui a collée, lui le candidat de l’alternative à qui le proprio du Pds n’a donné aucune alternative rédemptrice. Il peut faire «transhumer» quelques irréductibles du «wadisme», piocher dans le camp des invalides du parrainage et voire même des alliés du pouvoir. Chouette ! 

Ousmane Sonko peut prendre le lait avec les camarades de Khalifa Sall, tenter de se faire un Avenir (électoral) avec Senegaal bu nu bëgg, se cheviller une conviction avec Gueum Sa Bopp de Bougane Dany, brouter dans les chantiers de Thiès et lors d’une traversée du Pont de la Sénégambie. Alléluia !

Tous ces candidats en direction de l’élection présidentielle trouvent grâce, dans leurs stratégies et stratagèmes d’alliances et de ralliements, aux yeux de certains gardiens de la morale politique et de quelques analystes peu objectifs. Ceux qui répondent aux appels de leurs arènes électorales ne sont pas des transhumants. 

Des cinq prairies gardées par les cinq candidats, on veut interdire d’entrée la seule du Président Macky Sall ! Dès qu’un responsable politique, après une lecture de la situation politique, prend la responsabilité d’y entrer, certains lèvent les bras au ciel et crient : «c’est la trahison ! C’est la transhumance ! » C’est injuste ! Ceux qui entrent dans les autres quatre prairies font eux de la «transmutance» (Il faut bien finir par créer ce néologisme ou ne pas dire barbarisme pour nommer cette chose).

Au fond, tous ces lynchages politico-médiatiques, ces billevesées et menteries entrent dans une stratégie consistant à exercer une pression psychologique sur les femmes et hommes politiques tentés de joindre le Président Macky Sall et sa grande coalition. C’est une stratégie éculée que les journalistes connaissent bien de la part de certains qui parfois cherchent à créer chez eux une autocensure en les domiciliant dans un camp. Dans tous les cas, le meilleur antidote, c’est d’avoir une forte conviction et refuser d’être faible d’esprit. 

Par Soro DIOP

 

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