Publié le 13 Jun 2018 - 14:44
LA DAME MOLESTEE PAR UN ASP

L’Association des femmes handicapées dénonce leur stigmatisation

 

L’Association des femmes handicapées ne décolère pas, à la suite de l’agression de l’une des leurs le week-end dernier, par un Agent de sécurité de proximité (Asp). Elles ont fait face à la presse hier pour dénoncer cet acte.  

 

Emmitouflée dans une tenue traditionnelle de couleur blanche, Anne Marie Sow est impatiente. Elle peine à attendre son temps de parole. Pour elle, il faut impérativement dénoncer les conditions d’existence des femmes vivant avec un handicap.  Ce membre de l’association ne décolère pas. ‘’Ce qu’on a vu avec cet Asp n’est qu’une partie visible de l’iceberg, c’est le vécu des femmes au quotidien. Cette fois, on a la chance que la scène soit filmée par une passante. Les femmes handicapées sont violentées sur tous les plans : psychiquement, psychologiquement, économiquement, sexuellement’’, tonne-t-elle.

Mme Sow s’exprimait hier à l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’association des femmes handicapées au siège du réseau ‘’Siggil jigéen’’ de Derklé. Elles étaient nombreuses à prendre part à cette rencontre, qu’elles soient handicapées motrices, visuelles ou physiques. Ces femmes ont dénoncé d’une seule voix la stigmatisation qu’elles vivent au quotidien.

Pour y mettre fin, Anne Marie Sow préconise l’application de la loi d’intégration sociale qui, selon elle, est votée depuis 2010. ‘’Cette loi a été votée et rangée dans les tiroirs. Si elle était appliquée, les femmes handicapées n’auraient plus eu ces problèmes vécus aujourd’hui’’, martèle-t-elle. D’après elle, cette loi règle tous les problèmes ; elle permet d’accepter les enfants handicapés dans les structures scolaires, de les renforcer et de les éduquer par rapport à leur aptitude.  Une piste qui, selon elle, permettra de mettre fin à la mendicité.

Par ailleurs, Ndèye Daga Guèye renseigne que toutes les mesures seront prises pour sanctionner l’auteur de cette agression. ‘’C’est vrai que c’est l’Asp qui a agi, mais il avait ses supérieurs à ses cotés. Il faut dire que c’est toute la chaîne qui doit être incriminée’’, préconise-t-elle. Les femmes entendent ainsi déposer une plainte afin de mener le combat. Elles souhaitent d’ailleurs se constituer partie civile dans cette affaire. ‘’Avant tout, nous sommes des citoyens à part entière’’, rappelle Mme Guèye.  Cette dernière n’a pas manqué de dénoncer cet acte qu’elle qualifie de ‘’barbare’’. ‘’Elles ont été frappées, jetées à terre, humiliées et touchées au fond d’elles-mêmes’’, fustige Ndèye Daga Guèye.  

HABIBATOU TRAORE

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