Publié le 7 Jan 2019 - 12:56
LA REPONSE DE SOULEYMANE TELIKO A MACKY

‘’Sa présence au Csm est une forme d’assujettissement sur le Judiciaire’’

 

Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) n’est pas d’accord avec le président Macky Sall qui, lors du grand entretien ayant suivi son discours de Nouvel An, a déclaré que sa présence au Conseil supérieur de la magistrature est ‘’tout simplement honorifique’’.

 

Réponse du berger à la bergère. Face au chef de l’Etat qui semble s’accrocher à son poste de président du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), la réplique du président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) ne s’est pas fait attendre. Souleymane Téliko a pris le contre-pied du président Macky Sall qui, lors du grand entretien ayant suivi son discours de Nouvel An, déclarait que sa présence y est ‘’tout simplement honorifique’’.

Le président de l’Ums considère cette présence comme l’un des éléments qui confortent ‘’la mainmise de l’Exécutif’’ sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (Csm).  ‘’Et si nous avons demandé des modifications, des réformes sur la composition, c’est justement pour jouer sur la perception que l’on peut avoir de l’image de la justice’’, a fait savoir M. Téliko, samedi, lors du lancement de la Plateforme des acteurs de la société civile pour l’indépendance de la justice.

Selon son argumentaire, si l’organe central qui gère la carrière des magistrats est dirigé par un autre qu’un magistrat, ‘’on peut avoir l’impression que c’est la justice qui est dirigée par l’Exécutif’’. Par conséquent, la présidence de Macky Sall ‘’symbolise l’assujettissement du pouvoir Judiciaire par rapport au pouvoir Exécutif’’ et est ‘’loin d’être honorifique’’. Parce qu’au fond, poursuit-il, ‘’les attributions essentielles du Csm, que sont le pouvoir de proposition et le pouvoir de nomination, sont exercées par l’Exécutif’’. ‘’Le pouvoir de proposition est exercé par le ministre de la Justice et le pouvoir de nomination est exercé par le président de la République. Dans ces conditions, sa présence n’est pas honorifique. Elle conforte l’étendue de ses propositions’’, ajoute M. Téliko.

Fort de cet état de fait, l’Ums juge qu’il ‘’est absolument impératif de procéder à la modification du Conseil supérieur de la magistrature pour que, dans sa composition et dans son fonctionnement, comme dans ses attributions, il garantisse beaucoup plus d’autonomie’’.  

FATOU SY     

 

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