Publié le 1 Dec 2017 - 16:28
LA MORTALITE MATERNELLE EN BAISSE A KOLDA

71% des femmes enceintes accouchent dans les structures de santé

 

La mortalité maternelle et infantile a baissé au Fouladou, d’après les spécialistes de la santé. Pour preuve, Entre 2007 et 2016, les décès maternels ont chuté dans la région  de Kolda, d’après Reine Marie Coly dite Madame Badiane, coordinatrice de la santé de la reproduction à la région médicale, du fait que 71% des femmes enceintes accouchent dans les structures de santé. Et ce, malgré un réseau routier et téléphonique défectueux, surtout dans le monde rural.  

 

C’est l’un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : réduire le taux de mortalité maternelle. La région de Kolda s’y est engagée. Et le nombre de décès maternels continue de baisser dans la capitale du Fouladou, d’après les résultats de la coordinatrice de la santé de la reproduction à la région médicale de Kolda.  

‘’Avant, on comptait juste les cas qu’on a reçus au niveau de nos cases de santé, mais actuellement, on fait une surveillance et on notifie chaque semaine le nombre de cas de décès qu’on a enregistrés dans la région, que ça soit à domicile ou dans les structures de santé. Et en comparant, il y a 10 ans de cela, il y a une nette amélioration. D’ailleurs, en 2007, on avait enregistré 50 décès maternels, mais en fin 2016, on était à 36 décès‘’,  a révélé Reine Marie Coly dite Madame Badiane, coordinatrice de la santé de la reproduction à la région médicale.  

Cette nette amélioration de la santé de la reproduction que connaît la région de Kolda se justifie par plusieurs facteurs. Il s’agit de la construction de nouvelles infrastructures de santé, du recrutement d’un personnel qualifié entre autres facteurs, mais aussi surtout du renforcement de la carte sanitaire qui a permis aux populations d’accéder facilement aux soins.

‘’C’est vrai qu’il y a des chantiers, mais il y a la création de beaucoup de structures dans la région de Kolda. Par exemple à Ndorna, il y avait auparavant une seule structure dans toute la localité, mais actuellement, il y a quatre postes de santé en plus de ceux déjà existants  dans la commune. Et dans le district de Kolda et celui de Vélingara, il y a eu de nouvelles créations. Tous ces efforts consentis par l’Etat prouvent qu’il y a l’accessibilité aux soins‘’, a expliqué Reine Marie Coly.

50% des femmes font leurs consultations prénatales

Ce n’est pas tout. Conscient de la pénurie des ressources humaines dans la plupart des structures de santé, l’Etat a mis l’accent sur le recrutement d’un personnel de santé qualifié. La coordinatrice de la santé de la reproduction à la région médicale de Kolda de poursuivre : ‘’L’Etat a beaucoup fait et les partenaires nous ont appuyés dans ce sens-là. Et même au niveau de l’hôpital régional de Kolda, il y a eu un renforcement du plateau technique. Toutes les femmes enceintes ont eu au moins en 2016 à faire une consultation prénatale. Maintenant, le seul problème que nous avons, c’est de faire les consultations prénatales au premier trimestre de la grossesse.’’

Une situation qui s’explique par le fait que dans la tradition, certaines femmes du Fouladou n’aiment  pas communiquer très tôt sur leur grossesse. Ce qui justifie les 50% qui font les consultations prénatales au premier trimestre. Cependant, seules 43% parviennent à respecter les quatre consultations prénatales.

Dans la région de Kolda, l’engagement communautaire a fait tomber les barrières socioculturelles et économiques dans la majorité des villages ne disposant pas de poste de santé. Car, les accouchements à domicile reculent. Par conséquent, la mortalité maternelle et infantile a baissé au Fouladou. Pour preuve, 71% des femmes enceintes accouchent dans les structures de santé, selon les spécialistes.

A les en croire, les accouchements assistés et le respect du calendrier des vaccinations sont observés dans la plupart des postes de santé dans le monde rural. Car les populations, disent-ils, ‘’fréquentent de plus en plus les structures de santé. Et dans la plupart des villages, aucun cas d’accouchement à domicile n’a été dénombré, même s’il reste beaucoup à faire afin d’amener toutes les femmes à accoucher dans les postes de santé’’. A cela s’ajoute la gratuité des accouchements et de la césarienne dans certains centres de santé. La mortalité maternelle doit relever d’une prise en charge pluridisciplinaire, selon Reine Marie Coly.

Mais malgré la volonté affichée par l’Etat du Sénégal  d’apporter des soins et un personnel de qualité à ses populations, d’autres problèmes viennent d’anéantir tous les ses efforts. Il s’agit du réseau routier et téléphonique.

Un réseau routier et téléphonique défectueux

L’Etat du Sénégal et ses partenaires veulent faire de Kolda une région économique, mais le secteur routier reste toujours un parent pauvre, surtout dans le département de Médina Yoro Foula. Dans cette contrée, aucun mètre n’a été goudronné.  De Pata à Médina Yoro Foula, en passant par Bourouco, Ndorna, Fafacourou, Niaming, Dinguiraye, Bignarabé. Parcourir le département de MYF est un véritable parcours du combattant.

Et selon les spécialistes de la santé, le réseau routier défectueux peut influer sur la mortalité maternelle. Ce qui fait que la plupart des femmes enceintes sont évacuées en Gambie,  selon Reine Marie Coly. ‘’Parce que, poursuit-elle, c’est plus proche des populations’’. A cela s’ajoute le réseau téléphonique qui est très défectueux dans certaines zones du monde rural. Tous ces problèmes font qu’aujourd’hui, le taux de mortalité maternelle est toujours  assez élevé dans  certaines zones de la région de Kolda. ‘’S’il n’y a pas de routes ou de pistes, l’ambulance ne pourra pas aller prendre la patiente et l’évacuer dans nos hôpitaux. Et sans un bon réseau téléphonique, l’utilisation de la télémédecine ne pourra pas être une réalité au Fouladou’’, a conclu Reine Marie Coly.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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