Publié le 23 Jan 2018 - 15:51
LANCEMENT DES LICENCES PROFESSIONNELLES

La Flsh s’essaie à la formation qualifiante 

 

La Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh) va démarrer cette année des licences professionnelles dans 6 domaines. Management du territoire, gestion des patrimoines, criminologie sont entre autres filières proposées. Le doyen et son équipe veulent lutter contre le chômage des étudiants qui en sortent.

 

La Faculté des Lettres et des Sciences et Humaines (Flsh) compte mettre en place six licences professionnelles. L’annonce a été faite hier par les universitaires au cours d’une conférence de presse, en prélude au lancement de ces formations, prévu le mercredi 24 janvier. Selon le doyen de ladite faculté, tout est parti du constat fait sur le taux élevé de chômage parmi les diplômés de l’université. Si on prend la faculté des Lettres, a soutenu Amadou Abdoul Sow, c’est une faculté avec 30 000 étudiants environ et la majorité est destinée à l’enseignement. Mais tout le monde ne peut pas être recruté comme enseignant. ‘’La majorité des étudiants qui sortent ici, le plus souvent, sont sans emploi et donc la mise en place de licences professionnelles peut être une réponse à l’employabilité de nos étudiants. Au moins, avec une licence professionnelle, ils sortent avec une compétence qui peut faciliter leur insertion dans le monde socioprofessionnel’’, a expliqué M. Sow.

Pour l’universitaire,  c’est depuis l’année dernière qu’il a été décidé de lancer 6 licences professionnelles. Seule l’une d’elles a démarré, les 5 autres n’ont pas pu commencer, faute d’informations et d’étudiants. ‘’C’est la raison pour laquelle nous avons jugé nécessaire de faire la journée du 24 pour informer et sensibiliser le public, surtout les étudiants de la fac de lettres. Cela répond également à un pari de la faculté d’avoir un nouveau modèle d’apprentissage’’, souligne le doyen selon qui cette nouveauté s’inscrit aussi dans un contexte global de réformes de l’enseignement supérieur du Sénégal.

Pour lui, en s’engageant dans la mise en place des formations professionnelles, la Flsh, longtemps considérée comme une faculté à enseignement fondamental, littéraire, voire spéculatif, entre dans l’ère de l’apprentissage fondé sur l’articulation des contenus et des méthodes d’enseignement aux besoins socioéconomiques du pays et sur l’ouverture de l’espace universitaire au monde du travail. ‘’Nous allons démarrer avec une licence professionnelle en management du territoire (mater), la licence professionnelle en traduction (Protrad), la licence gestion des patrimoines (Gespa), la licence sur les métiers du livre et de la traduction (Mele), la licence de criminologie (Crimino) et la licence communication et management social (COMAN)’’, énumère M. Kandji.

Ce dernier se félicite du fait que les 6 nouveaux programmes viennent renforcer le dispositif qui existait déjà à la Flsh. Celui-ci affirme que les responsables de la formation travaillent en étroite collaboration avec certaines entreprises et à la fin de la formation, normalement, les étudiants doivent faire un stage dans une entreprise. C’est la raison pour laquelle, dit-il, le Contrat de performance a été mis sur place pour établir un bureau de liaison entre l’université et les entreprises pour accompagner les étudiants et les entreprises.

Le responsable de la licence en gestion des patrimoines, Moustapha Sall, estime que la formation professionnelle se justifie également dans un monde où la gestion de l’environnement, de la sécurité et de la communication, l’accès à l’information, sont aujourd’hui des enjeux majeurs de société. De plus, avec l’acte 3 de la décentralisation, il y a un patrimoine naturel et culturel extrêmement varié, réparti sur tout le territoire, mais qui n’est pas exploité. ‘’Les collectivités doivent imaginer des stratégies pour avoir des financements ou des recettes.

Mais tout cela n’est pas exploité. Le tourisme est  presque en faillite au Sénégal. Mais ce ne sont pas les infrastructures hôtelières qui sont en faillite, mais le tourisme balnéaire. On est concurrencé par les pays maghrébins  qui sont moins chers, plus propres et moins contraignants. Alors qu’est-ce qu’il faut imaginer maintenant pour faire venir les touristes ? Ce n’est pas la plage, ni la construction des hôtels, parce que certains ferment. C’est justement d’étoffer l’offre touristique. Et cette offre va au-delà de la mer, c’est la Culture. Elle est le seul élément qui n’est pas concurrençable’’, a-t-il fait savoir. D’où le choix de se faire accompagner par l’Unesci. ‘’A l’heure actuelle, on a commis un expert qui a fait un inventaire des enquêtes aussi bien au niveau des hôtels, des populations, des collectivités, pour savoir exactement le type de besoin qu’ils ont par rapport à notre filière. Cela va permettre aux étudiants d’avoir une solution alternative’’, espère-t-il.

VIVIANE DIATTA

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